901 km parcourus du 15 au 19 janvier
18 368 km parcourus depuis le départ
Vendredi 15 janvier :
Nous avons dormi sur la place du village de Fiambalá. Enfin, nous avons commencé à nous coucher mais à 21 heures, les habitants se réunissent sur la place, mettent la musique à fond comme souvent en Argentine, le marchand ambulant de kebabs ouvre sa caravane face au camping-car... Nous changeons de bivouac, faisons le tour de deux cuadras et nous garons sur un parking.
6h du mat’, on frappe à la porte du camping-car. Audrey me donne un coup de coude, je me rendors. 6h02, on refrappe à la porte. Audrey me redonne un coup de coude un peu plus fort. On se fait virer par les éboueurs que nous gênons car nous sommes stationnés devant un gros container poubelle. Je retourne me garer sur la place du village.
Du coup, tout le monde se réveille de bonne heure et dès 9 heures après l’école terminée à l’heure où les petits copains rentrent en classe en France, nous prenons la route.
Nous empruntons une partie de la même route que nous avons prise pour monter voir le Dakar à savoir la route de l’adobe. L’adobe étant ce matériau fait de terre, de paille et d’eau servant à édifier maisons, clôtures, églises...
Nous ferons quelques arrêts sur cette belle route. Nous commençons par l’église de Nuestra Señora de Andacollo. Datant de la première moitié du 19ème siècle, elle a été reconstruite suite à un séisme qui l’avait partiellement détruite en 2007.
Un peu plus loin, un nouvel arrêt nous fait découvrir l’oratoire de los Orquera. Cette chapelle privée de la première moitié du 18ème siècle est également en adobe et sa toiture est en roseaux, ce qui nous rappelle les constructions de l’Atlas marocain (Salut Driss !).
Un petit musée en plein air nous montre un vieux four, des vieux outils, un pressoir à vin fait dans une peau entière de vache dans laquelle le vin est foulé au pied.
Nous sommes dans une région vinicole caractérisée par ses multiples vendeurs de vin, ses vignes à perte de vue, et ses monuments.
Tout le village est construit en adobe. Les façades sur rue sont crépies. Nous sentons au fur et à mesure de notre montée vers le nord-ouest de l’Argentine, le niveau de vie s’abaisser. Nous voyons des attelages tractés par des chevaux ou des ânes.
Encore un peu plus loin, nous voyons les ruines de la chapelle de Copacabana. L’adobe étant très sensible aux intempéries, il nécessite un certain entretien.
Nous rejoignons la route 40 et prenons la direction plein nord.
Les villes ou plutôt villages traversés sont bien endormis en ce début d’après-midi. Il n’y a personne dans les rues de Londres, de Belen. Les commerces sont fermés jusqu’à 17 heures... au moins. La pause déjeuner fait jouer Anaïs et Victor avec une petite fille Isabella. Ils lui offrent un doudou. En échange, ils se voient offrir un petit pot à crayon fait en bois de cactus par ses parents.
Dans les rues, nous voyons différents moyens de transport.
Nous hésitons à visiter les ruines d’El Shincal. Elles ne sont pas loin, mais comme je l’ai déjà dit, il faut faire des choix, et nous ne pouvons malheureusement tout visiter ce qu’il y a sur notre passage. Ou alors, il faut que je demande à mon patron une rallonge de 3 années sabbatiques... Et puis, on en fait déjà pas mal. N’est-ce pas ?
Nous continuons cette grande journée de route comme nous n’en n'avons pas beaucoup fait et allons parcourir plus de 400 km aujourd’hui.
Les paysages traversés sont incroyablement variés et magnifiques. La route contrairement à d’autres que nous avons empruntées n’est pas monotone. Nous sommes toujours sur des hauts plateaux entre 1500 et 2000 mètres. Nous longeons des ríos ou l’eau prend la couleur des roches qu’elle érode, souvent dans les tons rouges. De temps en temps, un passage de col nous fait passer d’un haut plateau à un autre haut plateau. C’est assez vert le long du río. Mais dès que nous nous en éloignons, ça devient beaucoup plus aride. Nous traversons même une zone désertique où le terrain sablonneux a été traversé par le rallye du Dakar en 2014.
Dès que nous en avons la possibilité, nous achetons aux petits vendeurs de rues de quoi de nourrir, fruits, légumes, pain, fromage, empanadas, et même aujourd’hui notre premier saucisson !...
