962 km parcourus du 8 au 13 janvier
17 464 km parcourus depuis le départ
Vendredi 8 janvier :
Après avoir partagé un nouveau
bivouac sympa avec la Mamayouria à Barreal, chacun de notre côté, nous prenons la
route en direction de San Jose de Jachal.
Nous empruntons pour cela une
jolie route de montagne qui descend en serpentant.
Très jolie. Mais un peu moins
que les guides touristiques ne nous l’avaient vendue ! Il faut dire que
nous avons vraiment été enchantés par la route d’hier.
Petite pause méridienne pour
faire quelques courses, faire les pleins et vidanges du camping-car avant de
repartir en direction d’Ischigualasto (à vos souhaits...) pour aller visiter
la vallée de la lune, parc national
classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Nous y retrouvons Mary et Manu comme
convenu et nous installons au camping du parc.
Le parc est aujourd’hui fermé car
la piste que l’on doit emprunter pour le visiter n'est pas praticable à cause des
récentes intempéries.
Mais il doit rouvrir « si no chubia esta
noche », comprenez « s’il ne pleut pas cette nuit ».
Soirée asado bien agréable à se
faire griller 2,5 kg de viande (on est quand même 8 à manger !). Que ça
fait du bien de manger de la viande. On n’arrête pas de manger des boîtes de
thon et de sardines, ou des saucisses Knackis avec nos problèmes de frigo.
Samedi 9 janvier :
Il n’a pas plu cette nuit mais le
parc reste fermé quand même et ouvrira peut-être demain... Nous décidons de
partir à un autre parc voisin (il y a juste 90 km), celui de Talampaya. Veremos.
La route traverse de
jolis hauts plateaux à 1300-1500 mètres. Le paysage est aride. De gros cactus,
en forme de candélabres de 2 à 3 mètres de haut, sont en fleurs.
Nous arrivons avec Mary et Manu
en début d’après midi dans ce parc dans lequel nous avons failli ne pas venir en
raison du prix d’entrée un peu cher et surtout du mode de visite proposé.
Effectivement, nous étions restés à la lecture des guides, sur le seul mode de
visite en minibus ou en gros bus 4x4 accompagné d’un guide qui fait 4 arrêts
photos sur le parcours. Le site est géré par des sociétés d’exploitation
privées. Les visites s’enchaînent toutes les heures avec des gros camions qui
polluent le site. Bof. Il est impossible de visiter ce parc seul.
Un autre moyen de visiter le
canyon, assez marginal, permet de faire une rando de 5 heures, elle aussi
accompagnée d’un guide mais qui ne se fait que le matin. Nous réservons pour demain
matin en passant par une association de guides. Il fera aussi moins chaud car en
ce début d’après-midi, c’est la fournaise. Nous ne sommes qu’à quelques
kilomètres d’endroits où des pluies diluviennes se sont abattues la semaine
dernière inondant et barrant les routes. Mais curieusement dans ce parc, il ne
tombe que 150 mm de précipitions par an. L’humidité relative est de 12 à 14%.
Pratiquement un désert !
Nous empruntons le petit sentier
Triásico.
La période du Triasique (il y a 250 millions d’années), pendant
laquelle se sont développés les dinosaures a laissé dans cette région
d’importants gisements de dinosaures fossilisés. La courte balade permet de
voir différentes reproductions de ces animaux.
Pour nous occuper le reste de
l’après-midi, nous partons un peu plus au nord nous promener dans le cours d’un
río afin de nous rafraichir. Bonne idée d’ailleurs. L’eau est à 30° environ et
nous remontons en pataugeant dans l’eau.
Autour de nous, volent des dizaines de
couples de perroquets Balanqueros. Pour ceux qui nous suivent depuis le début,
il s’agit de la même espèce que celle que nous avions vue à Balneario El Condór
près de Viedma ; là où il y avait des dizaines de milliers de couples
nichant dans la falaise.
Petite pause où les 4 enfants et
les 2 papas construisent un barrage.
