386 Km parcourus du 1er
au 15 février dont 376 en voiture de location et 10 en camping-car !
Lundi 1er
février :
Pour ceux qui auraient loupé le
dernier article de notre blog, nous sommes... en panne... au milieu du désert
d’Atacama... Heureusement, nous avons réussi à rejoindre la grande ville
minière de Calama et ses 140 000 habitants.
Depuis vendredi soir, la
dépanneuse nous a laissés devant le garage Fiat et nous avons passé le week-end
sur le bord de la grande avenue Granaderos à attendre l’ouverture ce matin (voir
dernier article).
Au départ, Fiat ne devait nous
prendre en charge que demain mardi mais à force de pleurer et de les harceler,
un jeune mécano arrive vers 15 heures. Ne cherchant pas à comprendre les
symptômes de la panne et ne me posant aucune question, il branche sa
« valise » électronique sur le camping-car afin de lire les codes
défauts. Mais le véhicule n’est pas reconnu par son PC donc il ne peut pas lire
les défauts... De plus, notre moteur de la marque IVECO, n’arrange rien. Pour
nous décourager, il me dit qu’il peut commander les pièces mais comme c’est de
l’importation, cela prendra 60 jours ! Au bout de quasiment 2 heures, il
nous dit qu’il ne pourra pas nous dépanner et nous invite à aller chez IVECO...
Par chance, il y a un garage de cette marque à Calama mais à 10 km de là.
Me voilà vite grimpé dans le
premier taxi (enfin, le deuxième, car le premier me dit gentiment qu'aucun taxi ne m'emmènera jusque là-bas...) qui passe pour filer vers chez IVECO voir s’ils peuvent me
dépanner. Je tombe sur une énorme entreprise d’entretien de camions et d’engins
de TP. Ils acceptent de regarder à ma panne. Il est trop tard pour retourner
voir le remorqueur. Aussi, je donne rdv au même taxi pour demain 9h.
Mardi 2 février :
Mon remorqueur a le sourire en me
voyant arriver de nouveau. Il accepte bien évidemment de venir rapidement me chercher
dès la fin de matinée, moyennant une centaine d’euros en plus. Certainement que
les 780€ du premier dépannage ne lui ont pas suffit.
En chemin, je discute avec le dépanneur
qui me rassure en me disant que si IVECO ne parvient pas à réparer, il faudra
remorquer le véhicule à Arica, à 700 km de là ! Je lui demande le coût approximatif
pour me faire peur, et là il commence à parler en millions de pesos... On n’en
est pas là...
Nous arrivons chez IVECO en
insistant pour laisser le véhicule devant leur garage sur le trottoir de façon
à pouvoir continuer à vivre dedans le temps de la réparation.
De suite, 3 mécanos nous prennent
en charge et la confiance revient en les observant travailler. Ils cherchent
méthodiquement la panne. Ils n’arrivent pas eux non plus à diagnostiquer les
pannes avec leur PC... mais moi oui avec la petite valise universelle que
j’avais achetée 60€ en France. Je leur donne les 6 codes défauts après en avoir
trouvé la traduction en espagnol sur internet.
P0092 : électrovanne de
mesure carburant : court circuit
P0094 : système d'alimentation en carburant : petite fuite détectée
P0190 : capteur de pression de la rampe de distribution :panne de circuit
P0094 : système d'alimentation en carburant : petite fuite détectée
P0190 : capteur de pression de la rampe de distribution :panne de circuit
Etc...
L’après-midi se passe, les heures
défilent... Ils ne trouvent pas l’origine de la panne. Mais ils gardent
confiance... Le travail reprendra demain. Audrey chouchoute les mécanos et le
patron en leur faisant des crêpes !
Mercredi 3 février :
Nouvelle journée de galère où
entre 8h30 et 20h, entre 3 à 5 mécanos sont sur notre camping-car toujours à la
recherche de la panne. J’essaye de comprendre ce qu’il se passe et ce qu’ils
font mais les termes techniques et mécaniques ne sont déjà pas simples à
comprendre en français alors en espagnol... Ils ont toujours du mal à se connecter
avec leur valise à l’électronique de notre véhicule.
Ils soupçonnent une panne de la
valve de régulation de pression de carburant qui ne laisserait pas assez
passer de gasoil vers les injecteurs ce qui expliquerait que dès qu’on
accélère, le moteur cale.