Et puis, on fait toujours des rencontres improbables.
Audrey passe avec les enfants à l’arrière et les aide à se mettre à jour dans leurs cahiers où ils collent depuis le début du voyage prospectus, tickets d’entrées, tickets de bus ou métro... qu’ils agrémentent de petits dessins ou d’explications.
Pendant ce temps, je roule, je roule...
Enfin, au bout de cette longue et agréable journée de route, nous bivouaquons sur le parking du site archéologique de Los Quilmes que nous avons rejoint chargés de 3 auto-stoppeurs argentins : une fille parfumée d’une horrible odeur de transpiration et un couple parfumé d’odeur de cannabis.
Bien installés, sous l’œil protecteur des gardiens du parc, nous savourons un verre de vin rouge en apéro quand tout à coup, devenez qui arrive !... la Mamayouria... Un air de déjà vu... Du coup, les enfants, à nouveau ravis de se retrouver vont jouer ensemble et nous, également ravis, terminons la bouteille de rouge et le saucisson avec Mary et Manu !
Devinez le reste de la soirée... les enfants dans le van et nous dans notre camping-car autour d’une autre bouteille de rouge. Nous décidons de partir visiter l’ancienne cité de Quilmes demain matin ensemble.
Samedi 16 janvier :
Voilà encore une nouvelle journée bien riche en visites qui commence. Dès 8 heures, nous commençons par la visite de l’un des sites préhispaniques les plus importants du pays retrouvé en 1897.
Les ruines s’étendent sur les pentes du cerro del Cajón, sur lesquelles nous prenons dès l’ouverture du site un peu de hauteur afin de nous imprégner de la beauté et de l’immensité du site.
Une armée d’immenses cactus gardent le site. Il y en a des centaines, certainement des milliers.
D'ailleurs, lorsqu'on est jardinier dans le parc, il faut être costaud !
L’utilisation de ces géants épineux était multiple : portes, mobiliers, outils, objets, nourriture (graines et fruits). Nous sommes surpris de voir que ces cactus ont un « squelette » en bois. Certains cactus morts, laissent apparaître ce magnifique bois ajouré comme de la dentelle.
Les ruines témoignent de l’organisation urbaine des indiens Quilmes, un peuple de chasseurs-cueilleurs et de bergers, appartenant à la culture Diaguita, connue par la qualité de ses poteries.
Les Quilmes peuplèrent la cité entre l’an 1000 et l’arrivée des colons au milieu du 17ème siècle. Plus de 10000 personnes dépendaient de cette cité. Ces occupants furent parmi les derniers à résister à la colonisation. En 1665, après 130 ans de résistance, 270 familles furent déportées sur 1500 km à pied vers la capitale Buenos Aires.
Les murs épais des maisons témoignent du rôle défensif de la cité bâtie comme une forteresse. La hauteur des murs, aujourd’hui redressés est celle d’origine. Les maisons étaient à moitié enterrées pour se protéger du vent.
Les hauteurs du site ainsi qu’une importante partie de la vallée n’ont pas été restaurées.
La ville est construite en étages, partant de la vallée fertile et montant dans la colline. Un véritable labyrinthe dans lequel les enfants prennent plaisir à se perdre.
Nous quittons la province de Tucumán pour rentrer dans celle de Salta. Le bitume est toujours impeccable malgré que la route 40 régulièrement traverse des badenes, comprenez par "baden" ces fameux cours d’eau que l’on traverse ou pas (ils sont souvent à sec) en descendant dans ce lit de rivière souvent bétonné et secouant tout dans le camping-car.
Autour de nous, de plus en plus de beaux vignobles.
Les vignes ressemblent à celles de chez nous pour certaines. En revanche, d’autres parcelles ne sont pas du tout taillées, ni désherbées, ce qui n’empêche pas de laisser mûrir sagement de superbes grappes. D’autres vignes sont très hautes, à presque 2 mètres de hauteur.
Nous approchons, de nouveau d’une zone très touristique en Argentine faisant partie des programmes des voyagistes tour-opérateurs au même titre que les régions d'Iguazú, Ushuaia, Perito Moreno...Ça se ressent par les nombreux petits marchands vendant leur artisanat en bord de route.
Nous arrivons à Cafayate et sommes adossés aux contreforts de la cordillère à 1660 mètres d’altitude. Son micro climat lui vaut d’abriter l’un des plus célèbres terroirs viticoles d’Argentine.
