452 km parcourus du 20 au 23 janvier
18 837 km parcourus depuis le départ
Mercredi
20 janvier :
Nous
avons bivouaqué dans uns station service près de Salta. Quel changement de
décor avec tout ce que nous avons vu ces derniers jours, et notamment ces
montagnes toutes colorées !
Nous
levons le bivouac seulement en début d’après-midi après avoir fait une longue
mise à jour sur le blog, fait école et quelques démarches administratives par
internet, entre autre la recherche d’une assurance pour le camping-car car la
nôtre expire dans 4 jours !
Puis,
nous partons stationner en plein Salta. De nouveau, grâce à l’application
iOverlander, nous trouvons facilement un endroit dans un quartier résidentiel à
10 minutes à pied du centre de cette ville de 560 000 habitants, perchée à
1187 mètres s.n.m. (sobre el nivel del mar !).
Salta
« la linda » est surnommée ainsi par le charme qui se dégage de ses
rues riches d’un passé colonial qui n’ont jamais été anéanties par des séismes
qui ont entièrement détruit des villes comme Mendoza ou San Juan. Nous qui
étions un peu frustrés depuis le début de notre séjour de ne pas voir beaucoup d’anciens
monuments, nous sentons rapidement que nous allons être vite et bien servis !
Nous
arrivons rapidement sur la plaza 9 de julio dominée par la magnifique
cathédrale et sa superbe façade rose et blanche d’inspiration néoclassique et
baroque.
Son intérieur est décoré d’or et de fresques colorées.
Une chapelle de la cathédrale sert de panthéon aux héros de la guerre, les généraux Güemes et Alvarez de Arenales. Nous sommes étonnés par une file d’attente d’une dizaine de personnes, principalement des jeunes, attendant leur tour pour aller se faire confesser, non pas à l’abri des regards dans un confessionnal mais tout simplement dans l’allée, au milieu de la foule.
Quelle ferveur religieuse également manifestée par tous ces argentins priant dans toute l’église.
Son intérieur est décoré d’or et de fresques colorées.
Une chapelle de la cathédrale sert de panthéon aux héros de la guerre, les généraux Güemes et Alvarez de Arenales. Nous sommes étonnés par une file d’attente d’une dizaine de personnes, principalement des jeunes, attendant leur tour pour aller se faire confesser, non pas à l’abri des regards dans un confessionnal mais tout simplement dans l’allée, au milieu de la foule.
Quelle ferveur religieuse également manifestée par tous ces argentins priant dans toute l’église.
Un
autre superbe bâtiment de la place abrite le MAAM, Musée d’Archéologie de Haute
Montagne. Ce passionnant musée est consacré à la découverte et l’exhumation en
1999 des momies intactes de trois enfants de 6 à 15 ans au sommet du volcan
Llullaillaco à 6739 mètres d’altitude, à l’ouest de la province de Salta, sur
un site inca du 15ème siècle.
Ce site archéologique est celui le plus haut perché au monde. Remarquablement conservées par le froid, la basse pression atmosphérique et la sécheresse de l’air dans un environnement aseptique, elles ont permis de comprendre bien des aspects de la culture inca et de ses rites sacrificiels. La visite explique l’organisation sociale des villages, l’agriculture d’altitude, le réseau des chemins incas (40 000 km répartis entre la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, et le Nord Ouest de l’Argentine). Elle met surtout en évidence les sacrifices d’enfants à l’issue de mariages symboliques et de rituels à la fertilité, connus sous le nom de Capacocha. Lors de ces cérémonies célébrées à Cuzco, capitale de l’empire Inca, les enfants de retour dans la région, étaient drogués par de l’alcool de maïs et enterrés vivants une fois endormis avec leur riche trousseau rituel funéraire, dans des oratoires construits en altitude. Selon la tradition Inca, les enfants ne mourraient pas mais rejoignaient les ancêtres qui observaient les villages du haut des montagnes.
