Photo Alpagas

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dimanche 27 septembre 2015

Argentine du 22 au 26 septembre : Pigüé, Bahia Blanca, Viedma, Balneario El Condór



Mardi 22 septembre : 

En fin de matinée, nous prenons la route pour 400 kilomètres. Il pleut. Nous avons perdu 20°C depuis 2 jours. Il y a beaucoup de vent et la consommation du camping-car est supérieure de 20% à d’habitude. Je me cale derrière un camion qui va m’aspirer pendant plus de 100 kilomètres, histoire de refaire baisser la moyenne à 13 litres aux 100.
Les routes sont droites. Nous sommes dans le sud de l’immense province de Buenos Aires qui à elle seule est aussi grande que l’Italie toute entière. Nous longeons la province de la Pampa, elle aussi de la même superficie, et avec sa densité de 2 habitants / km².
Autour de nous, des plaines, des champs clôturés de fils barbelés. Quelques vaches et chevaux sont dans ces champs. De nombreuses cultures également. Nous ne traversons pas de villes, encore moins de villages. Le logiciel du GPS ne fatigue pas trop. Il indique un changement de direction tous les 100 kilomètres… pour dire d’aller tout droit en fait à un croisement de 2 routes. Les freins ne s'usent pas. Les pneus non plus dans les virages et les ronds points. Bon, ce ne sera certainement plus le cas dans quelques milliers de kilomètres en remontant la cordillère des Andes !
Nous traversons de jolies lagunes où nous y voyons pour la première fois des flamands roses sauvages et quelques cygnes blancs à col noir.
Nous nous garons à Pigüé, petit village que notre ami Pascal des Espacla nous a conseillé de visiter. Il fait nuit, il pleut, ce sera pour demain.

Mercredi 23 septembre :

Après ces deux journées de route pluvieuses où les enfants ne sont  pas sortis du camping-car, nous apprécions ce matin de nous poser un peu sans bouger. Matinée rangement, ménage, classe, skype, mails et recherches internet sur la suite du parcours.
Nous partons visiter la sympathique ville de Pigüé, fondée au 19ème siècle par des familles françaises du département de l'Aveyron. Certaines rues ont des noms de ville de ce département. La ville est d'ailleurs jumelée avec celle de Rodez. 
 
A peine garé sur la grande place, un gendarme arrive avec son 4x4 et ses gyrophares. Je lui demande si je suis mal garé. Il me répond que non et me demande mes papiers avec lesquels il s'enferme dans son véhicule pendant 15 minutes. Je le vois parler à la radio. Arrive du renfort avec une deuxième voiture. Il lui montre les papiers. Il revient et me demande mon permis de conduire. Enfin, avec le sourire, il me redonne tout et me dit que je suis en règle... Il discute avec nous un moment  en nous donnant des conseils de visites touristiques à faire aux alentours.
Nous partons visiter à pied l'avenue principale bien aménagée et bordée de jolis bâtiments avant d'arriver à la place de l'église et de revenir au camping-car par d'autres rues.


Petit square sympa avec, comme beaucoup d'autres villes, de sympathiques fresques.
 
 
Nous avons beaucoup apprécié le charme de Pigüé, petite ville tranquille perdue au milieu de l'immensité de la pampa.

Toujours sur les bons conseils des Espacla, nous sommes invités à passer dire bonjour dans la famille de Pascal qui a une cousine dans la ville de Bahia Blanca. Nous arrivons en fin d'après midi, à l'heure où la famille rentre du travail. Et là, quel magnifique accueil nous offrent Ana, Juan Carlos et Juan, Tomas et Joaquin, leurs 3 grands garçons. Tout de suite, nous nous sentons à l'aise et la conversation va bon train. Ils nous gardent à manger autour d'une délicieuse parilla. Ils sont d'ailleurs sacrément équipés pour ce rituel qu'ils répètent plusieurs fois par semaine. Rien à voir avec nos barbecues de chez nous. Ici, Ana et Juan y ont consacré une pièce entière.
Ici, dans une magnifique construction en briques, la technique de l'asado en Argentine consiste à faire griller la viande à la braise et non à la flamme. Tout l'art réside donc dans la préparation de ces braises. Et là, Juan, en tant que bon asador maitrise à merveille... Il utilise la leña et non du charbon. Le bois utilisé est très dense et très dur.
 