Gros coup de stress et de doute
en milieu d’après-midi pour Audrey et moi.
Mais bon, nous n’avons pas d’autre choix que de faire confiance à nos
mécaniciens. Ou bien d’abandonner le camping-car et de reprendre un vol vers
Roissy CDG.
Il s’agit à présent de trouver
une pièce neuve, ce qui s’annonce compliqué au Chili. Le patron commence à me
parler d’importation depuis l’Italie. De mon côté, avec la référence de la
pièce, je regarde sur internet et demande à mon papa d’aller faire un tour chez
Fiat et IVECO à Poitiers demain matin.
La journée de travail continue
pour les mécaniciens à chercher d’autres sources éventuelles de panne.
Pendant ce temps, nos deux amours
d’enfants continuent à être de merveilleux enfants. Cela fait bientôt une
semaine que nous sommes en galère et qu’ils nous voient stresser. Malgré cela,
ils sont calmes, s’occupent à jouer aux Légos, à dessiner, à regarder des
dessins animés. Jouer dehors est très compliqué car nous ne sommes pas loin
d’une route très passagère et l’espace devant le camping-car est très
poussiéreux et en plein soleil.
Nous recevons la visite des
bretons, Alex et JB, qui gentiment, nous sachant en difficulté, viennent passer
la soirée avec nous. Audrey part en ville avec eux faire quelques courses
alimentaires. Les enfants profitent du square de la ville avec les petits
bretons (Audrey regarde le compteur en se disant qu’elle pourra peut-être y
retourner à pieds avec les enfants... mais tout compte fait, 10 km aller-retour
en plein désert, c’est un peu loin pour aller jouer au toboggan...). Soirée
apérossssss à boire du Pisco Sprite et à manger des pizzas.
Leur compagnie nous
a fait beaucoup de bien. Ce petit réseau de voyageurs qui s’est créé depuis
quelques temps fonctionne très bien et il est très réconfortant de recevoir
tant de messages d’encouragements de tout le monde, y compris de vous tous en
France. Merci à tous. C’est la première galère du voyage... mais bon, nous
allons nous en sortir ! On n’a pas le choix... On ne va pas s’installer
vivre à Calama ! Quoique...
Jeudi 4 février :
Rebelote ce matin. Les mécanos
enfilent leurs combinaisons, poussent leurs 2 servantes sur le trottoir et se
remettent au boulot. Petit mail de mon papa qui a trouvé la pièce sur Châtellerault
et qui peut me l’expédier en Chronopost pour que je l’aie en fin de semaine
prochaine. Au même moment, le patron a trouvé la même pièce sur Santiago à 1000
km de là (c’est plus près que Châtellerault), et se la fait expédier pour la
recevoir demain matin.
Les mécanos continuent à bosser et
arrivent à effacer 5 codes défauts sur les 6 présents au départ. Ça avance...
Le moteur arrive à redémarrer à coup de bombe de nettoyant contact dans le
filtre à air. Il n’y a plus qu’à attendre la pièce en espérant que ce soit bien
elle qui soit défectueuse. Sinon, il ne restera plus qu’à déposer la pompe à
gasoil qui passe par un démontage de la courroie de distribution...
Confiants et persuadés que la
panne vient bien de la fameuse valve, les mécanos remontent tout ce qu’ils
avaient démonté. Demain, il ne restera plus qu’à monter la valve et selon eux
continuer notre voyage ! Moi, je suis un peu moins confiant...
Vendredi 5 février :
Nous passons
la matinée à attendre le livreur. La pièce a dû arriver par avion cette nuit de
Santiago. Audrey fait école à Anaïs et Victor. Moi, je tourne en rond, je surfe
sur internet et je retourne en rond.
Allez, comme
j’ai 5 minutes, je vais vous décrire le merveilleux endroit où on est. On est à
la sortie de la ville de Calama à 10 km du centre ville en plein désert
d’Atacama dans une « zone industrielle », enfin, tout au bout de la
zone industrielle où il n’y a plus qu’une seule entreprise, celle du garage
IVECO. On est garé à l’extérieur du garage le long du grillage sur un trottoir
poussiéreux.