Ce site archéologique est celui le plus haut perché au monde. Remarquablement conservées par le froid, la basse pression atmosphérique et la sécheresse de l’air dans un environnement aseptique, elles ont permis de comprendre bien des aspects de la culture inca et de ses rites sacrificiels. La visite explique l’organisation sociale des villages, l’agriculture d’altitude, le réseau des chemins incas (40 000 km répartis entre la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, et le Nord Ouest de l’Argentine). Elle met surtout en évidence les sacrifices d’enfants à l’issue de mariages symboliques et de rituels à la fertilité, connus sous le nom de Capacocha. Lors de ces cérémonies célébrées à Cuzco, capitale de l’empire Inca, les enfants de retour dans la région, étaient drogués par de l’alcool de maïs et enterrés vivants une fois endormis avec leur riche trousseau rituel funéraire, dans des oratoires construits en altitude. Selon la tradition Inca, les enfants ne mourraient pas mais rejoignaient les ancêtres qui observaient les villages du haut des montagnes.
Dans
le cadre des rituels et sacrifices, les Incas offraient ce qu’ils possédaient
de mieux, afin d’être récompensés en conséquence, en santé et en prospérité. La
vie de leurs enfants et de leurs biens mortuaires constituaient la plus grande
offrande. Les Incas apportaient de la nourriture, des boissons, des sandales et
des couvertures en plus de leurs objets funéraires. Les objets rituels funéraires
étaient confectionnés avec des matériaux provenant de différents endroits de
l’empire Inca : coquillages de mer d’Équateur, métal de la Cordillère des
Andes, fine laine des hauts-plateaux andins, plumes des jungles orientales,
feuilles de coca des forêts boliviennes, maïs des milieux tempérés. Des
statuettes faites d’or, d’argent et de coquillages, vêtues de textiles
miniatures, coiffées de plumes et d’accessoires en métal servaient d’offrandes.
Ce
musée, passionnant, va nécessiter de bien en reparler dans les jours à venir
avec Anaïs et Victor… De petits documents, très bien faits, pour les enfants,
permettent de nous aider à mettre des mots sur ce qu’ils viennent de voir. Pas
facile, quand on parle de momies d’enfants sacrifiés. Et pourtant, chacun à
leur niveau, ils arrivent étonnamment à s’approprier cette Histoire, à la replacer
dans son contexte, dans une autre culture, un autre temps. Dans leur regard, il
n’y a pas de peur, mais l’envie de comprendre, d’en savoir plus. « Quand
est-ce qu’on va voir un autre site Inca ? », « Je veux regarder
un épisode des "Mystérieuses cités d’or", parce que ça m’apprend plein de choses
sur les Incas. », « On regarde ensemble le "C’est pas sorcier" sur les Incas ? »…
Nous
continuons le tour de la place et visitons le bâtiment voisin abritant le
Centre culturel américain.
Cet édifice somptueux a abrité le siège du gouvernement provincial de 1950 à 1987. La visite permet de se rendre compte des grands volumes, belles pièces comme l’immense hall en marbre ou ses somptueux salons, et escaliers décorés de superbes vitraux.
Nous découvrons une expo temporaire très sympa sur des crèches, qui plaisent beaucoup aux enfants.
Cet édifice somptueux a abrité le siège du gouvernement provincial de 1950 à 1987. La visite permet de se rendre compte des grands volumes, belles pièces comme l’immense hall en marbre ou ses somptueux salons, et escaliers décorés de superbes vitraux.
Nous découvrons une expo temporaire très sympa sur des crèches, qui plaisent beaucoup aux enfants.
Puis nous nous rendons compte qu’il est 20 heures passé, qu’on n’a pas mangé et qu’on n’est pas encore rendu au camping-car. Direction Mac Do. La ville, si calme cette après-midi, est en effervescence. Partout dans les rues, couples, amis, familles, se baladent. Nous rejoignons notre casa rodante en passant devant de superbes monuments illuminés que nous reviendrons apprécier demain après un dodo dans un camping-car qui a passé l’après-midi en plein soleil et dans lequel il fait une chaleur impossible !
Jeudi 21 janvier :
Nous
repartons en fin de matinée continuer la visite du centre historique de Salta.
Tout
d’abord, nous profitons des jolies demeures du quartier résidentiel où nous avons
dormi au pied du Cerro San Bernardo, colline qui domine la ville. Il y
a entre autre le Club 20 de Febrero, fondé en 1958 et qui sert de QG à la haute
société salteña.
Le
monument au général Martín Miguel de Güemes, qui s’illustra pendant les guerres
d’indépendance, est très imposant.
Nous
repassons devant le couvent San Bernado, l’un des plus anciens bâtiments de la
ville. Il date du 16ème siècle mais a souffert du séisme de 1692.
