1 141 km parcourus du 16 au 22 février
20 926 km parcourus depuis le départ
Mardi 16
février :
Pour ceux qui
nous rejoignent juste ou qui ont un peu de retard dans nos aventures ou plutôt
mésaventures... voici un petit point.
Nous sommes en
panne depuis 18 jours à Calama...
Nous sommes
donc de retour chez Fiat depuis hier
lundi (voir dernier article). Les mécanos n'ont pas pu nous prendre en charge
avant aujourd'hui 15 heures. Le but de la manœuvre du jour était de
reprogrammer le calculateur du moteur. Un informaticien mécano a pris la main
sur le camping-car depuis Santiago par Internet. Il n'a rien retrouvé à
reprogrammer et les tests effectués paraissent bon. Le voyant moteur reste
toujours allumé et les codes défauts toujours présents. Mais ceci n'empêche pas
de rouler. Après un petit coup de fil aux toulousains Pascal et Bernard, nous
envisageons même de prendre la route ainsi. Les mécanos nous disant qu'on
pourra peut-être réussir à rouler 10, 100, 1000, 10000 km ainsi. Nous décidons
de prendre la route.
Mais PATRATRA,
le mécano au moment de tout remonter, met un coup de bombe nettoyant contact sur les connexions du
calculateur. Bonne idée pourtant car ceci a pour effet de réparer le problème
d'arrivée électrique à la valve de régulation de gasoil fixée sur la pompe à
injection. Elle n'était plus alimentée et c'est pour cette raison que les
mécanos de chez Iveco avaient mis une valve de rétention sur la pompe afin
d'éviter le retour gasoil dans le réservoir. Par manque de chance, un des fils
d'alimentation de cette valve était dénudé et s'est certainement mis à la masse
du châssis ou de la carrosserie, ce qui a eu pour effet de ??? ben, on ne sait
pas, mais toujours est-il que le moteur ne redémarre plus. Soit au mieux, la
valve est morte, soit au pire, c'est le calculateur qui a pris un pet'.
Demain,
démontage du calculateur pour le tester sur le banc. Si jamais il est mort, on
va pleurer car ça coûte une blinde. Mais surtout comme on a neutralisé la vanne
EGR et le FAP avant de partir en Amérique du sud, le nouveau calculateur ne sera pas programmé
pour fonctionner sans. Auquel cas, on nous annonce qu'il faudra changer aussi
le FAP et la vanne EGR...
Pour nous
remonter le moral, nous prenons l’apéro (sans glaçon car le frigo est en
panne). Pas de douche ce soir car le chauffe-eau est en panne. De toutes façons, on n'a bientôt plus d'eau. Sinon, tout va bien.
Pour couronner
le tout, la soirée et la nuit sont très bruyantes. Les chiens de Calama qui sont certainement plus nombreux que les habitants ont mis
un bazar inimaginable toute la nuit.
Mercredi 17
février :
Une nouvelle
matinée se passe sans qu’on s’occupe de nous malgré mes allers-retours au
garage pour me montrer et pleurer un peu. En fin de matinée, un mécano vient
démonter le calculateur et s’en va avec dans le garage. Les heures de la
journée passent sans nouvelle. On n’en peut plus. Avec Audrey, nous allons aux
nouvelles auprès du patron. Celui-ci semble avoir pitié de nous et nous promet
de faire en sorte que ses employés s’occupent de nous.
Manuel, notre
deuxième mécano préféré revient et nous annonce la mauvaise nouvelle. Il faut changer le
calculateur et donc le filtre à particule. Autre mauvaise nouvelle, il n’y en a
pas au Chili et ils doivent le commander en Italie. L’importation se fait alors
par bateau et prend environ 2 mois...
Me voilà, sur
internet et sur Skype avec les amis mécanos (merci Pascal, Bernard,
Philippe...) ainsi que le garage qui m’avait fait les modifications
électroniques (vanne EGR + FAP). Leur avis est unanime. Je partage le leur.
Nous doutons que le calculateur puisse avoir un défaut compte tenu des symptômes
de pannes. Mais bon, il faut qu’on avance. Comment se faire rapatrier ces
pièces ? Un Chronopost depuis la France ne prend que 6 jours mais étant donné que les pièces coûtent plus que 1000$US, il faut trouver un transitaire pour
dédouaner le colis. La douane la plus proche est à 100 km à San Pedro de
Atacama. Il y a de grandes chances que le colis traîne et nous retarde encore
plus. Me voilà sur internet à regarder les billets d’avion pour que je fasse dès après demain un
aller-retour à Paris chercher les pièces, auquel cas je n’aurai pas les frais
de colis (200€) ni les frais de douane à payer (20% de la facture qui doit être
jointe au colis, soit 600€ de taxes) et je m'assure de récupérer le colis rapidement. Je trouve un billet qui me fait transiter
par Miami et New York. Tellement décidé, j’achète même le formulaire ESTA, sorte de
Visa obligé pour faire escale aux États-Unis. Nous passons une soirée de merde.