Son urbanisme colonial espagnol et sa jolie et grande place San Martín sont très agréables et aspirent à traîner.
D'autres constructions sont d'un passé un peu plus récent.
Par la suite, nous faisons un petit tour sur le marché artisanal et achetons quelques douceurs : alfajores, noix confites, pâte de fruits...
Puis, la recherche du wifi nous oblige à aller boire une bière artisanale dans un des nombreux bars de la place.
Salut Mat' !
Comme de nombreuses villes, le phénomène de street-art donne vie à de nombreuses Murales, ou fresques murales.
Comme de nombreuses villes, le phénomène de street-art donne vie à de nombreuses Murales, ou fresques murales.
Tiens, la Mamayouria a la même idée que nous. Heureusement que nous avons décidé ce matin d’arrêter de nous dire au revoir... car nous nous retrouvons systématiquement quelques heures plus tard, mais toujours avec plaisir !
En fin d’après-midi, nous prenons la route 68 en direction de Salta pour emprunter une des plus belles portions de route empruntées jusqu’à maintenant.
Nous entrons au km 14 dans la réserve naturelle de la Quebrada de las Conchas appelée également Quebrada de Cafayate.
Spectacle fabuleux offert par ces sierras roses, beiges, grises, rouges, dans un paysage désertique malgré la présence du río Lac Conchas séparant à gauche la sierra del Léon Muerto, de la Sierra de Carahuasi à droite.
Nous sommes au cœur d’un paysage de dunes fossilisées et de roches sédimentaires érodées par le vent et par l’eau.
Nous entrons au km 14 dans la réserve naturelle de la Quebrada de las Conchas appelée également Quebrada de Cafayate.
Spectacle fabuleux offert par ces sierras roses, beiges, grises, rouges, dans un paysage désertique malgré la présence du río Lac Conchas séparant à gauche la sierra del Léon Muerto, de la Sierra de Carahuasi à droite.
Nous sommes au cœur d’un paysage de dunes fossilisées et de roches sédimentaires érodées par le vent et par l’eau.
Le parcours d’une trentaine de kilomètres est tout simplement grandiose. Un premier arrêt nous fait découvrir au km 17 le site La Punilla. A pied, nous nous enfonçons entre les roches rouges creusées par le río et arrivons face à un paysage délicieux fait de formations géologiques magiques.
Au km 19, le site Los Castillos permet d’imaginer les forteresses médiévales d’un château dans cette superbe falaise rouge.
On reprend notre chemin.
1 km plus loin, c’est le tour du site Las Ventanas où l’érosion a créé des fenêtres dans cette roche sédimentaire.
La route entre ces différents arrêts continue à être incroyablement belle.
Le 23ème kilomètre est quant à lui marqué par El Obelisco, une sorte de curieuse pyramide d’une vingtaine de mètres de hauteur.
Et encore sur les photos, ça donne moins beau qu'en vrai.
Puis au km 29, le petit hameau la Yesera, nous offre une pause agréable.
Premières caresses données à des lamas.
Rencontre avec 2 parisiens aux joues bien creusées, reliant Santiago à La Paz en vélo.
Puis au km 29, le petit hameau la Yesera, nous offre une pause agréable.
Premières caresses données à des lamas.
Rencontre avec 2 parisiens aux joues bien creusées, reliant Santiago à La Paz en vélo.
Il commence à se faire tard. Nous filons à la recherche d’un bivouac en traversant d’autres sites, sans nous y arrêter, car nous reviendrons par la même route demain.
Au km 41, le parking du point de vue de Tres Cruces, nous offre un panorama à couper le souffle pour passer la soirée et la nuit.
Pendant le repas, Mary et Manu, ont rejoint le même bivouac et une fois les enfants couchés, nous partagerons un petit café en discutant avec toujours autant de plaisir.
Dimanche 17 janvier :
Matinée école avec une jolie vue par la fenêtre.
Matinée école avec une jolie vue par la fenêtre.
Nous reprenons en direction de Salta notre superbe route digne d’un décor de western. Nous longeons toujours le cours du río d’autant plus vert que nous sommes en saison des pluies, bien que nous soyons au cœur de l’été.
Nous arrivons au km 46, à l’amphithéâtre, un endroit tout simplement incroyable. Cette immense cheminée ouverte, taillée dans la falaise, a été creusée par un ancien lac.