Pendant que les filles rentrent à
Talampaya avec les enfants, je pars avec Manu encore un
peu plus au nord à Villa Unión faire quelques courses en vue de l’asado de
demain soir. Impossibilité de retirer au DAB des pesos. Heureusement, nous
trouverons à échanger des US$ contre des pesos à un taux plus avantageux de 8%
par rapport au taux officiel. Comme je vous l’avais dit dans le précédent
article, la récente libéralisation de l’économie argentine suite aux nouvelles
élections présidentielles a ramené le taux officiel du peso à 1€ = 14 pesos au
lieu de 10 pesos au mois de novembre. Le change au blue perdure toujours mais à
un taux moins avantageux qu’auparavant où nous changions entre 15 et 16 pesos.
Retour au bivouac du parc de
Talampaya. Négociation avec les guardaparques pour ne pas payer le
camping. Je leur explique que nous
payons déjà l’entrée du parc, l’excursion de demain et que nous n’utilisons pas
les sanitaires. Il ne veut pas et m’envoie son chef. Ce dernier accepte.
Dimanche 10 janvier :
A 7 heures du matin, tout le
monde est prêt à randonner... sauf le guide qui n’est pas à l’heure. Il arrive
à 8 heures !
Un minibus nous emmène sur une
dizaine de km à l’entrée de cet impressionnant canyon creusé dans la roche
rouge. Le canyon est le fruit du mouvement tectonique des plaques et de la
formation des Andes. Par la suite, durant des millénaires, l’érosion du vent et
de l’eau ont crée ce superbe résultat que nous avons sous les yeux.
L’avantage de randonner à pied,
outre le fait de ne pas polluer ce fabuleux site, est d’une part d’en profiter
au maximum et surtout d’emprunter la Quebrada de Don Eduardo. Ce canyon est
parallèle au Canyon de Talampaya et ne se pratique qu’à pied.
Le parcours est tout simplement
extraordinaire. Les mots sont durs à trouver pour vous décrire ce que nous
avons sous les yeux. Le vent et l’eau ont crée des formes impressionnantes
dans la roche.
Notre guide, Lucas, prend le temps de bien nous expliquer les phénomènes géologiques du parc. Le temps est en ce début de matinée couvert mais cela donne une atmosphère particulière à la visite de cette Quebrada.
La végétation est surprenante. Le
guide nous fait découvrir un arbre qui aurait plus de 1000 ans. Il se défend
par d’énormes épines.
Il en est de même pour les rares
arbustes arrivant à pousser dans ce quasi désert. Ils ont tous ces épines
longues jusqu’à une dizaine de centimètres.
Ces épines sont utilisées par les
oiseaux pour construire les nids. Les prédateurs n’ont qu’à bien se tenir.
Autre curiosité, ces arbustes
verts appelés Breas, où le phénomène de photosynthèse s’effectue même sur
les racines et les troncs. Ils sont verts fluo...
La Quebrada est superbe. Nous ne nous en lassons pas.
Nous arrivons au bout de ce
canyon de Don Eduardo et sur la Quebrada. Du haut du belvédère où nous avons une vue à 360° sur le
site, c’est Whaouuuu...
Le grand ciel bleu est arrivé et
la lumière devient différente. Superbe contraste avec le rouge de la roche.
Sur une des parois du canyon,
nous voyons la Catedral Gótica, où des formes simulent les tours d’une
construction de cathédrale. Magnifique.
Au dessus de nos têtes, planent
très haut des condors et des vautours.
Malheureusement, de nombreux nids ont été abandonnés à cause du bruit des 4x4 et autres camions promenant les visiteurs. Quelle gestion écologique de ce patrimoine de l’Humanité ! Mais que fait l’Unesco ?
La faune dans ce parc est
importante et nous voyons des zoros (renards), des ñandous (autruches), des marras
(lièvres), des guanacos, des perroquets...
Le retour se fait en empruntant
l’incroyable canyon de Talampaya et ses falaises hautes de 150 mètres.
Le
paysage n’a rien à voir avec la Quebrada de Don Eduardo. Il y a moins de formes
taillées par l’érosion. Les parois sont incroyablement lisses et ondulées par
le vent.