Audrey, de son côté, regarde les billets pour un retour définitif pour nous
4... Est-ce la fin du voyage ? Que faire du camping-car ? Nous n'avons plus que deux mois pour le sortir du Chili car notre certificat d'importation temporaire n'est valable que 90 jours. Et la famille qui a acheté ses billets pour nous rejoindre? De mon
côté, j’hésite. Est-ce vraiment ça la panne ? Est-ce raisonnable de payer
des milliers d’euros de pièces mécaniques et d’avion sans être persuadés de la
pièce défectueuse ? J’envisage un temps de n’acheter que le calculateur, de descendre
en début de semaine prochaine le faire programmer sur Saintes chez mon
informaticien/mécanicien pour neutraliser le filtre à particules avant de
remonter prendre l’avion à Paris ? Mais que faire si de retour ici dans
quelques jours, cela ne fonctionne pas ?... ?????..... ?????
Soirée de merde... Un petit cachet pour faire dodo... Nuit de merde... La pire journée depuis le début de notre voyage. Les enfants restent formidables.
Jeudi 18
février :
Je me réveille
de très bonne heure et me voilà déjà sur internet. Puis, je repense à cette
p..... de valve. Je reste persuadé que le problème vient de là. On a bien
réussi à venir par la route depuis chez Iveco. Il n’y a pas de raison. Nous
contactons Freddy, notre mécano de chez Iveco avec qui nous avions sympathisé.
Il repasse nous voir chez Fiat et selon lui aussi, le calculateur ne peut rien
avoir.
Nous allons de
retour voir le patron à midi, lui qui nous avait promis hier que « mañana mañana »,
c'est-à-dire ce matin de bonne heure, on s’occuperait de nous. Hors, il est
midi et nous n’avons vu personne malgré les promesses de Manuel ce matin dès
8h30 qui m’avait assuré venir me voir rapidement.
Puis en début
d’après-midi, Manuel arrive enfin, l’air décidé à bricoler cette valve. Il
bricole les fils du calculateur, bidouille des trucs que je ne comprends pas.
Puis, au bout d’une heure : MIRACLE, le moteur redémarre. Manuel lève les
yeux au ciel, un "alléluia" au bord des lèvres, l’air étonné que cela fonctionne de nouveau ! « Ne touche
plus à rien à Manuel, on va au Pérou ! ». Nous partons faire deux fois
le tour de Calama. Le moteur fonctionne bien mais semble manquer de puissance.
Mais il est difficile de s’en rendre compte car tout est plat autour de Calama.
Que
faire ? On part ? On ne part pas ? La prochaine ville est à plus
de 300 km de désert. Celle d’après est 400 km encore plus loin.
Nous retournons
chez Fiat voir Freddy qui nous dit de partir malgré le voyant allumé, le code
défaut toujours présent et le manque de puissance. Il a confiance dans sa valve
de rétention qu’il a installée. Il nous explique l’avoir prise sur un engin de
travaux publics New Holland... Peu importe, sa bidouille semble fonctionner.
Désespoir ou
inconscience ? On part. On rallume la balise GPS que vous étiez nombreux à
scruter. Incroyable, nous avons eu entre 300 et 400 connections quotidiennes
sur le blog ces derniers jours.
Ah si, on
repasse chez Fiat rassurer Manuel, récupérer notre rallonge électrique et
payer... Mais, là aussi, l’opération est gratuite et le patron nous dit
juste : « buen viaje ». « Bon, ben, Gracias ! ».
Si la
réparation tient, on ne s’en sera sorti pas trop mal... « à peine »
1000€ de dépannage et c’est tout, pas de pièces ni de main d’œuvre, aussi bien
chez Fiat que chez Iveco. Évidemment, un petit billet pour deux mécanos
préférés, Manuel et Freddy... sans qui nous aurions fait notre vie à Calama.
Rapidement,
nous quittons Calama.
Nous passons devant la mine de cuivre de Chuquicamata dont je vous ai parlé dans le précédent article.