Le son des perroquets ballanqueros nous permet de nous rendre compte de l’acoustique de cette caisse de résonance étonnante.
La population dans le Nord Ouest de l'Argentine est beaucoup plus typée: la peau est beaucoup plus tannée et marquée par le froid et le soleil sec ; les cheveux sont noirs.
Puis, quelques centaines de mètres plus loin, la Garganta del Diablo, ou gorge du diable, superbe formation rocheuse, elle aussi creusée par l’érosion.
Les populations natives considèrent ces deux dernières formations rocheuses comme des espaces sacrés.
Nous sommes arrivés au terme de cette Quebrada de las Conchas et revenons sur nos pas pour rejoindre Cafayate. Tiens, un camping-car arrive face à nous. C’est Alex et JB... qui après quelques réparations mécaniques sur Mendoza nous ont rattrapés. Rendez-vous est donné pour ce soir avec la Mamayouria.
Petite pause repas dans le très tranquille village de Santa Barbara à l'ombre d'un des rares arbres de la Quebrada !
Au km 34, nous admirons le travail de l'érosion de la pluie et du vent qui ont sculpté un crapaud !
On ne se lasse pas d'admirer les paysages et de faire des photos...
Un dernier arrêt pour profiter de nouveau des charmes de l'Obélisque et de son entourage, où nous étions passés rapidement hier.
Un petit peu avant d’arriver à Cafayate, nous faisons une pause au lieu Los Medanos, une formation étrange de dunes de sable fin. Et oui, la mer recouvrait tout ici avant la formation des Andes. Le nom de la Quebrada de las conchas, vient d’ailleurs de tous les fossiles de coquillages retrouvés ici.
Petit arrêt ravitaillement sur Cafayate en vue des deux prochaines journées à venir en autarcie.
Puis, retrouvailles au village d'Ananima avec les amis.
Lundi 18 janvier :
Ce matin, les 3 familles de voyageurs décident de ne pas faire école en vue de la grosse journée de route qui nous attend : 135 km, vous comprendrez plus tard...
Pour prendre des forces, nous allons dès 9 heures visiter une bodega à l’entrée du village d’Animana.
Et oui, on est dans une région viticole importante de l’Argentine. Aussi, avant de partir, il s’agit de goûter ! Malheureusement, notre choix s’est porté sur certainement la pire de la région... Une dame pas très souriante nous accueille dans son domaine. De suite, elle nous met à l’aise en nous disant que dans sa cave, elle ne fait que du vin en grosse quantité, du vin « de tous les jours ». Son exploitation de 200 hectares (!) lui permet de remplir, non pas des tonneaux en bois, mais des cuves en époxy en plein soleil, ressemblant à des cuves à carburant...
Le clou de la visite est la mise en bouteille... euh pardon, en briques Tetra Pack. Elle est fière de nous montrer le fonctionnement de sa machine qui confectionne 1 brique par seconde.
Et oui, on est dans une région viticole importante de l’Argentine. Aussi, avant de partir, il s’agit de goûter ! Malheureusement, notre choix s’est porté sur certainement la pire de la région... Une dame pas très souriante nous accueille dans son domaine. De suite, elle nous met à l’aise en nous disant que dans sa cave, elle ne fait que du vin en grosse quantité, du vin « de tous les jours ». Son exploitation de 200 hectares (!) lui permet de remplir, non pas des tonneaux en bois, mais des cuves en époxy en plein soleil, ressemblant à des cuves à carburant...
Le clou de la visite est la mise en bouteille... euh pardon, en briques Tetra Pack. Elle est fière de nous montrer le fonctionnement de sa machine qui confectionne 1 brique par seconde.
La dégustation arrive. Elle sort 1 seul verre ébréché pour nous tous et nous sert un fond de blanc à température ambiante (on est en plein été) et de rouge... Bref !
Nous prenons la route qui rapidement après le village de San Carlos se transforme en ripio, que nous allons conserver toute la journée.
Il est en assez bon état au début. Quelques engins de TP travaillent régulièrement la piste.
Il est en assez bon état au début. Quelques engins de TP travaillent régulièrement la piste.
Nous suivons la vallée Calchaquíes et ne croisons que très peu de voitures, encore moins de camions ou de transports en commun. Les rares véhicules sont souvent des voyageurs ou bien des courageux cyclistes.