Sur cette route reliant Calama au Pacifique, passent d’énormes
camions américains chargés pour beaucoup d’engins de travaux publics énormes
(la ville de Calama a la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde). A 20 mètres de
ce bivouac de rêve, une voie ferrée où passent des trains : 2 à 3
locomotives sont nécessaires pour traîner les dizaines de wagons d’acide
sulfurique nécessaires à l’exploitation de la mine.
Dans l’autre sens, les
wagons sont chargés de milliers de plaques de cuivre.
Un peu plus loin, il y a
une carrière soulevant d’énormes nuages de poussière... Parfois, on observe de
grandes flammes et de la fumée noire provenant d’on ne sait trop où, un peu plus
loin, dans le désert. Pas très loin non plus, les avions atterrissent et
décollent (pour le plus grand plaisir de Victor). Tout autour, il y a des
cailloux, des forêts verdoyantes (non, c’est une blague, il y a juste des
cailloux et de la poussière). Sinon, il fait plus de 30° mais heureusement,
l’altitude de 2500 mètres et le vent rafraîchissent un peu l’intérieur du
camping-car.
Tiens, de la visite ! Un
couple de jeunes cyclistes originaires de Normandie.
Nous ayant vu sur cales
avec les mécanos autour du camping-car, ils s’arrêtent nous saluer. Nous faisons
connaissance avec Mathilde et Ken, deux courageux sportifs de 25 ans reliant en
8 mois Ushuaia à la Colombie. Ils sont eux aussi à leur moitié de leur voyage
avec déjà 6000 km dans les pattes. Nous les accueillons avec un petit café puis
les gardons à manger. Eux aussi, semblent ravis d’avoir de la compagnie...
J’aide Ken à réparer le flanc de ses pneus qui présentent une hernie : un
morceau de chambre à air collé à la colle magique et ça devrait le faire...
Pendant ce temps, Mathilde est
embauchée par les enfants pour jouer à des jeux de société.
L’après-midi, ils
partent à Calama faire des courses et nous nous donnons rendez-vous pour passer
la soirée ensemble, devinez où ? ben au camping-car... car pour ceux qui liraient
entre les lignes à la recherche de photos (désolé, il n’y en a pas beaucoup),
on est en panne.
L’après-midi, les mécanos montent
la fameuse valve arrivée ce matin puis... ça ne démarre toujours pas... Ils se rendent compte que celle-ci n'est pas alimentée électriquement. Aussi, ils se
cassent la tête et installent une valve de rétention de gasoil au cul de la
pompe à injection de façon à ce que le gasoil ne retourne pas dans le réservoir
mais maintienne en pression la pompe, malgré qu'elle ne soit pas alimentée électriquement. Ça redémarre, ça tient le ralenti et on
peut même accélérer sans que ça cale... Nous rangeons tout, les mécanos
remontent tout et nous partons faire un tour de la ville. Malheureusement, le
moteur manque de puissance et je plafonne à 2000 tours/minute... La pompe à
gasoil fait toujours un bruit anormal. Verdict : démontage de la pompe à
prévoir mais nous sommes vendredi soir, veille de week-end. Nous sommes
contraints de passer un deuxième week-end à Calama.
20 heures, Mathilde et Ken reviennent
et nous passons une agréable soirée ensemble. Pour leur éviter d’avoir à monter
leur tente, nous les gardons à dormir dans le camping-car.
Samedi 6 février... et dimanche 7
février :
Pour une fois, je peux vous
raconter deux journées en une... On s’occupe comme on peut. On trouve le temps
bien long. Le garage est fermé pour le week-end. Les enfants continuent à être
adorables. Dessins animés, bricolage, ménage, école, jeux de société, Légos,
confection de bijoux, internet, Skype... nous occupent. La petite souris est
passée pour la deuxième fois du voyage dans le camping-car cette nuit. Mais
cette fois-ci, c’est pour Victor, très fier d’avoir perdu sa première dent. Au
réveil, « papa, maman, la petite souris m’a laissé 2000€ »,
« génial mon chéri, mais ce sont des pesos chiliens... ».
Lundi 8 février :
Nous sommes autorisés à entrer
dans le parking intérieur du garage de manière à faciliter la mécanique. Nous
pourrons aussi continuer à dormir dans le véhicule sous le regard bienveillant
du gardien de nuit.