Petit arrêt devant un parking où sont stationnés les fameux engins. Le gardien nous autorise à nous approcher de ces monstres roulants.
Nous nous retrouvons rapidement en plein désert. Les premières montées nous font douter. Avons-nous pris la bonne décision car le camping-car a bien du mal à grimper ? Nous arrivons sur un haut plateau. Ce n’est pas trop mal. Je suis lancé à 90 km/h quand... tout à coup... le moteur se coupe. Tous les voyants s’allument au rouge. Que dalle, que tchi, nada,.. J’arrive à m'engager sur le début d’une piste et je m’arrête en plein désert. Calama est à 40 km derrière nous. Iquique est à plus de 250 km devant nous. ANGOISSE.
Je donne aussitôt un coup de démarreur qui relance le moteur. Gros coup de pédale d’accélérateur
qui monte le compte-tour à plus de 4000 tours. Le ralenti semble tenir. Nous repartons.
Que s’est-il
passé ?
La route ne se
passe pas trop mal. Le moteur manque de puissance, n’a pas de reprise mais bien
lancé, roule à plus de 100km/h.
Par contre les
montées nous rappellent notre tendre jeunesse où nous roulions en 2CV ! En
bas des côtes : 90km/h. En haut des côtes : 50km/h.et oui, elle n'est pas si loin cette époque où nous partions avec cet attelage ! et bien, on roule à la même vitesse...
La route est
belle mais les paysages sont horribles. Un désert à perte de vue labouré par les engins de TP. Des pylônes
soutiennent des kilomètres de lignes électriques qui traversent ce désert.
Par endroit,
des hameaux abandonnés certainement car la vie est impossible ici dans ces
endroits où il ne pleut quasiment jamais. La pluviométrie est de 0,8 mm par
an !
Des carcasses
de voitures accidentées restent sur les lieux du drame.
Nous croisons des engins de TP à côté notre camping-car ressemble au camping-car Playmobil de Victor.
Sur 300 km,
nous n’avons traversé aucune ville, aucun village, aucun hameau. De temps en
temps, un site industriel ou des carrières et des mines.
Nous n’avons vu
aucune forme de vie animale ou végétale. S’il y a bien un endroit où il ne faut
pas tomber en panne, c’est bien ici. Ce désert est
vraiment hostile !
En plein
désert, arrêt obligatoire à un poste douanier marquant l’entrée dans la zone
franche d’Iquique. Les voitures stationnent sur la route. Les conducteurs font
la queue sur la route. Improbable en plein désert. Un simple tampon sur
notre certificat d’importation temporaire au Chili et c’est reparti.
Autour de ce
poste, des dizaines de véhicules abandonnés, recouverts de poussière donnent
une impression de fin du monde.
En fin de
journée, nous bivouaquons dans une station service, ce qui ne nous était pas arrivé
depuis plus de deux mois. Quel bonheur !
Nous sommes
rassurés d’avoir pris le risque de prendre la route. Mais il nous faudra encore
quelques jours pour reprendre confiance en notre monture.
Vendredi 19
février :
Une seule
envie : ROULER ! D’une part pour se rassurer sur le moteur, d’autre
part pour avancer un peu. Et puis aussi, parce qu'il n'y a pas grand chose à visiter comme vous pouvez le voir.
Iquique, grande
ville du nord du Chili est à 50 km en retrait de la route panaméricaine sur
laquelle nous roulons. Nous hésitons un court instant à y passer pour aller
montrer le camping-car dans un nouveau garage. Mais non, ce n’est pas
raisonnable. Ils vont nous faire perdre du temps et peut-être nous remettre en
panne. Et puis, la prochaine ville Arica, n’est qu’à 400 km de désert de
là !
Nous nous
arrêtons visiter l’incroyable site d’Humberstone classé au Patrimoine Mondial
de l’Humanité par l’Unesco.
La construction
de cette ville a débuté en 1862 autour d’un gisement de salpêtre. La ville compta
jusqu’à 5000 habitants mais est aujourd’hui une ville fantôme car la mine a
fermé en 1960. Le climat sec de la région a contribué à la préservation des
bâtiments.
Le salpêtre,
plus connu sous le nom chimique de nitrate de potassium, servait comme engrais.
Voici quelques publicités françaises du début du 20ème siècle
ventant les mérites des engrais chiliens.
Nous commençons la visite par une grande allée où les baraquements servent de musée.
Anaïs et Victor sont surpris par les jeux faits de fils de fer et les wagons en boîtes de sardines.