Nous
visitons l’église San Francisco. Son campanile de 54 mètres de haut est en
travaux mais sa façade de style baroque italien rouge et ocre, décorée de
drapées métalliques, est tout juste restaurée.
L’intérieur est très joliment décoré avec ses plafonds peints assez ouvragés.
L’intérieur est très joliment décoré avec ses plafonds peints assez ouvragés.
Là
aussi, de nombreuses personnes prient devant les statues du Christ, de la
Vierge ou de l’enfant Jésus.
Nous
arrivons sur la Plaza 9 de Julio, si agréable avec son kiosque, ses fontaines,
ses statues, ses palmiers et autres essences d’arbres apportant de l’ombre dans
ces journées aussi chaudes.
Nous entrons dans le Théâtre Provincial. Sa façade est jolie mais sa salle de spectacle est sans aucun charme. Dans le hall sont exposés de beaux costumes de scènes, de belles robes qui font rêver les petites filles.
Le Cabildo est un autre superbe monument du 18ème siècle, avec ses arcades, son long balcon couvert et sa tour. C’est l’ancien centre administratif de la ville.
Sous les arcades, le change au « blue » se pratique toujours sous le manteau et dollars et euros continuent à s’échanger contre des liasses de billets de pesos argentins.
Petit
tour à la banque pour faire un dépôt à notre assureur de Buenos Aires qui nous
prolonge d’un mois notre assurance pour terminer l'Argentine et le Chili. Nous pensions en effet au début du voyage
que nous aurions quitté la zone de Mercosur (tous les pays limitrophes de
l’Argentine) pour laquelle nous sommes assurés avant la fin janvier. Hors, nous
traînons un peu (trop de belles choses à voir, d’apéros à boire…) Les
assurances du Pérou et de l’Équateur se souscrivent à chaque frontière.
Un
peu à l’écart de la place, nous visitons le musée des Beaux-arts, logé dans la
Casa de Arías Rengel. Ce monument date de la moitié du 18ème siècle.
Sa construction est un bel exemple de l’architecture coloniale. Elle est
faite autour de patio, architecture typique du sud de l’Espagne.
Les expos temporaires sont bien évidemment intéressantes mais la visite nous permet surtout de découvrir cette superbe demeure.
Parmi
les expos, celle sur les masques africains et américains présente une riche
collection parmi laquelle on découvre des masques de corps.
Nous continuons avec le marché municipal où sous des grandes halles se vend de tout, mais vraiment de tout.
Ce n’est pas le plus beau des marchés mais il mérite tout de même un passage et permet de quitter les quartiers touristiques et de se lier à la population locale, d’autant plus que nous sommes dans un quartier un peu plus populaire. Les grands sacs de feuilles de coca intriguent Anaïs et Victor. Explications sur leur consommation et observations des joues rebondies de gens croisés dans la rue, ce qui amuse pas mal nos enfants (parce qu’on dirait des hamsters, pas nos enfants mais les gens qu'on croise).
Nous
quittons Salta en gardant un très bon souvenir de cette magnifique ville.
Le
hasard fait que nous croisons une nouvelle fois la Mamayouria qui passe devant
nous dans cette ville de 500 000 habitants !
Nous
prenons la direction du nord en empruntant la route 9, dite La Cornisa. Ce
n’est pas la route principale qui mène vers la ville de San Salvador de Jujuy
mais elle permet d’avoir moins de circulation et de traverser de jolis paysages.
Et heureusement qu’il y a moins de circulation, car nous nous retrouvons vite sur un asphalte large de seulement 4 mètres sur une distance de 45 km. Sachant que nous mesurons 2,35 mètres de large, je vous laisse calculer l’espace qu’il reste aux véhicules que nous croisons.
D’autant plus que nous sommes dans une forêt tropicale luxuriante d’une incroyable densité et qu’il nous est difficilement possible de nous ranger sur le côté. Surtout que la route sillonne à travers un parcours tout en courbes et en dénivelés.
La visibilité est nulle à chaque épingle à cheveux. Nos 3 mètres de hauteur taillent quelques lianes qui descendent des arbres en griffant au passage un peu plus la carrosserie du camping-car. Ce n’est pas grave tellement les paysages sont beaux.
Nous traversons San Salvador de Jujuy, capitale de 300 000 habitants de la province, sans nous y arrêter et entrons dans la Quebrada de Humahuaca, « l’une des régions les plus spectaculaires du pays » selon les guides. Et nous qui pensions déjà avoir été bien servis au niveau de la beauté des paysages ! La forêt disparait, la route monte le long du río Grande en altitude. Nous entrons dans une zone sauvage. Quel contraste avec la ville de ce matin et la forêt subtropicale d’il y a une heure !
