815 kilomètres parcourus du 26 octobre au 2 novembre
9854 kilomètres parcourus depuis le départ
Lundi 26 octobre :
Nous avons dormi, après la traversée du détroit de Magellan, dans la ville de Punta Arenas. Nous sommes donc toujours au Chili mais avons quitté la Terre de feu. Punta Arenas est la capitale de la région la plus australe du Chili appelée Magallanes. Avant que le Canal de Panama ne soit percé, son port comptait parmi les plus grands ports du monde.
En fin de matinée, après l’école, la récréation commence ! Nous allons visiter une réplique d’un des 5 navires de l’expédition de Magellan en 1520, le Nao Victoria.
Ce bateau est le seul sur les cinq de l’expédition à avoir bouclé le tour du monde et être revenu en Espagne suite à la mort de Magellan aux Philippines.
Une autre réplique circule en ce moment sur les côtes françaises entre La Rochelle, Rochefort, Bordeaux. Celle que nous visitons a été construite par un homme passionné, aidé de 3 charpentiers de marine. Le travail est une pure merveille.
Nous sommes grimpés à bord et les enfants ont profité de pouvoir jouer avec les casques, les boucliers et divers ustensiles. Ils ont pu s’asseoir au bureau du capitaine, se coucher dans son lit !
Sur le même site, ce passionné a construit deux autres répliques, dont celle du Beagle, à bord duquel Darwin voyagea lors de son tour du monde.
L’après-midi est consacré à faire quelques courses dans la zone franche de Punta Arenas. Nous y trouvons plusieurs centres commerciaux aux produits détaxés et plusieurs supermarchés. Ça change des prix rencontrés en Argentine où les importations sont contrôlées et surtaxées. Nous ne trouvions dans les magasins principalement que des produits locaux ou nationaux. Tous les produits importés étaient hors de prix : le petit pot de Nutella à 10€, la toute petite boîte de Lego à 120€... Nous cherchons un garagiste pour qu’il nous fasse la vidange du camping-car. Bon, en même temps de nous faire la vidange du moteur, il nous fait celle du porte-monnaie. Retour dans la zone franche et je vais acheter de quoi faire la vidange moi-même. Et voilà 100€ de gagné ! Achat de chaussures de rando, d’un convertisseur de courant 220/12V car le nôtre donne des signes de faiblesse et nous est indispensable pour recharger tous nos appareils électriques.
A présent, il est temps de chercher du wifi. Mais nous épuisons les stations services du centre ville. Aucune ne veut nous donner la clé. L’accueil semble un peu plus froid qu’en Argentine. Nous renonçons à internet pour ce soir et nous nous posons dans une station service un peu bruyante pour la soirée. Lessive et essoreuse sur le parking de la station avant d’aller au lit.
Mardi 27 octobre :
Avant d’entamer les devoirs, nous partons à la recherche du réseau wifi. Nous passons devant un hôtel qui accepte de nous donner son code wifi et nous posons un peu plus loin sur le parking. Commencent alors l’école et la mise à jour du blog. L’après-midi, nous allons découvrir le centre ville de Punta Arenas. Le tiers de la population est formé par des croates dont les descendants avaient fuit leur pays et la Première Guerre mondiale.
La ville est grande, moderne mais son centre historique, bâti autour de la plaza de armas Muñoz Gamero, est très agréable. Cette dernière est entourée de beaux édifices à l’européenne.
En chemin, nous voyons des enfants qui pour jouer se réfugient à 8 mètres de hauteur !
Nous avons la chance de visiter Punta Arenas sans un brin de vent, ce qui est vraiment exceptionnel pour cette ville, habituellement balayée par de puissants vents. En témoigne la forme que prennent les arbres...
Nous n’avons pas fait attention mais un riverain nous a même dit que dans certaines rues, des cordes permettaient aux gens de s’y accrocher pour ne pas tomber...
Au centre de la place, trône Magellan sur un grand monument.