Une autre
présente des outils. Victor veut acheter un rabot pour son papi Jean-Claude qui en fait la collection mais nous lui expliquons que cela va être compliqué dans un musée... Nous découvrons des moules en bois
dans lesquels était coulé du métal fondu pour fabriquer des outils... et des
WC !
Nous observons également le confort rudimentaire de l’époque en visitant l’intérieur reconstitué des habitations du début du 20ème siècle.
Nous avançons dans le centre de la ville en traversant les rues bordées par les maisons d'habitation construites de bois, et panneaux métalliques.
Nous découvrons des infrastructures montrant le passé prospère de cette exploitation du salpêtre telle cette énorme piscine aux parois métalliques rivetées avec son plongeoir, ses gradins et ses vestiaires.
Un peu plus loin, la grande place d'Humberstone, le marché, l’église entièrement construite en bois.
Nous visitons
l’école qui accueillait plus de 500 élèves répartis dans 8 salles de classe. Audrey joue à la maîtresse.
Inscrira-t-elle Humberstone dans sa liste de vœux lors de sa participation au mouvement de la rentrée 2016 ? J’en doute... car elle hésite sur la classe à double niveau. Elle a encore quelques semaines pour y réfléchir...
Inscrira-t-elle Humberstone dans sa liste de vœux lors de sa participation au mouvement de la rentrée 2016 ? J’en doute... car elle hésite sur la classe à double niveau. Elle a encore quelques semaines pour y réfléchir...
Un peu plus
loin, le théâtre de 1936 avec ses parquets cirés, sa grande scène et ses
superbes fauteuils en bois.
Un petit détour par l'hôpital.
La visite se poursuit par le secteur industriel. Nous errons dans de grands hangars abandonnés à jamais. Les machines-outils et des carcasses de locomotives, de wagons sont là, rouillés pour l’éternité.
Nous avons été enchantés par cette visite et celle-ci a fait le plus grand bien aux enfants qui ont passé 3 heures à courir, malgré la chaleur accablante. Cela leur a fait le plus grand bien.
Nous prenons la route après déjeuner. Nous faisons un détour pour aller observer un géoglyphe haut de 86 mètres pour 3000 m² de superficie (le plus grand du monde) : el Gigante de Tarapaca. Sur les flancs du Cerro Unitas, il regarde l’horizon de l’océan Pacifique. Il représenterait le Dieu Créateur, et est coiffé d’une parure avec un oiseau dans la main gauche. Ce géoglyphe aurait été réalisé entre l’an 1000 et 1400.
Nous reprenons
la route et allons parcourir plus de 350 km avec les mêmes symptômes qu’hier.
Pas pire. Plus de panne. Peu de puissance. Pas de reprise. Côtes difficiles
mais ça monte quand même en troisième. Heureusement, le moteur a du couple, et bien
que je n’arrive pas à pousser les rapports, il arrive quand même à emmener les
vitesses supérieures, même en sous régime.
Je suis un peu
rassuré par les nombreuses longues montées de col qui ne se passent pas trop
mal.
Nous avons
traversé les mêmes paysages qu’hier. Le nord du Chili sur cet axe de la panam’
n’est vraiment pas joli. Les reliefs vallonnés à l’approche de
la ville d’Arica sont cependant moins monotones. Par endroit, un maigre cours
d’eau ou une nappe phréatique permettent à la vie de se développer.
Nous attaquons
3 montées de 20 km chacune suivies d’autant de descentes vertigineuses. On
observe un certain nombre de voitures quelques centaines de mètres plus bas
dans le ravin.
Certains conducteurs chanceux en manque de freins arrivent à s'enfiler sur les pistes d'urgence, d'autres pas.
Sur certaines collines pelées, nous voyons d’autres géoglyphes représentant des figures humaines ou géométriques.
Sur certaines collines pelées, nous voyons d’autres géoglyphes représentant des figures humaines ou géométriques.
Le site de Chiza présente de superbes géoglyphes.
Un peu plus loin, à l’approche de la grande ville d’Arica, certains géoglyphes paraissent plus récents !
Un peu plus loin, à l’approche de la grande ville d’Arica, certains géoglyphes paraissent plus récents !
Les chiliens boivent une quantité de soda impressionnante. Dans le magasin où nous faisons un gros plein de
courses avant de passer au Pérou demain , il
y a des lots de 3 bouteilles consignées de 2 à 3 litres de sodas. Il y a même des promos
sur des kits poulet+Coca...