Nous longeons le cours du río
Talampaya large de quelques dizaines de centimètres. Difficile d’imaginer que
ce même cours d’eau a eu assez de puissance pour creuser ce canyon.
Le vent, en s’engouffrant dans la
roche, a aussi creusé sur toute la hauteur de la paroi des cheminées.
Nous avons aussi découvert des
pétroglyphes laissés par les ancêtres des indiens de la région qui occupèrent
les lieux il y a 2000 ans. Scènes de chasses et formes géométriques sont ainsi
sculptées dans la roche.
D’autres gisements ont permis de
découvrir des traces plus récentes de vie sur ce site et notamment dans les
quelques grottes du site.
Nous revenons à 13 heures, ravis
de notre rando. Les enfants ont tous bien marché pendant 12 km et 5 heures
sans rechigner une seule fois. Victor me dit qu’il préfère avoir fait cette découverte
du canyon à pied plutôt qu’en bus car il a ainsi profité pleinement des
paysages. Je suis fier de mes enfants.
L’après-midi, nous faisons le
pari de revenir sur nos pas à la vallée de la Lune, à 90 km, parc qui était
fermé lors de notre précédent passage. Nous apprenons que le parc est toujours
fermé est qu’il ouvrira peut-être demain « si no chubia esta
noche » ; un air de déjà vu il y a quelques jours. Ah, ces
argentins... Bref, veremos. On croise les doigts pour demain.
Ce soir, c’est asado et de
nouveau nous faisons cuire 2,5 kg de viande rouge sur nos braises. Alors que
nous étions seuls sur ce bivouac il y a deux nuits, ce soir, c’est regroupement
de francophones ! 2 couples de voyageurs suisses et 1 belge viennent nous
saluer.
Au cours du repas, rôdent autour
de nous un renard (rien de méchant, ils ont l’habitude et nous aussi) et une
tarentule qui ne fait pas rire Audrey. Elle est pourtant jolie.
Encore une agréable soirée passée
en compagnie de la Mamayouria. Demain, après peut-être la visite du parc,
nous repartirons chacun de notre côté.
Lundi 11 janvier :
Audrey a mal dormi et a
cauchemardé d’araignées et a eu du mal à se rendormir quand Victor l’a réveillée
en pleine nuit car il a vu une bête sur son oreiller. Elle a eu beau démonter son
lit, elle n’a rien trouvé ! Moi, je me disais bien qu'il ne devait rien y avoir, c'est pour ça que je suis courageusement resté au lit.
Ce matin, la grosse niveleuse dès
7 heures du mat’ part travailler la piste de la vallée de la Lune. Mince espoir
que le parc puisse rouvrir à midi.
Fin de matinée, une fois l’école
terminée et après avoir bu quelques cafés avec Mary et Manu pendant les récréations,
je pars faire un tour à l’entrée du site et apprends avec plaisir que le parc a
rouvert en partie. Seules 3 stations sont ouvertes sur 5 mais nous allons
pouvoir goûter aux charmes de la vallée de la Lune.
Ischigualasto est l’autre nom
donné à ce parc provincial, classé à l’Unesco, dans lequel nous voyons des
formations rocheuses dans les tons blancs et gris incroyables, faisant penser à
un paysage lunaire. Ischigualasto signifie « terre sans vie » en
quechua. La température dépasse les 40°. Pourtant, il y a 250 millions d’années
vivaient les dinosaures dans une végétation luxuriante. C’est ici qu’auraient
été retrouvés les fossiles les plus vieux au monde, celui de l’Eoraptor
Lunensis.
Le problème de ce magnifique parc
est que le seul moyen de le visiter et de le faire avec son propre véhicule, en
file indienne de dizaines de voitures, qui se suivent à 30km/h, en polluant...
Là encore, on se demande pourquoi l’Unesco ne réagit pas à cette catastrophe
écologique. Bref, nous contribuons à ce rejet de CO2 dans l’atmosphère et
parcourons une vingtaine de km sur les 40 que compte normalement la boucle. A
chacun des arrêts, un guide du parc nous instruit de ces
formations géologiques.