Environ deux heures sont nécessaires à la préparation et à la cuisson d'environ 700 grammes de viande par personne. Tout ceci cuit tout doucement, et nous attendons tranquillement autour de quelques verres de vin de Mendoza. 
Son espace de cuisson permet également de cuire la viande avec la technique de l'asador. C'est à dire que la viande cuit verticalement sur les braises. Elle est  embrochée sur une armature métallique en forme de croix et plantée dans le sol.
La viande, souvent bien cuite au goût des argentins arrive au fur et à mesure de l'avancement du repas, découpée en morceaux à table et elle est dégustée accompagnée de salades de légumes. Et là, les applaudissements félicitent Juan. Nous assaisonnons la viande de Chimichurri (condiment à base d'huile d'olive, oignon, persil, ail, oignon, piment...) et la dégustons accompagnée d'un délicieux Malbec.
La soirée se passe à merveille avant d'aller se coucher bien fatigués. 

Jeudi 24 septembre :

La journée est fériée dans quelques villes d'Argentine dont Bahia Blanca (dia de la virgen de la merced). Ana et Juan nous emmène faire une grande ballade en voiture découvrir la très mignonne ville de Bahia Blanca. C'est la première ville que nous visitons en Argentine avec autant de beaux monuments répartis autour de la place centrale. La ville paraît bien tranquille et agréable à vivre.
 
 
Nous poursuivons notre ballade sur le port céréalier et pétrochimique. Il s'agit d'un des principaux port du pays de par sa profondeur importante. Beaucoup de fruits sont également exportés d'ici en containers. En ville, Ana descend de voiture et revient avec deux jolis coussins pour les enfants fabriqués par la petite amie d'un de leur fils. Merci !
Nous rentrons à leur maison pour déjeuner.
 
L'après midi se passe tranquillement à discuter, à échanger. Quel accueil ! 
Et quelle joie pour moi de pouvoir échanger avec Juan, également passionné de 2CV ou plutôt de 3CV. La sienne est une "Super America".
Fabriquée en 1988, sa carrosserie ressemble beaucoup à nos 2CV françaises malgré quelques éléments différents (pare brise, ailes avant avec phares incorporés...) mais le châssis n'a rien à voir avec les nôtres, ni  les suspensions. Bon là, je n'intéresse que mes amis deuchistes mais je continue quand même... Les systèmes de freinage et de suspensions sont également différents.
Je prends le volant avec grand plaisir... Bon j'hésite un peu car je n'ai jamais passé les vitesses avec un levier de vitesse au plancher sur une 2CV mais on s'y fait vite... Bon d'accord, j'arrête !
La soirée se passe sur la lancée de cette magnifique journée très agréable. Juan, un des enfants sort sa guitare et son harmonica. Anaïs est toute fière de chantonner sa chanson qu'elle a écrit en espagnol.
Cette journée, a été pour nous très riche et intense en émotions par ces moments partagés et nous nous sentions comme dans notre famille. Merci Ana, Juan de nous avoir si bien reçus et merci Pascal de nous avoir mis en relation !

Vendredi 25 septembre :

Le réveil sonne (ça fait bizarre..). Nous disons au revoir à notre famille hôte qui part travailler et nous, nous prenons la route car nous sommes attendus ce midi chez une autre cousine de notre ami Pascal !
Nous sortons de Bahia Blanca et tombons sur un contrôle phytosanitaire marquant la prochaine entrée en Patagonie. Il est en effet interdit d'y introduire de la viande et des fruits. Nous avons appris l'existence de ces contrôles au dernier moment en lisant des blogs d'autres familles voyageuses... Nous remplissons notre coffre-fort du contenu de notre frigo, du congélateur et du bac à légumes.
Bon en fait, nous concernant, le contrôle s'est limité à une question de l'employé nous demandant si nous transportions des produits frais. Nous lui répondons que non. Il demande à rentrer dans le camping-car et nous lui ouvrons la porte qu'il ne franchira que par la tête... C'est bon, allez-y et buen viaje.
Nous passons sur un bac qui nous pulvérise un produit désinfectant sous le châssis. L'opération nous est facturée 45 pesos.
Quelques kilomètres plus loin, nous passons le río Colorado qui marque la limite de la Patagonie.
Deuxième contrôle phytosanitaire aussi approfondi que le premier. Enfin, un peu moins, car il nous demande juste dans quelle direction nous nous dirigeons... Buen viaje !
Sur le bord de la route, nous apercevons un gaucho fièrement monté sur son cheval qui rassemble ses vaches.
Les 300 kilomètres que nous parcourons jusqu'à Viedma se limitent à une quasi ligne droite.
Les rares courbes à peine prononcées sont averties par  des panneaux de même que les très légères pentes qui sont signalées par un panneau jaune indiquant une pente à 50%... La DDE doit avoir un budget signalisation routière à utiliser ! Enfin, en même temps, cela décore un peu le paysage car plus nous descendons, moins il y a de choses. Pas de maisons à l'horizon. De moins en moins d'arbres. La végétation se limite à de petits arbustes de quelques dizaines de centimètres.
Nous arrivons dans la ville de Viedma où nous attend donc Silvia. C'est un peu drôle d'arriver à l'heure de manger chez des gens que l'on ne connaît pas mais quelle richesse, ces rencontres ! Silvia nous a préparé un très bon plat à base de fruits de mer. Son fils Guillermo, nous rejoint pour déjeuner. Nous passons un agréable moment. Anaïs offre un dessin à Silvia. Silvia fait monter Anaïs dans l'atelier où elle peint et lui présente quelques unes de ses œuvres. Anaïs flashe sur un tableau... que Silvia lui offre ! Elle ne pouvait pas faire plus plaisir à notre puce !
Devant s'absenter l'après midi, Silvia nous laisse les clés de sa maison, nous propose même les clés de sa voiture pour aller nous promener.
Nous faisons une petite sieste au camping-car, puis allons découvrir le vieux quartier de la ville de Carmen de Patagones. De vieux bâtiments du début du 19ème siècle voire de la fin du 18ème siècle sont intéressants.
 