Arrivés à l’altitude 0, Anaïs et Victor ressortent les bouteilles vides dans lesquelles ils avaient enfermé de l’air à 4832 mètres d’altitude il y a quelques semaines... La bouteille est toute écrasée de par la différence de pression atmosphérique. C’était la petite leçon de sciences du jour.
Nous
bivouaquons face au Pacifique en comptant sur notre bonne étoile pour qu’il n’y
ait pas de tsunami cette nuit. Bon le parking sur lequel nous dormons est en
fait le lieu de rendez-vous des amants d’Arica. Les couples ne sont pas gênés
de notre proche présence pour s’ébattre amoureusement dans leurs voitures.
Samedi 20
février :
En toute
sécurité, les enfants jouent sur la plage.
Dernier passage
à la pompe et au supermarché Lider pour dépenser nos derniers pesos chiliens.
Puis nous nous apprêtons à quitter ce merveilleux pays qui nous a enchantés au
même titre que l’Argentine. Nous sommes rentrés au Chili pour la première fois
en Terre de Feu au mois d’Octobre. Depuis, quelle variété de paysages et de
climats nous avons trouvée ! Nous avons été enchantés par la désolation de
cette Terre de Feu, la traversée mythique du détroit de Magellan,
l’extraordinaire parc national Torres del Paine, la séduisante île de Chiloé,
les majestueux volcans Osorno et Villarica, la verte région de Pucón, les
tentaculaires grandes villes de Santiago et de Valparaiso, la mystérieuse île
de Pâques, l’incroyable désert d’Atacama... Nous gardons également un bon
souvenir de l’accueil et de la bienveillance des chiliens. Nous avons passé
également de merveilleux moments avec nos amis voyageurs.
Nous voici donc
dans la longue file d’attente du poste douanier de la frontière. Des
dizaines de personnes font la queue au poste de Migración du coté argentin.
Info pratique pour les futurs voyageurs : il faut aller acheter dans le
bâtiment de droite au 2ème étage à la caisse de la cafétéria les
formulaires à remplir permettant de rentrer au Pérou. (2000 pesos pour nous 4,
paiement CB possible).
Le second
passage se fait pour la sortie du véhicule du Chili.
Quelques
centaines de mètres, on recommence mais côté chilien. Audrey fait la queue avec
les enfants le temps que je change à la casa de cambio quelques dollars contre
des Nuevos Soles péruviens pour acheter l’assurance obligatoire.
On se fait
tamponner les passeports. Les passagers passent d’un côté au scanner comme à
l’aéroport. De mon côté, je reprends le volant et passe au contrôle du
véhicule. 2 douaniers montent dans le véhicule et contrôle tous les placards.
Nous ne le savions pas mais les produits frais ne sont pas autorisés. Ils
veulent me jeter mes 2 douzaines d’œufs, mes 6 oignons, mes 6 tomates, un gros
melon et le fromage. Je négocie avec les douaniers en leur expliquant que nous
allons manger ce midi tout ça. Ils repartent avec 2 oignons et 3 tomates. Le reste ne doit pas être dangereux sanitairement. Ils
me confisquent également ma bouteille neuve de Pisco en m’expliquant que c’est
le seul alcool interdit d’importation au Pérou car c’est la boisson nationale.
Je négocie en leur expliquant que nous allons la boire aussitôt car c’est
aujourd’hui l’anniversaire de ma
femme... Ils n’apprécient pas la blague et partent avec la bouteille. Je
regrette de ne pas l’avoir vidée dans l’évier mais bon, ils m’auraient embêté
sur autre chose.
Les formalités
ne sont pas finies. Il faut à présent se faire imprimer le certificat
d’importation temporaire du véhicule, ce qui est chose faite au bout d’une ½
heure.
C’en est fini
avec le passage de la douane mais pas avec les formalités administratives car
il faut à présent acheter l’assurance Soat obligatoire pour circuler au Pérou.
Pour les futurs voyageurs, elle s’achète juste après le poste de frontière
(grand bureau Soat sur la droite). Paiement en pesos chiliens, en dollars, en Nuevos
Soles ou en CB. Coût : 9300 pesos chilenos pour un mois ou 15100 pesos chilenos (19$US) pour 6 mois pour
ceux qui repassent comme nous au Pérou pour la redescente vers le sud.
Repas et gâteau
d’anniversaire où Audrey souffle ses allumettes en guise de bougies.
Elle ouvre
ses cadeaux que nos deux adorables enfants lui offrent : un chapeau et un
tour de cou en tissage local.