Les
montagnes sont recouvertes d’une fine couche de végétation verte qui ressemble
à un tapis herbeux. Pas d’arbres. Nous bivouaquons à 2080 mètres d’altitude
près de l’ancien entrepôt ferroviaire de Volcán.
Vendredi
22 janvier :
Après
l’école, nous visitons et faisons quelques achats au marché artisanal proposé
par les habitants des villages alentours.
Petit
tour à l’office de tourisme voisin pour prendre des infos sur les visites à
faire dans le coin. Comme d’habitude, les offices ne délivrent que des infos au
compte-goutte. Il est très difficile d’avoir des plans, des prospectus et même
des informations touristiques. Au mieux, on nous donne un plan photocopié du
village... après, il ne faut pas espérer glaner quoi que ce soit sur les
alentours. On a souvent l’impression d’avoir des gens qui ne sont jamais sortis
de leurs villages.
Nous
longeons donc la Quebrada de Humahuaca, classée au Patrimoine Mondial de
l’humanité de l’Unesco.
De
part et d’autre de la vallée, montagnes et collines déclinent une étrange
palette multicolore, zébrée de rouge, de vert, d’ocre, de gris, de vert...
Nous
arrivons à Maimará et voyons un superbe panorama sur la montagne surplombant ce
village et sur la Paleta del Pintor, ou palette du peintre. La roche s’est plissée et
a formé de spectaculaires ondulations colorées.
Nous continuons jusqu’à Huamahuaca et adorons cette ville perchée à près de 3000 mètres que des dizaines de routards argentins viennent visiter chargés de gros sacs de rando et de leurs guitares, sirotant leur maté glacé.
De mignonnes maisons et commerces sont alignés le long de rues pavées qui mènent à la place centrale.
Cette dernière est bordée de deux beaux édifices. La cathédrale, fermée à l’heure de notre passage.
Un impressionnant
monument en hommage à l’indépendance est perché en haut d’un imposant escalier.
Un gigantesque amérindien de 10 mètres de haut brandit le poing contre le
colonialisme.
A
côté, jolie petite tour Santa Bárbara en adobe, vestige d’une ancienne chapelle,
qui domine également la ville.
Les
vendeurs d’artisanats remplissent les rues. Nous sentons que nous montons vers
le nord et trouvons un artisanat différent de ce que nous avons vu jusqu’à
présent : gros tissage, poterie, musique et instruments andins...
Nous quittons la ville et rebroussons chemin car si on continue cette route, on arrive rapidement en Bolivie.
Pause
à Uquía et sa mignonne église de San Francisco de Paula édifiée en 1691. Murs
en adobe d’1,80 mètre d’épaisseur et charpente en bois de cactus lui donnent un
charme particulier ainsi que ses peintures représentant des anges.
Puis,
nous arrivons à Tilcara et allons visiter le village fortifié de Pucará. C’est
l’un des rares vestiges de l’époque pré inca, construit du 11ème au
15ème siècle.
Un
horrible monument pyramidal qui n’a rien à voir avec l’architecture originale a
été construit en 1935, en détruisant une partie des vestiges pré-hispaniques,
par des archéologues ayant participé aux premières études du site, en
hommage... à eux-mêmes.
Nous
repartons mais cet après-midi, la luminosité est si intense que les couleurs
des montagnes ne ressortent pas aussi bien que ce matin. Cette quebrada est
très belle mais nous lui avons préféré celle des conchas au sud de Salta plus
diversifiée et plus sauvage.
Le
bivouac de ce soir se fera dans le village de Purmamarca dans une de ses rues
en terre battue au pied de son fameux cerro de los Siete Colores. Superbe
formation géologique faite d’ondulations colorées.
Samedi
23 janvier :
Nous décidons de remettre l’école à ce soir et nous partons marcher une heure autour
de la montagne aux 7 couleurs et apprécions la belle lumière rasante du matin
où les ombres jouent encore.
De quoi faire ressortir et bien mettre en valeur ces nuances de rose, de violet, de vert, de rouge, de noir...
De quoi faire ressortir et bien mettre en valeur ces nuances de rose, de violet, de vert, de rouge, de noir...