Sur un banc de la place trônent les Mollalpagas qui savourent des churros fourrés au dulce de leche.
De nombreux palais de style néo-classique du début du 20ème siècle embellissent la place. Parmi ces palais, il y a le superbe Palacio Sara Braun qui nous ouvre ses portes moyennant quelques pesos.
La visite est remarquable. Le décor, l’ameublement du début du siècle passé sont superbes. Salle à manger, salle de musique, salle de billard et magnifique verrière avec salle de restaurant.
Nous nous offrons dans le pub Tabera, un petit apéro bien sympa à base de liqueur de Calafate et entamons ainsi notre « enveloppe apéro » du mariage...
De la même couleur que notre apéro, nous apprécions la couleur framboise du plafond de la cathédrale voisine.
Retour au camping-car où nous passons la nuit pour profiter encore toute la soirée du wifi et préparer la suite de notre voyage (étapes, itinéraires...).
Mercredi 28 octobre :
Nous repassons par la zone franche compléter les achats d’hier avant de prendre la route en direction de Puerto Natales. Nous empruntons une route un peu ennuyeuse au début et balayée par un vent latéral qui rend la conduite bien difficile. A chaque croisement de camion, le camping car fait un gros écart. Il faut s’accrocher au volant et ne pas regarder la conso instantanée qui s’affiche sur le compteur ! Heureusement que le gasoil ne coûte ici que 0,70€ le litre. Petite pause café sur le bord de la route au cours de laquelle je me rends compte que nous sommes en train de perdre un morceau de plastique du bas de caisse. Celui-ci avec les vibrations des pistes s’est cassé et ne tient plus que par un joint silicone qui avec le vent est lui aussi en train de céder. Me voilà donc à jouer avec la visseuse, des vis auto-forantes et du scotch américain pour réparer provisoirement cela.
Le vent se calme. Nous attaquons une partie plus agréable avec des paysages vallonnés, quelques arbres et surtout de magnifiques montagnes qui se détachent de l’horizon. Nous approchons de la queue de la Cordillère des Andes. Fin de journée, nous arrivons et dormons dans un petite rue de Puerto Natales, ville dortoir pour les touristes partant à l’assaut des glaciers et des montagnes du parc Torres del Paine que nous allons visiter à partir de demain. La ville n’est qu’hôtels, agences de tourisme proposant treks et autres activités, restaurants et boutiques pour randonneurs.
Le front de mer ou plutôt la costanera est bien agréable car elle longe les rives du fjord Ultima Esperanza.
Nous voyons de jolis Cisnes de Cuello Negro, ces magnifiques cygnes au cou noir. Ils mesurent plus d’1m20.
A l’entrée de la ville, se trouve une représentation d’un énorme Milodón, cet animal préhistorique géant qui vivait ici il y a 10 à 15000 ans. En 1895, ont été retrouvés à deux pas d’ici, les restes bien conservés de ce drôle de paresseux.
Jeudi 29 octobre :
Avant de prendre la route, nous faisons les vidanges et les pleins qui vont nous permettre d’être autonomes pendant au moins 5 jours (ou plus si on se douche encore moins que d’habitude...), si jamais nous décidons de trainer dans le Parque Nacional Torres del Paine.
Ce parc est classé par l’Unesco depuis 1978, réserve mondiale de biosphère. Il est considéré comme l’un des plus beaux espaces sauvages du Chili. Il s’agit de 227 000 hectares de steppes, forêts, montagnes, lacs et glaciers avec une très riche faune et une très riche flore, malgré un tragique incendie qui a détruit une partie du parc en 2011.
Son parc est très connu pour ses pics rocheux, ces emblématiques tours, ou torres qui coiffées de quelques nuages chatouillent le ciel. Ces aiguilles de granit culminent à 2850, 2800 et 2243 mètres.
Nous accédons donc à ce parc situé depuis peu à 90 km de Puerto Natales grâce à une nouvelle route (en partie asphaltée, le reste en bon ripio) qui permet d’accéder à l’entrée sud du parc (Porteríà Serano). L'approche est merveilleuse. Nous passons devant de jolies petites fermes.