Le premier arrêt se fait à la
vallée pintada. Les ondulations des roches paraissent peintes dans des tons de
gris et d’ocre. Superbe.
Nous reprenons la piste et suivons le van de la Mamayouria à travers des paysages indescriptibles.
Un peu plus loin, nous faisons
une pause à la Cancha de Bochas, un joli terrain de pétanque.
D’étranges boules parfaitement
sphériques jonchent le sol. Datant de centaines de millions d’années, à l’époque
où des lagunes recouvraient le parc, des éléments minéraux, des ossements
animaliers ont été entourés de carbonate de calcium, de sable... et ont donné
naissance à ces boules de 20 à 40 cm de diamètre. Certaines sur le parc
auraient un diamètre supérieur à 1 mètre.
Autre formation extraordinaire,
ce sphinx ou ce chat sculpté par le vent.
La vue sur l’immensité du parc
est incroyablement belle avec en toile de fond, la Barranca Colorada, barre
rocheuse rouge et le Cerro Morado, point culminant du parc à 1850 mètres.
Nous nous
faisons aux particularités de prononciation de la région. Ici, même le « r »
se prononce « che ». Ce n’est pas toujours facile à comprendre. Le
Cerro Morado se prononce donc le « Checho Mochado »...
En milieu d’après-midi, nous
quittons la Mamayouria, pour faire route chacun de notre côté. Un air de déjà
vu... On se dit au revoir et on se retrouve souvent quelques km plus loin mais
toujours avec autant de plaisir. Ce dernier arrêt se fait en bordure de route,
au milieu du désert, entourés de cactus plusieurs fois centenaires. Ils sont d’ailleurs
en ce moment en fleurs. Les enfants découvrent un phasme.
Nous montons dans le camping-car,
mettons la clim’ et un « C’est pas sorcier » sur... les phasmes... aux
enfants.
Nous faisons route vers le nord.
La chaleur est torride (dehors et dans le frigo).
Nous rejoignons la route 40 qui
depuis peu est entièrement bitumée entre Villa Unión et Sañogasta.
Nous traversons
les paysages de la Cuesta de Miranda. La route est impressionnante et se
contorsionne de virage en virage, le long du précipice jusqu’au col à 2020
mètres avant de redescendre sur la vallée del Bermejo.
La roche est rouge. Des cactus
poussent, seule végétation avec quelques autres arbustes capables de résister à cette chaleur écrasante.
Nous rejoignons la grande route
et allons bivouaquer dans uns station YPF à Chilecito. Pas très agréable mais
pratique pour le wifi et vous donner des nouvelles via ce blog. En voulant attraper quelque chose dans le lit de Victor, Audrey tombe nez à nez avec de charmantes petites bêtes que nous pensions avoir laissées à la vallée de la lune, entre scarabées et cafards... hum... Il faut dire qu'on était garé juste à côté d'un nid et que nous avons pu les observer par centaines ce matin. Nous partons donc avec entrain (ou pas) à la chasse au scarabée/cafard. La soute est entièrement vidée, tout comme les bacs de linge, de jeux des enfants... il fait 42°. On s'amuse comme des petits fous. On pense avoir gagné. On remet chaque chose à sa place. 10 minutes plus tard, une petite bête traverse le couloir. Le temps de tout nettoyer, on a laissé toutes les fenêtres ouvertes. Les moustiques ont pensé qu'on avait besoin de compagnie. Des dizaines de boutons viennent décorer nos 8 jambes en quelques minutes. Quelques couches de crèmes anti-démangeaisons et une spirale anti-moustique plus tard, nous allons nous coucher... en espérant ne pas avoir trop de compagnie pendant la nuit !
Mardi 12 janvier :
Matinée école et internet. Nous
prenons la route et allons découvrir une ancienne friche industrielle, le Cable
Carril.
Il s’agit d’un ancien téléphérique datant de 1904. Sur une distance de
35 km, il acheminait dans des petits wagons des mineurs et leur matériel jusqu’à
4600 mètres d’altitude et en retour acheminait or, cuivre et argent.