Nous pouvons aussi nous brancher sur le 220V, ce qui est bien
pratique car les PC déchargent assez vite nos batteries. De plus, pour une
fois, le ciel est voilé et notre trop petit panneau solaire de 70W ne voit pas
le soleil. Les mécanos n’embauchent pas avant la fin de matinée. Il s’agit
d’une nouvelle équipe qui explore d’autres pannes possibles. Ils s’arrachent
les cheveux. Démontage de la pompe de gavage qui est en fait la pompe immergée
dans le réservoir. Celle-ci a sa crépine totalement encrassée.
Après un bon
nettoyage, nous espérons que le moteur reparte... mais non, toujours pas... Ils
travaillent jusqu’à 20h30 sans succès.
Mardi 9 février :
Ils testent toute la partie
électrique d’alimentation de la rampe d’injection mais ne trouvent rien
d’anormal. Ils décident de commencer à démonter la pompe à gasoil fixée sur le
côté du moteur. Démontage de la face avant du camping-car. Dépose de la
courroie de distribution. Une pompe neuve est commandée sur Santiago pour
livraison prévue demain midi.
L’après-midi, nous acceptons la
gentille proposition d’un employé du garage qui nous prête son pick-up pour
aller faire des courses à Calama, à 10 km du garage. Nous en profitons pour
faire un gros plein alimentaire. Ça tombe bien, ça allait commencer à devenir
compliqué. Nous apprécions de pouvoir bouger un peu et de nous promener au
centre commercial (dans ces circonstances, même un centre commercial arrive à
nous divertir !!! C’est dire qu’on n’est pas au plus haut de notre
forme !!!)
De retour au camping-car, le
démontage a bien avancé. Ça me fait mal au cœur de voir mon véhicule tout
démonté.
Anaïs et Victor continuent à être
d’une patience incroyable. Le fait d’être rentrés sur le parking leur permet de
sortir jouer en toute sécurité autour du camping-car. Eux ne semblent pas
trouver le temps long.
Nous continuons à nous occuper
avec des Skype avec famille et amis et conversons avec la France, le Québec, le
Cameroun, l’Inde... Heureusement que nous avons le wifi du garage, sinon, le
temps aurait vraiment été long... Nous partageons des apéros par Skype. Il faut
juste arriver à faire coïncider les heures d’apéros avec les décalages
horaires... enfin, on s’adapte ! C'est plus facile avec le Québec où il n'y a qu'une heure d'écart...
Vous ne pouvez pas savoir combien
tous vos mails dans ces moments tendus nous réconfortent... Merci à vous...
Mercredi 10 février :
La pièce est arrivée comme prévu en fin de matinée mais ce n’est pas la bonne... Les mécanos terminent le
démontage de la pompe et en recommandent une à Antofagasta en s’étant assurés
que cette fois-ci, c’est la bonne. Bref, encore une journée de perdue. On
regarde passer les trains et les camions, décoller et atterrir les avions.
Victor se prend de passion pour les engins de travaux publics qui nous
entourent. Des camions passent sur la route chargés d’énormes engins pour la mine
de cuivre voisine. Les camions sont eux aussi magnifiques. J’apprécie, autant
que mon grand garçon, mais beaucoup moins que les filles, ces superbes camions
américains de marque Kenworth ou Man.
Le personnel du garage est
toujours aussi gentil avec nous. Un monsieur arrive et nous offre une tablette
de chocolat.
Jeudi 11 février :
Petit déj. Victor croque dans sa
tartine. Une deuxième dent tombe. « Mais la première que j’ai perdue, on
était déjà au même endroit. On n’a pas bougé. On est toujours sur le même
parking. Vous aviez dit que je la perdrais au Pérou », « On fait ce
qu’on peut... ».
Les mécanos ne travaillent pas le
matin mais nous rassurent comme quoi la pièce est bien arrivée. Ouf... Début
d’après-midi, la pompe arrivée ce matin n’est finalement toujours pas du bon
modèle. De mon côté, je me renseigne pour en commander une en France mais nous
ne sommes pas certains que ce soit cette pièce qui soit défectueuse et une
pompe neuve coûte quand même 1000€ + 200€ de transport... + 6 jours de délai...
Les mécanos continuent à chercher
d’autres sources de panne peut-être au niveau électrique. La journée se
termine. Le même monsieur qu’hier nous ramène une autre tablette de chocolat,
cette fois aux noisettes. Cool ! On trouve vraiment les gens adorables.