Nous sommes en effet sur la mythique route 40 reliant le sud au nord de l’Argentine sur plus de 5000 kilomètres. Nous avons déjà à plusieurs reprises emprunté des portions, la plupart du temps bitumées, roulé sur cette route nationale.
Nous faisons ainsi de furtives mais agréables rencontres, comme Ghislaine et François, ce couple de français avec qui nous partageons un café. Ou bien aussi, Lise et Laurent, autre couple de voyageurs parcourant les Amériques du Nord au Sud en 4x4.
Nous traversons de petits hameaux, parfois très petits. Toutes les maisons sont en adobe. Certaines à colonnes et arcades évoquent la richesse passée. Même les toits sont recouverts de terre.
Des petites bergeries abritent quelques animaux autour de chaque maison.
Des fours à pain sont également présents sur chaque propriété.
Les habitants attendent sur le pas de la porte et regardent passer les véhicules dans un nuage de poussière. Les graines de caroubiers sèchent au soleil.
Des petites bergeries abritent quelques animaux autour de chaque maison.
Des fours à pain sont également présents sur chaque propriété.
Les habitants attendent sur le pas de la porte et regardent passer les véhicules dans un nuage de poussière. Les graines de caroubiers sèchent au soleil.
Quelques chapelles et écoles isolées ponctuent la route.
D’autres commerces n’ont pas fait fortune en raison du nombre de véhicules passant ici.
D’autres commerces n’ont pas fait fortune en raison du nombre de véhicules passant ici.
C’est après ce petit hameau que commence la fameuse Quebrada de las Flechas, principal intérêt de cette portion de route 40.
Le paysage est fait de milliers de flèches plantées dans le sol. Il s’agit d’anciennes dunes fossilisées puis ravinées par le vent et la pluie. Ces énormes plaques obliques de 15 à 20 millions d’années, vont du beige au gris, en passant par le blanc et le rouge. Le jeu d’ombre de ce délire minéral est tout simplement superbe. Le ciel est bleu et de gros moutons blancs en guise de nuages agrémentent cette superbe vue.
La route minuscule qui prend fin avant le village d’Angastaco se faufile dans cette formation rocheuse. Cette dernière atteint son apogée à la Corte del Ventisquero. Les plaques sont quasiment à la verticale.
Puis, arrivés à la Quebrada Las Sayar et Corte El Cañón, le paysage change. A partir de maintenant, le ripio devient infernal.
Une véritable tôle ondulée où je n’arrive pas à dépasser sur des dizaines de kilomètres, les 20 km/h. Et encore, à cette vitesse, le camping-car tremble de tous les côtés. On lui en fait voir, mais il ne résiste quand même pas si mal... La conduite est éprouvante. Mais le trajet est tout autant éprouvant pour mes passagers qui attendent sagement. Heureusement, la beauté du paysage les aide à patienter durant ces interminables heures de conduite.
La piste sablonneuse par endroit suit les ondulations du río Calchaquí long de 2150 km, dont les berges sont cultivées à l’ancienne et servent également de pâturages.
Péniblement, nous arrivons à Los Molinos, agréable petite ville endormie, située à 2150 mètres d’altitude. Ses rues désertes et bien entretenues montrent un bel alignement de maisons ; certaines à doubles portes d’angles.
Nous visitons la paisible église San Pedro Nolasco datant de 1693 avec ses 2 clochers jaunes. Sa construction présente une superbe charpente en bois de cactus.
Pause récupératrice autour d’une bière et de jus fruits frais avant de repartir.
Il est déjà 17 heures et nous avons encore 45 km à faire sur notre étape du jour de 135 km. La famille Lecomte nous attend à la ville de Cachi.
Il est déjà 17 heures et nous avons encore 45 km à faire sur notre étape du jour de 135 km. La famille Lecomte nous attend à la ville de Cachi.
Fort heureusement, le ripio s’améliore nettement et nous permet d’atteindre des vitesses convenables. Guidés par le nuage de poussière que Manu dégage, et le soleil couchant éblouissant au travers un pare brise dégueulasse, nous suivons la piste faite de cailloux aiguisés qui ne nous offriront toujours pas notre première crevaison (et non, Miguel... toujours pas !).
Nous arrivons assez rapidement à Cachi et retrouvons Alex et JB sur la place de l’église.
Nous arrivons assez rapidement à Cachi et retrouvons Alex et JB sur la place de l’église.