Nous prenons la route, et nous
faisons doubler par... la Mamayouria qui a changé ses plans et a finalement décidé
comme nous de rejoindre l’étape du Dakar qui passe dans le coin. Pas beaucoup
plus passionnés de sports mécaniques que nous, Mary et Manu trouvaient dommage
de ne pas profiter du passage de cette course mythique à quelques kilomètres de
là.
Cela nous oblige à quitter la
route 40 et à nous engager sur la superbe route 78. Nous découvrons encore de
merveilleux paysages dont nous ne nous lassons pas.
En convoi, nous montons en
direction de Fiambalá.
Les dernières pluies
ont coupé la route en divers endroits. Il n’y a pas de ponts et la route descend
dans le lit de la rivière.
Le ripio et la chaleur torride ont
eu raison de ma durite d’air alimentant mes suspensions pneumatiques arrières.
Pourtant protégée dans une gaine électrique, celle-ci a fondu à proximité de l’échappement
suite à la rupture d’un collier. Résultat, la suspension perd ses 3 bars de
pression d’air et le camping-car se met à pencher de 10 cm vers la droite. Le
temps que je m’en rende compte, mon pneu arrière gauche s’est beaucoup usé à l’intérieur.
Réparation de la fuite couché sur le sol bouillant aidé de Manu, et c’est
reparti.
Les paysages verts jusqu’à
présent, avec des plantations de noyers se transforment en zone désertique,
très désertique.
Nous arrivons à Fiambalá, petite
ville perdue sur la route du Chili. Étrangement, on y arrive par une 4 voies
bordée de luminaires. On se croirait arriver dans une grande ville. D’énormes
infrastructures équipent la ville qui semble profiter de l’argent du Dakar
passant ici quasiment chaque année. Les dunes de sable de Fiambalá, c’est un
peu le Tourmalet ou l’Alpe d’Huez du Tour de France.
La dixième étape du Dakar 2016
fait une boucle autour de cette ville demain. Les agents de sécurité, pensant
certainement que nous faisions partie de la caravane du Dakar avec nos
camping-cars, nous laissent passer aux différents points de contrôle. Nous
trouvons un emplacement idéal sur un parking sur les berges du río (prononcez « Chio » !)
dans lequel camions, voitures, motos et quads passeront dès demain à partir de
7h. Emplacement idéal mais terrain sablonneux.
Nous partons à pied en ville
découvrir le bivouac de motos dans l’école de la ville. Nous sommes derrière des
grillages sans avoir accès au parking des motos bien gardé par des agents de
sécurité.
Avec Manu, nous trouvons
cependant un accès non gardé, qui en traversant les cuisines nous permet d’accéder
au bivouac et de nous retrouver au milieu des compétiteurs. Incroyable. Nous
sommes au milieu de ce gigantesque parking de motos où chacun s’affaire à la
remettre en état pour la prochaine étape. Deux gendarmes nous repèrent et nous
demandent nos badges, qu’évidemment nous ne pouvons leur présenter, mais ne
nous virent pas pour autant.
Nous repérons, Luc Alphand,
ancien champion du monde français de ski et également ancien vainqueur du Dakar en 2006.
Aujourd’hui consultant pour France Télévisions, il suit le Dakar depuis l'hélico. Nous nous approchons et tapons la causette avec lui. Super sympa.
Nous assistons au briefing des
compétiteurs pour le prochain départ. Fascinant d’être au milieu de toute cette
agitation.
Nous rejoignons nos familles à l’extérieur
et allons manger quelques empanadas et boire quelques bières.
Mercredi 13 janvier :
En milieu de nuit, des
spectateurs arrivent et remplissent déjà le parking où nous avons bivouaqué.
Les hélicoptères commencent à tourner de bonne heure au-dessus de nos têtes.
Les spectateurs se massent sur le pont pour voir passer le Dakar dans le lit du
río Abaucan dès 7 heures du mat’. Distribution d’objets pub que les
spectateurs s’arrachent.
Puis, incroyable : à 7h10, alors
que tout le monde attend, une énorme vague marron dévale bruyamment à toute
vitesse le lit de la rivière jusqu’alors sec. Il a plu cette nuit et de gros
orages ont éclaté en amont.