Bon, c’est vrai que
l’environnement n’est pas super mais nous ne manquons de rien. Nous sommes tous
les 4 en pleine forme, nous avons de l’eau, du wifi, de l’électricité du garage
et heureusement que le garage nous autorise à dormir dans le camping-car. On
s’imaginerait mal devoir louer une chambre d’hôtel pendant tout ce temps...
d’autant plus qu’on lit dans le Guide du routard : « attention, les
petites adresses pas chères de Calama servent souvent d’hôtel de
passe... ».
Vendredi 12 février :
Nous sentons les mécanos baisser
les bras. Ils remontent toute la mécanique avec l’ancienne pompe à gasoil... et
toute la carrosserie du véhicule. En début d’après-midi, la secrétaire nous
apporte un mail imprimé du patron qui lui est en week-end dès le jeudi midi, ce
qui n’est pas le cas des mécanos qui travaillent de 9h à 21h, 5 jours par
semaine, 3 semaines de congés payés par an, pour un salaire compris entre 400
et 800 euros, en fonction des responsabilités et des origines (les mécanos
boliviens étant sous payés...) tout en sachant que le niveau de vie au Chili
est équivalent à celui de la France...
Sur le mail, le patron s’excuse, et
annonce que malgré tous les efforts de ses salariés, il n’est pas en mesure de
réparer notre monture. Il a voulu commander chez Fiat à Santiago, une valise
pour reprogrammer l’électronique du calculateur mais Fiat a refusé dans la
mesure où dans la ville de Calama où nous sommes, il y a une concession Fiat.
Nous devons donc retourner chez Fiat... là où nous étions le 1er
février ! Oui, oui, là où ils nous avaient dit que comme nous avions un
moteur Iveco, ils ne pouvaient pas le réparer !!!
Le patron renvoie un mail dans
l’après-midi en nous proposant de passer le week-end dans sa concession au lieu
de le passer devant chez Fiat, ce qui nous arrange quand même. En effet,
l’avenue avec ses night-clubs est bien bruyante le week-end.
Je pars, accompagné d’un employé
du garage Iveco, louer un véhicule pour les 2 prochains jours. On ne tient plus
en place et nous devons prendre l’air !
Samedi 13 février :
Après avoir fait quelques
courses, nous prenons la direction de San Pedro de Atacama, distante de 100 km,
là où nous étions tombés en panne. Nous étions en effet restés sur notre faim,
et regrettions de n’avoir pas pu visiter quelques derniers sites de ce superbe
désert.
Sur cette distance, il n’y a
absolument rien. Décor 100% minéral. Aucune végétation. La route est quasiment
rectiligne malgré les 1000 mètres de dénivelé à franchir. Les rares virages
sont bordés de sanctuaires d’automobilistes trop pressés ou de camionneurs
n’ayant pas eu de chance avec leur freins. Ces sanctuaires sont de vrais
petites maisons avec pour certains, le véhicule accidenté à côté du monument.
Nous arrivons en fin de matinée à
San Pedro et allons découvrir le petit centre ville qu’Audrey et les enfants
n’avaient pas encore vu.
Nous traversons le marché
artisanal qui propose une quantité de produits importés de Bolivie et du
Pérou... Nous nous offrons un plat fait en bois de cactus que nous nous ne
sommes pas certains de retrouver plus tard.
Anaïs et Victor continuent à se faire réciproquement des petits cadeaux.
Avec leurs sous, Victor achète en cachette des boucles d’oreilles à Anaïs.
Anaïs lui achète un porte-clés... Ils se les offrent par la suite. Trop mignon.
La place du village est bien
agréable.
L’église toute en adobe est superbe.
Son portillon d’entrée et toute
sa charpente sont construits en bois de cactus reliés entre eux par des
lanières en cuir de lamas.
Nous nous promenons par la suite
dans les 3 rues piétonnes beaucoup moins agréables car envahies d’agences de
tourisme vendant les excursions en mini bus pour visiter les alentours. Pas
moins de 70 agences sont présentes autour de la place et dans les rues
adjacentes...
Pique-nique sous les arcades de
la place à observer non pas les habitants bien cachés mais les dizaines de
jeunes baroudeurs et de leurs gros sacs à dos de rando.
Nous partons visiter le passionnant
musée des météorites, l’un des rares au monde consacré exclusivement à ce sujet.