Nous
découvrons le village de Purmamarca et sa jolie église Santa Rosa de Lima qui
datant de 1648, est l’une des plus anciennes du pays.
Des maisons et hôtels d'architecture moderne s'intègrent bien aux constructions plus anciennes.
La place du village est bien animée aussi avec ses vendeurs et ses routards.
La place du village est bien animée aussi avec ses vendeurs et ses routards.
Une
sacré portion de route nous attend et je suis pressé de voir comment va réagir
la mécanique de mon camping-car en franchissant pour la première fois la barre
des 4000 mètres. Nous allons l’atteindre en seulement 30 km qui vont nous faire
grimper un dénivelé de 2000 mètres !
La
route bien asphaltée emprunte la Cuesta de Lipán. Le paysage est grandiose et
suit un canyon magnifique.
Nous atteignons le haut du col à 4170 mètres.
Baptême réussi. Les fumées noires et pertes de puissances que je craignais dues au manque d’oxygène, ne se font pas sentir. Nos mécaniques à nous 4 supportent bien l’altitude et seule Anaïs se plaint un petit peu des oreilles qui craquent.
Au
col, pause photo évidemment, discussion avec des Charentais de l’île d’Oléron,
achat d’empanadas jamón y queso. De nouveau, Anaïs et Victor continuent à vider
leur grosse caisse de doudous, faisant plaisir à des enfants.
Nous amorçons la descente et déjà avons une vue sur notre prochaine étape, les Salinas Grandes.
Ces grandes étendues blanches éblouissantes sont longues de 40 km et larges de 35 km. Elles sont toujours exploitées et nous avons la chance de pouvoir y accéder. En effet, la saison des pluies se fait attendre et il est en théorie difficile d’y accéder entre janvier et mars car elles sont recouvertes par l’eau.
La
maison vendant les tickets d’entrée est construite avec des briques de sel.
La
visite se fait obligatoirement avec un guide qui monte dans notre véhicule car
on ne peut s’écarter de la piste principale, et encore celle-ci est parsemée de
trous de 30 à 40 cm de diamètre et profonds... de plusieurs mètres ! La
croûte de sel sur laquelle nous roulons varie de 10 à 80 cm en général.
Une salina, c’est quoi ? les hautes montagnes captent les pluies, une forte activité volcanique charge en minéraux ces eaux de ruissellement et les fait remonter à la surface d’un haut plateau sous forme de lagune. La chaleur tropicale favorise l’évaporation et on obtient un désert de sel. Celui-ci est situé à 3550 mètres.
Ce sel sert pour l’alimentation humaine (1ère qualité), pour l’industrie, comme le tannage des cuirs (2ème qualité) et enfin pour la qualité la moins bonne pour l’alimentation animale.
Des
alignements de bassins remplis d’eau prennent une incroyable couleur bleue qui
nous rappelle celle des glaciers du sud du Chili et de l’Argentine.
Ce
plus grand salar d’Argentine est bien entendu un avant goût de ce que nous
verrons de manière plus impressionnante en Bolivie à Uyuni.
Le
sol est fait de polygones merveilleux. On adore.
Nous avançons en suivant le guidage minutieux de Patricia, notre guide. Elle surveille les zones très blanchies et recouvertes de petits cristaux qui sont signes de fragilité de la croûte. Un touriste pas prudent en fera d’ailleurs les frais et glisse dans l’eau salée devant nous.
Nous
arrivons à los ojos, des yeux dans cette croute de sel nous faisant prendre
conscience de la faible épaisseur sur laquelle nous roulons.
De retour après une heure de balade sur le salar, nous faisons quelques petits achats d’artisanats à des locaux élaborant leur travail sous nos yeux. Ce n’est pas du Made in China ! Les prix sont très abordables.
Observez
la joue de ce monsieur qui comme beaucoup de gens dans le coin mâche à longueur
de journée une boule de feuilles de coca.
Nous continuons la route 52 qui au niveau des salines n’est pas asphaltée mais une bonne piste.
Une fois le salar dépassé, la steppe faite de graminées reprend ses droits.
Nous
y croisons des lamas à pompons et des ânes sauvages ainsi que nos premières
vigognes, faisant partie de la famille des lamas mais sauvages comme le guanaco
alors que le lama et l’alpaga sont domestiqués.