Au fur et à mesure, nous apercevons de mieux en mieux les montagnes du parc.
Puis, nous voyons au loin le glacier Grey.
Nous payons le droit d’entrée et allons visiter le Centre de Visiteurs donnant quelques explications intéressantes sur le site.
Nous filons vers le Lago Grey et allons réserver une jolie sortie pour demain. La journée se termine en bivouaquant à l’abri du vent qui souffle sacrément fort ce soir, sur le parking du bureau des guardaparques.
Ce soir, c’est apéro parce qu’il n’y a pas de raison qu’on n’en prenne pas un ce soir ! Pendant ce temps, Victor aidé de sa grande sœur est fier de lire une recette de son petit livre de lecture. Ils nous préparent des champignons rigolos.
Vendredi 30 octobre :
Au réveil, un Zorro Culpeo vient autour du camping car. Cette espèce de renard mesure jusqu’à 1,50 mètre.
Puis, en fin de matinée, c’est parti pour la jolie sortie réservée hier. Et quelle sortie !! Encore une qui restera parmi nos meilleurs souvenirs de ce voyage. Cela commence par une demi-heure de marche qui nous mène sur les rives de l’immense lago Grey.
Ce lac de quelques centaines de mètres de large fait 18 kilomètres de long. Tout au bout de celui-ci, nous voyons l’immense glacier éponyme se jeter dans ce lac aux eaux claires. Ce glacier est tellement énorme que nous n’avons pas l’impression de cette distance et pensons qu’il se trouve à seulement 2 ou 3 kilomètres.
Sur la plage du lac viennent s’échouer des icebergs. Il y en a des petits, des moyens, des grands, des énormes ! Ils se sont décrochés du glacier et ont été portés par le courant créé par le vent énorme et continu dans ce parc.
Nous pique-niquons rapidement sur la plage dans un vent glacial. Puis nous prenons donc place sur un bateau et naviguons durant une heure jusqu’à l’approche du glacier Grey.
Il y a énormément de vent qui crée un courant et des vagues impressionnantes. J’estime les creux des vagues à bien plus d’un mètre. C’est incroyable sur un lac... Nous sommes abrités dans la cabine et les vitres se recouvrent d’eau à chaque vague. Le voyage paraît bien long pour Anaïs qui devient blanche et manque de transformer sa salade composée juste avalée en quiche !
Puis au bout d’une heure, le moteur du bateau ralentit puis nous nous retrouvons dans une grande baie, tout au bout du lac, à l’abri des courants. Nous sommes autorisés par l’équipage à sortir sur le pont et là... WHAOUUUUUUUUUU !!!!!! Nous sommes face à deux énormes langues de glace dévalant du glacier Grey.
Nous allons passer une heure à sillonner depuis le pont du bateau ses hautes parois de 30 mètres de hauteur en gardant une distance raisonnable car des morceaux énormes s’en détachent et flottent tout autour de nous ainsi que sur tout le lac. Le spectacle est tout juste exceptionnel, fabuleux...
C’est difficile de vous décrire ce que l’on peut ressentir face à cette masse de couleur bleue, parfois d’une incroyable intensité. Par chance, le soleil jusque là caché derrière les nuages sort et ces rayons qui traversent la glace rendent différentes nuances de bleu et c’est tout simplement magique.
Nous avions déjà approché un glacier en Norvège mais là, c’est incomparable ! Cette zone de 350 km de long sur 70 km de large appelée Campo de Hielo Sur est la 3ème surface de glace au monde de par sa superficie après l’Antarctique et le Groenland. Il s'agit donc de la première calotte glacière continentale au monde. Nous n’en voyons évidemment qu’une infime partie mais les vues satellitaires sont impressionnantes.