Puis, c’est à nouveau le désert... 400 km de désert de sable... Pas de vie... Des paysages désolés... Tacna, est une grande ville agitée au milieu de cette immensité de ce décor minéral. Enfin du wifi permettant de donner des nouvelles, chose que nous n’avions pas pu faire depuis notre départ de Calama.
Puis, c’est à nouveau le désert... 400 km de désert de sable... Pas de vie... Des paysages désolés... Tacna, est une grande ville agitée au milieu de cette immensité de ce décor minéral. Enfin du wifi permettant de donner des nouvelles, chose que nous n’avions pas pu faire depuis notre départ de Calama.
Nouveau contrôle des douanes en plein désert qui ne se limite qu’à un simple contrôle de papiers. Pas de fouille pour nous.
Puis, un
policier nous arrête. « Vous allez dans quelle
direction ? » « Nous allons vers
Arequipa » « Ah, vous pouvez m’emmener ? ». Nous voici
avec un auto stoppeur en uniforme, arme à la ceinture. C’est parti pour 4
heures de route à échanger avec lui. Moment sympathique à parler de son pays,
du nôtre, de guerres, de religions, de terre sainte (là, j’ai décroché un
peu...) et d’apocalypse qui aura lieu dans 5 ans selon lui. Pas très rassurant...
La conduite à la péruvienne que j'ai adoptée, à savoir doublement sur les lignes continues et excès de vitesse ne semblent pas offusquer mon passager.
Nouveau contrôle de policiers qui font une drôle de tête en voyant celle de mon passager. Cela ne les empêche pas de faire un contrôle approfondi de mes papiers et de me reprocher de conduire torse nu.
Nouveau contrôle de policiers qui font une drôle de tête en voyant celle de mon passager. Cela ne les empêche pas de faire un contrôle approfondi de mes papiers et de me reprocher de conduire torse nu.
Nous voyons des
« villages » où on se demande comment peuvent vivre les gens dans un
tel endroit inhospitalier. De gros projets d’irrigation dans le désert sont en
cours.
Nous traversons
une vallée fertile arrosée par un cours d’eau qui permet la culture de céréales
et de riz.
De grands filets sont tendus dans le désert dans le but de récupérer l’humidité du brouillard. Les gouttelettes prisonnières des mailles du filet sont récupérées dans des cuves.
La fatigue me
gagne et je n’aime pas trop rouler la nuit mais je me vois mal planter mon auto-stoppeur en plein désert. D’autant plus qu’il fait dans 2 heures le trajet
retour en bus. Nous roulons jusqu’à 21h30 et nous nous arrêtons bivouaquer dans
une station service à l’entrée d’Arequipa. Nous sommes à 2335 mètres d’altitude
dans la deuxième ville du pays. Nous apprenons qu’il n’est que 19h30.
Changement de fuseau horaire oblige (2 heures de différence avec le Chili et 6
heures avec la France). Il va donc falloir s’habituer à ce qu’il fasse nuit à
18h30, en plein été !
Nous avons
parcouru 1 200 km depuis Calama et nous sommes un peu rassurés. De toute façon,
il ne nous reste plus que 10 000 km à faire avant la fin du voyage...
Bien fatigués,
la rue très bruyante ne nous empêche pas de nous endormir profondément...
jusqu’au moment où à 23h30, on frappe à la porte. J’ouvre la fenêtre de la
capucine. C’est la police qui nous dit que l’endroit n’est pas sûr pour passer
la nuit et que pour nous protéger, ils vont se garer en face pour nous
surveiller. Bon, ils ne vont rester qu’une heure. Cependant, nous ne craignons
pas grand chose garés à 10 mètres du pompiste qui travaille toute la nuit...
Dimanche 21
février :
Ecole, mise à
niveau de mon liquide de refroidissement qui semble avoir une fuite, ménage,
lessive, cafés... Bref, du quotidien...
En fin de
matinée, nous montons chercher un stationnement pour visiter le centre
historique d’Arequipa, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco.
Nous tentons l’approche de la Plaza de Armas et par chance trouvons dans la
Calle Bolivar, un endroit pour nous garer au pied de l’église San Agustín, à
100 mètres de la place centrale de la ville. De plus, c’est gratuit, ça semble
sécurisé et on capte le wifi de l’hôtel à qui je suis allé demander la
contraseña pour me connecter à leur réseau. Quelle chance de pouvoir bivouaquer
en hyper centre historique de cette ville de 880 000 habitants !