On comprend alors vite que le Dakar ne passera pas
ici. 2 à 3 heures passent sans explication de l’organisation, car il n'y a tout simplement pas d'organisation. Je monte avec
Manu dans le village où nous voyons passer les compétiteurs.
Hollandais, Français, Chiliens,
Tchèques, Kazakhs sont les nationalités que nous voyons le plus passer au volant des voitures et des camions ayant 1000 chevaux sous le capot pour 10 tonnes à déplacer !
Nous sommes effarés de la
sécurité inexistante. La circulation des riverains n’est pas interrompue. Les
énormes camions doublent assez vite les camions de livraison, les voitures garées
en double file, évitent les piétons.
On comprend mieux pourquoi malheureusement
chaque année, il y a des victimes dans les villages traversés. Dramatique organisation
du Dakar. Il n’y a d’ailleurs aucun membre de l’organisation.
Nous restons garés sur le parking
où nous sommes car le parcours modifié passera au retour sur le pont dans
quelques heures.
Avec Manu, en bon français, nous
sortons le drapeau tricolore et la bouteille de rouge et attendons les
coureurs.
Peterhansel sur Peugeot 2008 passe devant nous et sera le vainqueur de l'étape avec son copilote Cottret, tous deux français, 1er au classement général avec 1 heure d'avance sur le deuxième.
Puis, Al Attyah Nasser le suit de peu sur Mini avec un capot en moins.
Passe également le camion qui remportera l'étape du jour avec De Rooy (polonais) au volant, également 1er au général.
Cependant, l’attente des autres compétiteurs n’est pas
agréable en raison d’une violente tempête de sable qui de lève.
Les conditions
de course en sont d’autant plus compliquées et les voitures et camions, ayant
du mal à terminer la course sont très espacés à passer devant nous.
En début d’après-midi,
nous levons le camp et allons tremper dans les thermes de Fiambalá perchés en
haut d’une magnifique route à 17 km de la ville.
Petit havre de paix, à l’abri du
vent au milieu des montagnes... L’eau s’écoule de bassin en bassin. La
température de 48° se retrouve à 24° une douzaine de bassins plus bas. Du
bonheur après tout ce sable que nous avons mangé ce matin et une bonne occasion
de se décrasser.
Nous terminons la journée avec
une nouvelle agréable soirée partagée avec la Mamayouria avec qui nous avons
bien sympathisé.
Bivouac sur les hauteurs de Fiambalá avec une jolie vue sur la
ville éclairée, et sous un soleil merveilleusement étoilé.
Jeudi 14 janvier :
Petite journée tranquille. Matinée devoir entrecoupée de récrés/cafés avec Mary et Manu. Puis, la Mamayouria prend la route. Nous nous disons au revoir au cas où nos chemins ne se croisent plus en Amérique du Sud.
Le temps passe. Linge, reprise de ma réparation de fuite d'air sur mon tuyau rilsan.
15 heures, nous voilà décidés à faire quelques centaines de km. Nous n'allons faire que 3 km.
Nous rejoignons le bourg de Fiambalá et trouvons sur la place centrale 3 camions poids-lourds de voyageurs dont Catherine et Philippe, déjà croisés à plusieurs reprises depuis le début du voyage. Ils sont aussi venus voir le Dakar et sont avec un couple de réunionnais et un autre de martiniquais voyageant plusieurs années en Amérique du sud. Je bave devant leur camion.
Nous discutons tout un moment avant que chacun d'eux ne reprenne la route. Quant à nous, nous restons sur la place mettre à jour le site. Nous roulerons demain !
Article suivant : Argentine du 15 au 19 janvier : Route de l'adobe, Quilmes, Quebrada de las conchas, Quebrada de las flechas, Quebrada de Escoipe
Je vous laisse en compagnie de notre ami Dany le nain qui pour une fois n'est pas désagréable.
Article suivant : Argentine du 15 au 19 janvier : Route de l'adobe, Quilmes, Quebrada de las conchas, Quebrada de las flechas, Quebrada de Escoipe
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