Journée éreintante pour nous 4 et le camping-car mais dont nous garderons un superbe souvenir par la beauté de Dame Nature. Heureusement, le temps est sec et la piste a été praticable ce qui n’était pas le cas ce matin où suite à un orage, la piste a été coupée à plusieurs endroits. Alex et JB, passés un peu plus tôt que nous ont d’ailleurs dû réveiller le chauffeur endormi au volant de sa niveleuse, pour qu’il termine le déblaiement de la piste afin qu’ils puissent passer.
Tout le monde est bien fatigué et personne ne veillera bien tard. Mais nous prenons le temps tout de même de partager une bouteille de Torontès, vin blanc de la région.
Avant de me coucher, voici un point météo du frigo : 22° et 6° dans le congélo.
Mardi 19 janvier :
Nous partons à la découverte du charmant village de Cachi perdu au milieu du désert, construit à 2280 mètres d’altitude au pied des massifs andins culminant à plus de 6000 mètres. Une petite impression de paix et de vie se dégage de ses rues et places. Le village a conservé son authenticité coloniale.
La place centrale est plantée de poivriers géants, d’eucalyptus, de pins et de palmiers où l’ombre protège les vendeurs d’empanadas et de tortillas cuites au feu de bois.
Les maisons basses en adobe blanchie, bien alignées le long des rues sont construites sur des hauts trottoirs pour se protéger des pluies diluviennes de janvier à mars auxquelles nous avons fort heureusement échappé.
L’église San José est de style colonial du 18ème siècle. Le toit est en bois de cactus et sa charpente est fait de magnifiques poutres cintrées. Pupitre et confessionnal sont aussi taillés dans le même bois.
Nous visitons le musée archéologique conçu dans une charmante maison du 19ème siècle avec sa façade d’inspiration néoclassique avec ses arcades gothiques. L’intérieur présente des éléments architecturaux typiques de la région : plafonds en roseaux et en argile, mur en torchis, sol en argile cuite.
Des patios agrémentent le charme de cette demeure.
La collection du musée, manquant un peu de commentaires et d’explications, est cependant très intéressante et présente des pièces des époques pré-incas, incas et espagnoles.
Petit tour à l’épicerie du coin avant de reprendre la route car 4 heures sont nécessaires pour parcourir les 140 km qui nous séparent de Salta.
Nous allons parcourir la Quebrada de Escoipe en traversant le Parc National de los Cardones, c’est-à-dire des cactus.
Il y en a des milliers, ou plutôt des dizaines de milliers... Nous sommes à 2600 mètres d’altitude mais des sortes de jonquilles arrivent à pousser.
Encore une route incroyable qui s’élève au travers des montagnes de nouveau colorées. On dirait qu’elles sont peintes à la main en rouge, noir, blanc, vert...
Nous empruntons la recta Tin Tin, une portion de route de 18 km parfaitement rectiligne, dont le tracé daterait des Incas.
Des ânes sauvages peinent à se mettre quelque chose sous les dents dans ce désert.
Nous battons notre record d’altitude en franchissant un col à 3457 mètres d’altitude à Piedra del Molinos. Le camping-car et nos organismes ne montrent aucun signe de faiblesse. On verra la semaine prochaine en pulvérisant ce record de plus de 1000 mètres !
Petite pause rafraichissante près de la chapelle San Rafel où des cigarettes servent de cierges et où feuilles de coca et diverses nourritures et boissons sont déposées en offrande.
Nous attaquons la descente et empruntons la Cuesta del Obispo par cette route 33 qui descend le long de cette spectaculaire route qui se transforme rapidement en bon ripio. Le dénivelé de 1200 mètres sur 20 km est avalé en suivant des virages en épingles à cheveux entre pentes ravinées et précipices.
Nous traversons ensuite un pont de bois et métal et changeons de décor. Nous entrons dans une vallée fertile et boisée. La vallée de l’Escoipe est étroite au même titre que la route qui l’est aussi. Une déviation nous fait de plus rouler dans le lit de la rivière pendant quelques kilomètres. Petit passage de gués pas très profonds.
Nous voici de retour dans un milieu urbain à l’approche de la grande ville de Salta. Agitation des villes alentours, avions dans le ciel nous font rapidement quitter le charme de cette magnifique nature traversée par ses magnifiques quebradas.
Bivouac dans une station service Shell à 2 pas de Salta.
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