Un passionné, Rodrigo Martinez travaille en collaboration avec la NASA et le
CEREGE d’Aix en Provence, et expose sa collection de plus de 80 météorites toutes
ramassées dans le désert d’Atacama. Il n’en tombe pas plus ici que sur le reste
de la planète mais elles sont tout simplement plus « faciles » à
chercher dans la mesure où il n’y a pas de végétation. De plus, une fois à
terre, l’air étant très sec, elles ne se désagrègent pas comme sur d’autres
parties plus humides du globe.
La visite du musée, un peu
technique et un peu pointue au niveau scientifique, se fait par une succession
de vitrines agrémentées de vidéos et audio-guides en français. Nous pouvons même
toucher certaines météorites et faire des expériences en approchant des aimants
dessus. Passionnant.
En fin de visite, nous offrons à nos enfants un petit
(très petit, juste quelques grammes !) morceau de météorite. Pas commun comme souvenir !
Nous partons par la suite visiter
le Pukará de Quitor. Nous sommes à 3km de San Pedro, dans la verte vallée arrosée
par le río... San Pedro et le río Grande.
Ce pukará est une forteresse en
terrasses construite par les Atacamènes au 12ème siècle. Les espagnols
s’y sont installés en 1540, juste après que les Incas aient pris possession des
lieux une cinquantaine d’années auparavant.
La chaleur est écrasante, nous
allons boire cet après-midi 7,5 litres d’eau à nous 4.
Nous continuons sur la même
piste, traversons des gués avec notre toute petite voiture de location et
arrivons dans la Quebrada del Diablo.
Nous continuons cette riche et
intense journée par la Vallée de la Muerte qui à l’origine s’appelait la vallée
de Marte pour son relief rappelant celui de la planète Mars. Avec le temps, le
nom s’est transformé en vallée de la mort, pour rappeler certainement qu’ici aucune vie animale ou végétale n’est possible...
Nous sommes au cœur de la
Cordillera de la Sal, où l’érosion des roches a créé un merveilleux paysage.
Nous trouvons même une gigantesque dune de sable que des surfeurs descendent debout
sur leur planche.
Nous voyons un joli lapin dans le ciel...
Enfin, nous terminons notre
journée en allant passer plus de 4 heures dans la magique Valle de la Luna.
Qu’elle porte bien son nom, un vrai paysage lunaire où terre et sel, tous deux ciselés
par des millions d’années d’érosion, sont superbement sculptés !
Le premier arrêt nous permet d’appréhender
cette incroyable géologie. Les enfants lèchent la paroi pour s’assurer que
celle-ci est bien faite de sel.
Nous passons devant un panneau
« no pasar » que nous n’arrivons pas à traduire dans notre langue et
nous nous éloignons de la foule, nous enfonçant ainsi dans un surprenant
canyon. Nous nous retrouvons quelques instants seuls dans ce paysage lunaire.
Nous rentrons dans une grotte de sel.
Après quelques kilomètres en voiture, nous arrivons à la Duna Mayor, une impressionnante
dune de sable avec une ligne de crête magnifique à cette heure où le soleil
part se coucher. Les reflets d’ombre sont indescriptibles. La beauté du lieu
est saisissante.
Nous voyons l’amphithéâtre, grand rocher plat incliné avec sa forme circulaire.
Nous n'arrivons pas à quitter ce lieu d'où nous avons un panorama vraiment surréaliste.
Encore quelques kilomètres plus loin sur la piste, nouvel arrêt dans un paysage tout aussi lunaire.
Plus loin, le site Las Tres
Marias représente, paraît-il, le Christ entouré de représentations de la Vierge
mais nous ne sommes pas assez connaisseurs pour apprécier...
Le soleil se couche. La vallée de
la lune s’embrase.
Nous quittons le site à la tombée
de la nuit et il nous reste 100 km à parcourir pour rejoindre le camping-car (et
accessoirement, un col à franchir à 3400 mètres).
Dimanche 14 février :
Joyeuse Saint Valentin... dans
cette zone industrielle déserte en plein désert d’Atacama... Mais bon, nous
sommes très amoureux quand même.
Nous passons 2h30 sur Skype avec
nos amis. Que ça fait du bien !... Les enfants profitent du calme du
garage pour jouer aux petites voitures sur les parkings, dans la poussière.
Après manger, nous profitons de
notre voiture de location et partons à 40 km au nord est de Calama.