 
 
La ville est installée sur les berges du Río Negro. Face à nous, la ville de Viedma faisant partie d'une autre province, celle portant le même nom que le fleuve.

Nous rentrons à la maison où Guillermo a commencé à préparer... un asado. N'ayant pas d'espace dédié à celui-ci à l’extérieur de cette sympathique maison de centre ville, l'asado est donc préparé dans la maison. Dans la salle à manger, deux grandes portes de placard s'ouvrent et laissent apparaître un espace destiné à préparer le feu.
Guillermo, l'excellent asador, prépare ses braises. Le feu est préparé sur un côté et les braises sont ramenées sous la grille au fur et à mesure des besoins. La viande cuit très lentement, grâce à ce petit lit de braise. Un gros oignon (de la taille d'un pamplemousse) et des poivrons sont déposés au milieu du brasier de flammes.
Sur la grille, Guillermo dépose délicatement un excellent morceau d'agneau élevé sous la mère et nourrit exclusivement au lait. Celui-ci est issu de leur exploitation. Frederico, le mari de Silvia, malheureusement absent aujourd'hui, et plusieurs de ses enfants sont en effet propriétaire d'une estancia de 8000 hectares à 150 kilomètres de Viedma ! dont 500 sont cultivés. 600 bêtes sont élevées ici. Une vingtaine de chevaux sont utilisés pour les besoins de la ferme. Pendant la préparation de l'asado, Audrey s'installe avec la abuela Tutí, 84 ans, charmante, avec qui la discussion va bon train !
Ingrid, une sœur de Guillermo, et son conjoint Diego nous ont rejoints pour partager cet asado.
Nous passons encore une nouvelle excellente soirée. Notre espagnol s'améliore à communiquer ainsi mais nous demande beaucoup d'efforts. Le bon vin bien charpenté de Mendoza et quelques bières nous aident à nous concentrer... (ou pas !) Nous échangeons beaucoup. Il est 1h30 quand nous allons nous coucher.

Samedi 26 septembre :

Nous disons au revoir à Silvia et sa famille. Tout comme la veille chez Ana et Juan, nous garderons un merveilleux souvenir de ces moments partagés. Échanges de mails, numéros de téléphone, embrassades... puis nous prenons la route pour une trentaine de kilomètres jusqu'à la ville côtière de Balneario El Condór.
Nous allons découvrir, la plus grande colonie de Loros. Ici, dans une falaise longeant la mer sur 12 kilomètres nichent 35 000 couples de perroquets barranquero.
 
 

C'est incroyable. Le bruit fait par ses oiseaux est très puissant. Ils font leurs nids dans de petites cavités dans la roche.


 

 
La ballade sur la plage est très agréable. Nous cherchons des cailloux et des coquillages. Nous faisons un bouquet de plumes de perroquets.

Retour au camping-car. Repas pendant lequel, un couple de voyageurs français, Marion et Daniel viennent nous saluer. Ce couple de retraités voyage en Amérique du sud en 4x4 Toyota équipé d'une cellule. Ils ont prévu de rejoindre l'Alaska sur plusieurs années avec quelques allers-retours en France de temps en temps en avion. L'après-midi, les enfants passent un long moment à jouer et se rouler dans le sable. Puis, ils rentrent en classe pendant que j'écris ces quelques lignes.
 
En fin d'après-midi, Marion et Daniel passent boire l'apéro au camping-car et nous les gardons pour manger. Soirée sympathique à parler de voyages et de leur passion pour la photo. Ne manquez pas leur site où vous y verrez de superbes photos.

Nous continuons en direction de la péninsule Valdés pour aller à la rencontre des baleines !

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