Les paysages changent et les hauts plateaux laissent place à la Quebrada de Mal Paso... Heureusement, pour nous, elle s’est bien passée et nous avons pu profiter de ces jolies vues sur le canyon.
Enfin, nous arrivons à notre bivouac pour y passer la nuit dans le village de Susques perché à 3600 mètres. Nous aurions pu rouler encore un peu vers la frontière du Chili mais la route grimpe encore et il est conseillé de monter par pallier pour nos organismes. Ceux des enfants se comportent plutôt bien (juste un peu de fatigue et de mal au ventre), mais les nôtres manifestent des signes de fatigue en cette fin de journée. Maux de tête, essoufflement, nausée, nez et sinus bien pris comme pour un bon rhume et diarrhées pour couronner le tout… Vive l’altitude !
Nous
arrivons donc dans ce petit village, qui en temps normal, en ces heures de
milieu d’après-midi doit dormir comme ses habitants... et bien aujourd’hui,
c’est la fête de la Vierge ! et tous les habitants de Susques sont dehors.
Nous nous retrouvons à circuler avec notre gros engin au milieu de la foule.
Nous trouvons une place devant l’église qui est la plus ancienne de la région.
Elle date de 1598. Elle fait partie des plus charmantes que nous ayons visitées.
Tiens, nos amis bretons qui sont passés devant nous ont laissé une petite attention aux Mollalpagas et à la Mamayouria qui passera par ici dans quelques jours !
C'est l'occasion de faire quelques portraits des habitants au milieu de la foule.
Voulant faire une bonne nuit, nous quittons le petit bourg où un bal est prévu et allons nous garer quelques kilomètres plus loin à l’improbable station service où le pompiste voit passer au mieux un véhicule par heure !
Voulant faire une bonne nuit, nous quittons le petit bourg où un bal est prévu et allons nous garer quelques kilomètres plus loin à l’improbable station service où le pompiste voit passer au mieux un véhicule par heure !
Il est pas loin d'une heure du mat' à l'heure où j'écris ces quelques lignes. Un client arrive à la pompe. Il klaxonne mais le pompiste n'est plus là. La prochaine station est à 150 km avec des cols à passer à plus de 4000 mètres. La tempête s'est levée. Tant pis, il dormira dans sa voiture en attendant le petit matin.Encore
plus improbable, nous avons une connexion wifi d’une super qualité alors que
nous sommes en plein milieu des Andes à 3600 mètres et qu’il n’y a rien autour
de nous !
Cette
station nous rappelle celle de Gobernador Gregores en Patagonie où les 2 pompes
et les vitres du bar sont recouvertes d’autocollants de routards du monde
entier. Nous sommes en effet au croisement de la mythique route 40 qui va du
nord au sud de l’Argentine.
Quant
à nous, nous passons notre dernière nuit en Argentine ou plutôt l’avant
dernière car la prochaine sera dans tout juste 6 mois avant de reprendre
l’avion à Buenos Aires.
Vous
aurez compris à la lecture de ces longs articles que nous avons été enchantés
par ce merveilleux pays et surtout pas la diversité et la beauté de ses
paysages. Du nord au sud, d’est en ouest, nous sommes passés de la forêt
tropicale des chutes d’Iguazú aux grandes plaines désertiques de Patagonie en
admirant au passage les glaciers, avant de rejoindre les déserts et les
montagnes colorées. Nous avons adoré la faune également très variée :
baleines, lions de mer, éléphants de mer, perroquets, coatis, lamas, guanacos,
vigognes, condors, vautours, tatous, castors, carpinchos, chevaux et ânes en
liberté, cuis... Nous avons aimé tous les échanges chaleureux avec les
argentins, les partages avec les familles rencontrées, les asados et le bon vin
… Bref, nous avons adoré l’Argentine ! A présent, d’autres pays nous
attendent et nous nous dirigeons vers le désert d’Atacama au nord du Chili,
puis nous passerons au Pérou avant de rejoindre l’Équateur, peut-être la
Colombie si nous en avons le temps, puis de nouveau le Pérou, la Bolivie, le
Brésil et l’Uruguay à la fin du mois de juillet.
Merci
à vous tous de continuer à suivre nos aventures. Merci beaucoup pour tous vos
petits mails qui nous font le plus grand des plaisirs, de même que les nombreux
petits mots saisis dans le formulaire de contact de ce blog...
Je vous laisse en compagnie de Dany le nain qui redevient grognon... Son 20ème épisode est publié !
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