Nous partons
une heure appréhender l’atmosphère de la ville et de la Plaza de Armas. Cette
superbe place, bordée de bâtiments sur arcades est pleine de monde en ce
dimanche. L’ambiance est sympa.
Pas beaucoup de tenues traditionnelles comme nous pensions en voir. Mais les gens ont les traits andins.
Pas beaucoup de tenues traditionnelles comme nous pensions en voir. Mais les gens ont les traits andins.
Retour au
camping-car car c’est l’heure de l’apéro. Avec une journée de retard, nous
ouvrons la bouteille de Coteaux du Layon que nos amis Dimitri et Manuela avaient offert à
Audrey pour son anniversaire !
L’après-midi
est consacrée à la visite du superbe monastère de Santa Catalina de
Siena, « une ville dans la ville » avec ses rues, ses places.
C’est en 1579, 40 ans après l’arrivée des premiers espagnols à Arequipa, qu’est fondé ce lieu où des femmes d’origines sociales diverses entrent au couvent, abandonnant leur famille à jamais. Durant 4 siècles, 170 nones et leurs 300 servantes ont vécu ici. Ce monastère est encore occupé par 30 sœurs âgées de 18 à 90 ans aujourd’hui mais dans une partie qui ne se visite pas. Ce n’est que depuis la visite du Pape en 1985 qu’elles ont le droit de parler et de sortir.
C’est en 1579, 40 ans après l’arrivée des premiers espagnols à Arequipa, qu’est fondé ce lieu où des femmes d’origines sociales diverses entrent au couvent, abandonnant leur famille à jamais. Durant 4 siècles, 170 nones et leurs 300 servantes ont vécu ici. Ce monastère est encore occupé par 30 sœurs âgées de 18 à 90 ans aujourd’hui mais dans une partie qui ne se visite pas. Ce n’est que depuis la visite du Pape en 1985 qu’elles ont le droit de parler et de sortir.
Pour y entrer,
les femmes issues des grandes familles d’ascendance espagnole, devaient verser
une dote conséquente au moment de prononcer leurs vœux. En contrepartie, elles
étaient autorisées à avoir jusqu’à 4 servantes, à organiser des réceptions.
Construit en
tuf de lave blanche, c’est le monument qui exprime le mieux l’architecture
coloniale d’Arequipa. Un imposant mur d’enceinte isole cette citadelle du reste
de la ville. Ce magnifique monument a été restauré suite aux séismes de 1958 et
1960.
Cet ensemble de
bâtiments couvre une superficie de 20 hectares en plein quartier historique
d’Arequipa.
La visite
commence par les parloirs, seul lieu où les religieuses pouvaient une heure par
mois échanger avec le monde extérieur.
C’est dans la
salle des ouvrages que les religieuses, avec l’accord de l’Evêque, recevaient
des visites importantes.
On traverse le
patio du silence aux murs peints en rouge vif et en bleu nous rappelant celui
des jardins de Majorelle de Marrakech.
Autour de ce cloître, nous visitons plusieurs cellules ou plutôt appartements composés de cuisine à ciel ouvert, cabinet d’aisance et salon, petit patio extérieur.
Nous empruntons
la rue Malaga, elle aussi comptant plusieurs cellules, chacune ayant au dessus
de sa porte d’entrée le nom de la religieuse y habitant.
La salle Zurbarann aujourd’hui transformée en musée, abritait autrefois une infirmerie avec dans chaque alcôve des lits.
Dans la calle
Cordoba, nous visitons la salle où étaient fabriquées les hosties. Nous y
voyons entre autres ustensiles, ce mortier en pierre poreuse qui servait à
filtrer l’eau pour la fabrication des hosties, ainsi que ce moule à hosties.
Toutes les rues portent des noms de villes espagnoles. Elles sont bordées par d’autres cellules que nous visitons.
Petite pause au Café del Monasterio pour y déguster un cappuccino accompagné de pâtisseries faites par les religieuses ressemblant étrangement aux mantecaos pieds-noirs !
La pluie commence à tomber et à nous refroidir. Cela fait bien 3 mois que nous n’avions pas vu une goutte de pluie !
Nous traversons
l'étonnant lavoir fabriqué dans des demi-jarres.
Suivent les
cuisines collectives noircies par les siècles de fumée qui jusqu’en 1871 étaient
en fait la première chapelle du monastère.
Nous visitons la cellule de Sœur Ana de los Angeles Monteagudo à qui on attribue d’innombrables miracles et qui fut prieure du monastère où elle mourut en 1686. Elle fut béatifiée par Jean Paul II en 1985.