Malheureusement, en raison du réchauffement de la planète, ce glacier recule tous les ans de 150 mètres. Un membre du personnel de bord nous montre une vieille carte postale d’il y a 30 ans et nous ne pouvons que constater le triste résultat de la fonte du glacier Grey.
Pendant cette navigation au ralenti face à ce géant de glace, Victor est invité à prendre la barre du bateau. De nouveau, ses yeux pétillent et il passe un bon quart d’heure avec l’équipage à piloter.
Ce même équipage nous apporte un apéro local rafraichi par des glaçons... du glacier. Nous buvons 5 verres à nous deux de Pisco Sour. C’est bon mais ça fait tourner la tête.
Puis il est temps de repartir. Nous pouvons rester sur le pont et mieux apprécier la navigation qu’à l’aller. Nous sommes en effet dans le sens du vent et ça bouge beaucoup moins. Tant mieux pour Anaïs.
Les paysages des pics vertigineux de ce parc Torres del Paine sont éblouissants. Sur les hauteurs de ces pics granitiques, au milieu des nuages, nous apercevons des glaciers hauts perchés.
Le capitaine du bateau slalome entre les icebergs. Et dire que seulement 10% du volume de chaque iceberg est hors de l’eau.
La profondeur du lac est de 250 à 400 mètres. L’eau est claire mais cela est trompeur car la surface est recouverte d’une couche de sédiments en suspension qui empêche les rayons du soleil de pénétrer au travers. Aucune vie animale ni végétale ne se développe de ce fait dans les eaux de ce lac entre 3 et 5°.
Nous arrivons au terme de cette sortie magique et inoubliable. Nous attaquons aussitôt par une rando de 2h00 sur une presqu’île.
Le circuit emprunte un joli sentier au milieu d’une végétation qui reprend ses droits suite à l’incendie de 2011.
La vue sur les icebergs du lago Grey avec un peu de hauteur et un rayon de soleil est... Oh mince, je n’arrive plus à trouver de superlatifs... Bon, vous avez compris ! C’était trop bien !!
Évidemment, l’envie ne manque pas de mettre le kayak à l’eau mais il y a vraiment trop de vagues.
Et dire que je n’ai même pas pas une bouteille de Ricard dans le camping-car et que tous ces glaçons vont se perdre.
Retour dans notre maison roulante et un bon chocolat chaud va nous réchauffer tous les 4 après cette balade venteuse, très venteuse.
Ce soir, il reste juste de quoi boire un apéro. Nous terminons donc cette bouteille encombrante avant d’en racheter une autre.
Allez, un petit « C’est pas sorcier » sur les tourbières... et au lit avec un camping-car qui se balance... à cause du vent (pour ceux qui auraient les idées mal placées... en même temps, c’est le moment d’en profiter !).
Samedi 31 octobre :
Le camping-car a bougé toute la nuit. Quelle santé...
Nous partons pour une rando en fin de matinée mais le guardaparque nous en décourage car en fait nous ne la pensions pas si longue.
Après manger, un petit café sera agrémenté de quelques douceurs au... dulce de leche !
Nous bougeons un peu notre monture de quelques kilomètres. Les paysages du parc sont à couper le souffle.
Nous contournons par une piste le massif des Torres del Paine et un ensemble de lacs et de rivières à l’eau de plus en plus bleue. Les arbres calcinés donnent une ambiance particulière. Le noir se mélange au gris des nuages, au turquoise des lacs, au vert de la végétation qui reprend vie tout doucement.
De ce côté, nous n’avons plus la vue sur les glaciers. Nous empruntons un premier sentier à côté du Río Paine qui alimente une jolie cascade, le Salto Chico.
Le parcours emprunte un réseau de passerelles en bois très agréables au milieu d’une végétation basse de petits arbustes.
Remarquez sur la photo qui suit, la couleur turquoise de l’eau qui se confond avec celle de la polaire d’Anaïs.