Nous ne passons pas loin de la
fameuse mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre au monde qui
concentre 13% des réserves mondiales connues. Un nuage de poussière s’élève de
son immense cratère de 4 km de diamètre et profond de 900 mètres. D’énormes
camions enlèvent 1500 tonnes de cuivre par jour... Ces engins transportant 400
tonnes de minerais, parmi les plus gros au monde : 7 mètres de haut, 9 mètres
de large. Nous ne pouvons malheureusement pas visiter la mine car en cette
période estivale, il faudrait attendre 10 jours pour avoir une place (et on
espère bien être partis d’ici là !). Voici une petite photo prise sur
internet de ces monstres.
Sur le bord de la route, 4 vieux
pneus équipant ces véhicules sont là, posés et risquent de rester un moment
ici. Ils pèsent 5 tonnes chacun, ont un diamètre de 4 mètres ! Et en plus,
cocorico, ils sont fabriqués par Michelin ! Ils leur manquent 10 cm de
diamètre pour être les plus gros pneus au monde...
Anaïs a bien grandi depuis l'été 2011 où nous avions vu ces mêmes pneus devant le musée Michelin de Clermont Ferrand !
Retour au 14 février 2015... Nous arrivons à Chiu Chiu,
village de 800 habitants en plein désert. Avant l’arrivée des espagnols, le
village était une étape du chemin de l’inca. Nous parcourons à pied les 3 rues
de ce village. Maisons basses recouvertes de toit de chaumes.
Petit almacen
vendant quelques produits alimentaires.
Comme d’habitude, en début
d’après-midi, les habitants sont au frais dans leur maison. Certains sont à
l’ombre des caroubiers et des poivriers de la place centrale.
Anaïs et moi nous régalons d’un
Mote Con Huesillo, un jus de pêche avec dans le fond du grand verre, quelques
cuillères de grains de blés cuits et 2 belles pêches... ça cale...
Nous visitons l’une des plus
anciennes églises du Chili, l’église San Francisco datant de 1540. Sa
construction de type colonial, ses larges murs en adobe blanchis et ses
menuiseries et charpentes en bois de cactus lui donnent un charme particulier.
Nous reprenons la route en
passant par la lagune Inca Coya. Paysage incroyable en plein désert, un
œil d’eau salée de quelques dizaines de mètres de diamètre.
Il se dit que cet
ojo n’aurait pas de fond, qu’il serait alimenté par des sources boliviennes. L’explorateur
océanographique français Jacques-Yves Cousteau est même venu l’explorer avec un
mini sous-marin et a mesuré sa profondeur à 25 mètres.
Puis, n’ayant rien d’autre à
visiter autour de Calama, nous rejoignons cette vilaine ville de 140 000
habitants (comment ça, on n’est pas objectif ?) et nous arrêtons une bonne heure à un parc de jeux ombragé pour passer le temps. Les enfants entament
un loup perché avec une petite fille de Calama. Ils se défoulent et c’est tant
mieux !
Enfin, retour à l’aéroport pour
rendre la voiture de location avant de prendre un taxi qui nous arnaquera pour
nous ramener à notre casa NO rodante.
Lundi 15 février :
Dès 8h30, Freddy, notre mécano
préféré, embauche. Il est là pour nous accompagner chez Fiat. Mais avant de
partir, je lui demande de réparer la fuite de liquide de refroidissement, de
refaire le plein de ce même liquide dans le bocal qui avait été vidé lors de la
dépose du radiateur et oublié d’être rempli de nouveau, de resserrer un collier
sur une grosse durite d’air, de revisser le couvercle de la boîte à fusibles,
de resserrer le collier du préfiltre à gasoil qui fuit, de mieux fixer ma tôle
de protection de moteur... C’est chose faite au bout d’1 heure et demie. J’espère
juste que le petit mécano bolivien qui a remonté tout ça vendredi n’a rien
oublié d’autre.
Nous nous apprêtons à quitter
Iveco où entre 2 et 5 mécanos se sont cassés la tête pendant 9 jours du matin au
soir autour de notre problème. Imaginez un peu le nombre d’heures cumulées de
main d’œuvre. Nous nous attendons à recevoir une sacrée facture... et bien non,
nous partons sans avoir à payer quoi que ce soit. Le personnel de la concession
est désolé pour nous, y compris le patron qui nous a fait un courrier pour
s’excuser. Ouf, on n’est pas réparé mais je ne suis pas certain qu’en France,
nous serions partis sans avoir à dépenser un euro...