Un peu plus loin, nous faisons une nouvelle pause qui nous mène en direction du Mirador Cóndor. Le chemin monte sacrément et le vent est terriblement fort. Nous agrippons bien fort les enfants pour ne pas qu’ils s’envolent... La vue à 360° sur le Lago Pehoé est incroyable.
Ce mirador porte bien son nom. C’est ici que nous voyons nos premiers condórs, cet animal si emblématique de la Cordillère des Andes. Il plane depuis la grande île de Terre de Feu jusqu’au Pérou et en Equateur, et localement en Colombie. Son envergure est de 315cm !
Les aiguilles granitiques du massif face à nous s’élancent vers le ciel jusqu’à se perdre dans les nuages. Mais le Cerro Paine Grande culminant à plus de 3000 mètres est aujourd’hui caché.
Nous nous installons encore 7 kilomètres plus loin sur le parking du Salto Grande où nous irons nous promener demain. Encore un bivouac de rêve ce soir avec une vue superbe sur les lacs turquoises.
De plus, nous pouvons bien en profiter car le soleil éclaire 17 heures par jour actuellement cette partie du Chili Austral. En plein été, le jour dure 20 heures. Il n’est pas super tard mais ce vent fort nous abrutit et les enfants sont fatigués. Nous nous installons avec les PC pour écrire nos carnets de route, moi de mon côté et Audrey du sien, qui fait parler les enfants pour écrire leur journal de bord.
Je joue aussi avec mon nouveau meilleur ami : mon tournevis cruciforme rouge et gris. Je le sors au moins une fois par jour. Aujourd’hui, il s’agit de réparer la porte de la douche qui est encore tombée ainsi que le rideau occultant de la chambre de Victor qui ne fonctionne plus parce que Victor y a coincé un Lego dedans. Le camping-car prend cher avec les pistes et ripios. Malgré les protections sous le châssis, notamment les bavettes caoutchouc, les cailloux projetés ont percé tout l’habillage de mes gaines de chauffage. Tant pis !
Ce soir à l’apéro, c’est un petit kir à base de liqueur de Calafate et de Chardonnay d’Argentine.
Sous la couette, nous regardons avec les enfants « Il était une fois les explorateurs : Magellan ». Anaïs et Victor adorent ce dessin animé d’autant plus que nous avons visité il y a peu le Nao Victoria, bateau de Magellan.
Bon, nous couchons les enfants et nous aussi. Ils sont sur le point de s’endormir. Pas nous, le vent de face est terriblement fort et fait bouger le camping-car et il nous est impossible de dormir. Nous sortons du lit et redescendons de la colline jusqu’à une petite plage au bord du lac Pehoé. C’est un peu mieux.
Dimanche 1er novembre :
Petite journée de pause pour l’école. Après tout, on est dimanche et en plus c'est férié aujourd’hui en France !
Nous comptons profiter de la meilleure journée de notre séjour dans ce parc au point de vue météo. En effet, le soleil est prévu toute la journée. Seuls de gros nuages cachent toujours le plus haut sommet. Par contre, le vent est encore plus fort aujourd’hui. Nous entamons une petite sortie en direction de Salta Grande. Cette cascade est à quelques centaines de mètres mais nous avons un mal fou à marcher face au vent. Arrivés au bout du sentier, le spectacle de cette cascade aux eaux de couleur turquoise est très sympa.
La vue sur Cerro Paine Grande et sur Cuernos del Paine est aussi superbe.
Le sentier continue mais est fermé en raison des vents trop violents. Nous continuons la piste vers le nord et l’est du parc national de Tores del Paine. La piste contourne toujours des lacs, lagunes et rivières aux bleus tous différents. Petite pause bien agréable au mirador del Nordenskjold qui offre une magnifique vue sur le lac éponyme.
Le vent est toujours très fort de ce côté mais se calme vite après en s’approchant des fameuses Torres, ces grandes tours granitiques qui font la fierté de ce parc. Enfin l’approche pour nous se fait par la piste. Pour en arriver au pied, il faut faire une rando de 9 heures avec un sacré dénivelé. Impossible avec nos petits. Mais la vue sur cet alignement d’aiguilles rocheuses vue d’en bas est quand même superbe et nous avons une chance incroyable de les voir dégagées.