Nous prenons la route, moi au
volant du camping-car, Freddy au volant d’un 4x4 au cas où nous tomberions en rade.
Les 10 km se passent étonnamment bien : puissance, ralenti me conviennent
parfaitement. Le moteur semble fonctionner normalement. Mais les voyants moteur
restent allumés. J’en viens même à poser la question à Freddy de savoir si je
ne peux pas partir comme ça et continuer notre route. Mais il me le déconseille
car l’électronique pourrait lâcher à tout moment. Et la prochaine grande ville
est à 500 km.
Nous arrivons chez Fiat où la
secrétaire qui m'avait déjà reçu il y a 15 jours m’explique qu’il faut que
j’aille chez Iveco... Est-ce mon regard très noir et méchant qui l’intimide ou
bien est-ce le mail que nous lui montrons comme quoi c’est la maison mère Fiat
de Santiago qui demande à ce que nous soyons pris en charge par Fiat
Calama ? Toujours est-il qu’elle accepte de prendre en charge notre
véhicule et établit les formalités administratives. Nous demandons à parler
avec le responsable de la concession et le chef d’atelier. Freddy, notre mécano
Iveco, peut ainsi expliquer tout ce qui a été effectué comme recherches de
pannes depuis une dizaine de jours afin que les mécanos Fiat ne testent pas de
nouveau tout ce qui a déjà été fait. La discussion s’engage bien et les mécanos
Fiat semblent d’accord pour nous sortir de cette m..... Il ressort de cette
discussion que le problème semble d’origine électronique et qu’il faut
reprogrammer le calculateur du moteur. Ils ne peuvent rien faire pour nous
aujourd’hui, mais nous promettent d’y regarder demain mardi, le temps qu’ils se
fassent envoyer les codes de reprogrammation de Santiago.
La matinée est ainsi passée et
notre gentil mécano de chez Iveco est toujours là avec nous. Partage d’un
dernier café avec lui. Victor reçoit une casquette en cadeau. Il reçoit en
échange un bricolage réalisé par les enfants (un mini camping-car en carton qui
se déplace (lui !) dans un paysage de montagnes). Embrassade avant de se
quitter...
L’après-midi se passe à patienter
et les enfants peuvent enfin de nouveau profiter de l’aire de jeux de l’autre
côté de l’avenue.
Puis, Audrey part faire quelques
courses et nous allons enfin pouvoir manger un bon morceau de viande. Car je
vous le rappelle, nous n’avons plus de frigo. Nous l’avons carrément éteint car
il y faisait la même température que dans le camping-car. En voici les
avantages que nous y trouvons : on consomme moins de gaz et le beurre est
plus facile à tartiner. En voici les inconvénients : on n'a plus de glaçons et la
bière chaude ce n’est pas bon...
Mais bon, ce n’est pas grave, on
apprend à vivre sans frigo. Après avoir fait les courses, on mange le premier
jour un morceau de viande, le deuxième jour les charcuteries sous vide (salami,
knackis), le troisième jour des œufs frais, le quatrième jour des œufs durs, le
cinquième, le sixième, le septième et le huitième jour, on ouvre des boîtes de
thon ou de maquereaux, le 9ème on va faire des courses... On a quand
même parfois trouvé le moyen de tomber tous malades au même moment de la même
journée. Simple coïncidence ou knackis pas très fraîches ? (Chut, il ne faut
pas le dire à la maman d’Audrey...) Ah si, les nuits étant assez fraîches en ce
moment, on conserve les aliments sur le toit du camping-car la nuit... et puis, on mange plein de fruits et légumes... (ça, on peut le dire à la maman d'Audrey...)
Quant au chauffe-eau, un coup il
marche, un coup il ne marche pas.
Bon, je vous laisse en espérant vous décrire de jolis paysages péruviens dans le prochain article.
Et je l’ai déjà dit, mais encore
MERCI à toutes et à tous, pour le soutien moral que vous nous apportez dans
cette galère mécanique. Merci pour vos mails et pour ces moments passés sur Skype...
Info de dernière minute avant
parution de cet article, la cause de la panne du moteur a été trouvée, cliquez
ici.
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