Nous voyons de nouveau un condór planer assez haut dans le ciel.
Demi-tour pour aller cet après-midi faire une rando de 10 kilomètres. Anaïs et Victor marchent super bien malgré un bon dénivelé au départ et une marche face au vent. Nous avons une jolie vue sur le massif montagneux et voyons enfin, le Cerro Paine Grande, dégagé. Son gros nuage qui l’accrochait depuis 3 jours est provisoirement parti et nous voyons très bien la plus haute montagne de ce parc culminant à 3050 mètres.
A sa droite, il y a les Cuernos del Paine à 2600 mètres, puis enfin le Monte Almirante Nieto à 2670 mètres.
La rando se passe au milieu des guanacos vivants et morts. Victor et Anaïs n’ont pas la même approche.
Nous voyons des troupeaux entiers qui gambadent autour de nous sans être trop farouches. Certains, à notre approche préfèrent s’enfuir. Ce sont de très bons sauteurs de haies...
...enfin, pas tous.
Nous sommes aussi à l’affut de pumas. Il y en a une soixantaine dans le parc et surtout dans cette partie où nous nous trouvons. Nous n’aurons pas trop de chance. Nous verrons quand même des traces dans la boue ainsi que sur un caillou.
De leurs côtés, les pumas sont à l’affut des guanacos qu’ils mangent par dizaines. Autour de nous, il y a des milliers d’os de ces pauvres animaux.
Au bout du sentier, nous trouvons une grotte tout en haut d’une colline.
Dans celle-ci, il y a quelques peintures rupestres. Bon, ce n’est pas super impressionnant. Elles se limitent à quelques représentations humaines et animales.
Du haut de cette colline, nous avons une jolie vue sur le lac Sarmiento et les lagunes aux alentours.
Nous en profitons pour faire une pause au bout de ces deux heures de marche avant de revenir en ayant cette fois-ci un vent favorable et ça descend quasiment tout le temps.
Nous bivouaquons avec un superbe soleil qui vient se coucher derrière les Torres. La vue est magnifique et nous sommes à l’abri du vent ! ça changera des 3 dernières nuits.
Notre séjour, dans le parc Torres del Paine touche à sa fin. Il aura été comme vous avez pu le voir super agréable et nous en garderons un magnifique souvenir ! Ce parc est connu mondialement par les amateurs de trekking qui viennent ici randonner pendant plusieurs jours, ce qui évidemment nous tente. Le plus connu des circuits est le W, avec 100 kilomètres à parcourir entre glaciers et montagnes enneigées, avec des nuits en refuge ou sous la tente. Mais ce sera peut-être pour une autre fois quand les enfants seront plus grands !
Apéro et au lit vite fait avec un « C’est pas sorcier » sur le glacier du Mont Blanc !
Lundi 2 novembre :
Bon, finalement, nous avons été à l’abri du vent... jusqu’à 4 heures du matin où d’un coup un vent super violent et déchainé s’est énervé contre notre camping-car.
Superbe vue au réveil sur les montagnes qui n’ont pas bougé.
Travail d’école pour Audrey et les enfants. Cuisine pour moi. Puis nous nous apprêtons à quitter le parc. La piste qui longe le Lago Sarmiento est fermée pour travaux et nous oblige à faire un petit détour par le nord du parc. Et heureusement car nous aurions failli manquer la Cascada Paine alimentée par les eaux turquoises du río Paine. La cascade est superbe, avec plusieurs étages de différents niveaux. Le río continue ensuite son chemin au travers un petit canyon.
En toile de fond, nous avons de plus la magnifique vue sur l’alignement des 3 tours de granit, point de vue que nous n’avions pas encore eu entièrement.
Nous continuons la piste au milieu de dizaines de guanacos et de nandous.
Nous sortons du parc dans lequel nous avons finalement passé 4 nuits.
Nous nous dirigeons vers Cerro Castillo et son poste de frontière avec l’Argentine. Le premier poste de douane chilien se passe vite et bien. Après 10 kilomètres de piste, nous arrivons au poste argentin dans un bureau perdu au bord de cette piste en mauvais état.
Trois douaniers sont là, sans informatique. Ils tamponnent aussitôt nos 4 passeports sans pouvoir les vérifier informatiquement. En même temps, ils n’ont pas internet pour cela... Puis, ils se mettent à discuter longuement avec nous au moment de nous rédiger le formulaire pour pouvoir circuler avec notre véhicule en Argentine. A toutes les autres frontières, ce document nous est remis de manière formelle et bien imprimé. Là, ils me donnent un formulaire vierge que je remplis moi-même avec ma carte grise et mon passeport. Ils me le tamponnent ensuite et me le remettent. Nous sentons bien qu’ils veulent nous retenir pour discuter gentiment. Nous sentons en fait qu’ils doivent terriblement s’ennuyer et ne pas voir grand monde dans leur journée et ainsi vouloir retenir les gens !
Nous continuons notre piste après avoir vidé notre coffre-fort des denrées fraîches et re-rempli le frigo. Nous nous attendions à un contrôle car nous rentrons de nouveau en Patagonie mais à ce poste de frontière, il n’y a pas de vérification.
Après quelques kilomètres toujours de mauvaise piste, nous arrivons sur le goudron et sur la fameuse Ruta 40. Cette route remonte toute l’Argentine sur 5200 km du sud au nord et nous allons beaucoup l’emprunter.
Nous voyons un gaucho rassembler ces moutons.
Nous arrivons à Tapi Aike en voulant quitter provisoirement la 40 pour prendre la RP7 jusqu’à El Cerrito. Ceci nous éviterait un détour de quelques dizaines de km. Mais le douanier de tout à l’heure ainsi que le policier que je questionne maintenant nous le déconseillent car elle est en très mauvais état sur 80 km. De plus le fort vent latéral que nous aurions serait dangereux pour la conduite.
La petite station service sur place est fermée. Tant pis, nous avons assez de gasoil pour arriver à Esperanza. Le vent pour une fois nous est super favorable. Je roule à 120 km/h aidé par un vent de dos à plus de 80 km/h. Nous y arrivons à 18h30. La station est en rupture. Elle sera peut-être réapprovisionnée demain matin. Mais ce n’est pas sûr. La prochaine station est à 164 kilomètres ! Il me reste environ 10 litres dans le réservoir et 2 bidons de 10 litres. Petit calcul, même avec une conso à 15 litres, car nous allons avoir maintenant le vent défavorable, ça doit juste le faire... on y va...
Nous vous avons longuement parlé de la RN3 en descendant vers la Terre de Feu. Et bien, cette portion de la RN 40 est la petite sœur de la RN 3. Il n’y a rien sur 160 kilomètres. Pas de village. Très peu d’estancias. Quelques moutons.
Les jolies collines sont balayées par les vents au point que vraiment rien ne pousse. Elles sont recouvertes d’un tapis vert qui ressemble de loin à du gazon. Le paysage est vallonné.
Le soleil se couche. Nous sommes éclairés par le joli coucher de soleil orange face à nous et par le voyant de la même couleur de mon tableau de bord annonçant que mon réservoir est vide. Nous avons le vent en pleine face. La conso instantanée m’annonce 18 à 20 litres aux 100 ! Heureusement, El Calafate n’est plus loin.
20h50, nous nous posons au premier rond-point de la ville sur le parking de l’office de tourisme avec en plus wifi capté depuis le camping-car, ce qui me permet de vous donner ces quelques nouvelles.
Au programme des prochains jours, le parc national Los Glacieres et le célèbre Perito Moreno... Suite au prochain article...
Au fait, Dany le nain vient de faire paraître son épisode n°11 !
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