On poursuit la visite par l’immense réfectoire et le cloître Majeur, grand espace fleuri orné lui aussi de fresques.
La visite se termine par l’église et l’ancien dortoir abritant une pinacothèque rassemblant 400 peintures.
Bien refroidis
par cette fin de visite pluvieuse, nous allons nous réfugier dans notre
camping-car. Les messes de l’église voisine s’enchaînent depuis ce matin et les
chants raisonnent dans le camping-car. Il est 18h, la nuit commence à tomber.
Audrey prépare une soupe pour nous réchauffer. Quel changement d’ambiance avec
les chaudes journées passées en plein désert !
Après une bonne pause au camping-car car la pluie tombe sans discontinuer, nous repassons devant la cathédrale. Sa façade très massive qui borde la place d'armes mesure 108 mètres et n'est en fait qu'un décor car c'est le flanc de l'église. Elle a été reconstruite en 1868 dans un style néo-Renaissance suite à de nombreux tremblements de terre et incendies.
Enfin, nous terminons notre journée et notre visite d'Arequipa par l’église San Agustín, à côté de laquelle nous bivouaquons. Superbe façade sculptée.
et un dernier petit tour sur la Plaza de Armas... de noche.
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Lundi 22
février :
Nous ne sommes
pas remis du décalage horaire. Bon d’accord, les enfants se sont couchés hier
soir à 19h30... Ce matin, tout le monde est réveillé à 6h30... L’école commence
à 7h15 ! et à 9h15, la récré commence...
Nous partons
visiter Arequipa, la ville blanche. Tous les monuments sont construits en tuf
volcanique. La ville a conservé de son
passé colonial un superbe centre historique.
Nous commençons
par la Casona Iriberry qui abrite l’université nationale de San Agustín. Joli
patio intérieur et jolie vue depuis les toits sur les enfilades des arcades de
la Plaza de Armas.
Non loin de là,
nous passons sous le joli porche de la Casa del Moral et sa superbe façade
sculptée du 18ème siècle.
Le centre ville
assez touristique contient un grand nombre de boutiques vendant de superbes
tissages en laine d’alpagas et de bébés alpagas. Le travail est superbe.
Passé
le splendide portail ouvragé de style baroque, nous accédons à une succession
de 3 mignons patios aux décors sculptés et aux menuiseries en bois ciselé.
Les banques à d'autres endroits du quartier historique occupent de superbes édifices monumentaux des années 1940-1950, au style néo-aréquipénien.
Le Pasaje de la
Catedral est une jolie petite rue remplie de restos.
Nous arrivons
quelques cuadras plus loin à l’église
Santo Domingo. Les séismes l’ont détruite et de l’ancien édifice du 17ème
siècle ne subsiste que la tour et un élégant portail sculpté.
Les
tremblements de terre étant fréquents ici (le dernier remonte à 2012), il y a
des points de rassemblements dans l’église en cas de nouvelle alerte près des piliers.
Nous visitons
un des principaux monuments de la ville, l’église jésuite de la Compañia.
Datant du 17ème siècle, elle possède une façade baroque splendide offrant une profusion
de détails représentatifs du métissage préconisé par les jésuites. Les pumas,
serpents et oiseaux côtoient les anges emplumés.
L’intérieur de
l’église est également très beau de par son retable tout en bois sculpté et doré du 18ème siècle. Les églises sont très fleuries et toujours remplies de fidèles qui prient.
Nous accédons à
la chapelle San Ignacio. Elle est superbe. L’intérieur de sa coupole polychrome
est couvert d’une décoration exubérante d’oiseaux, de fleurs.
Deux cloîtres
aux piliers superbement sculptés sont également très agréables à visiter. Ils sont aujourd'hui occupés par des boutiques.
Nous allons
ensuite nous abriter de la pluie au marché couvert, très coloré et très animé.
Quelle
profusion de fruits, légumes, viandes, viandes séchées, produits laitiers,
bazar, fleurs...
Les étals sont
très bien agencés. Il y a une quantité incroyable de variétés de pommes de
terre. Il y en aurait plus de 4000 espèces différentes au Pérou.
Il y a même un secteur vendant des plantes médicinales, des produits aphrodisiaques ou encore des fœtus de lamas séchés (pour les rituels chamaniques).
Nous montons à l’étage
manger au Comedor, sortes de restos populaires où mangent les locaux. A nous
quatre, nous mangeons entrée (Chayro pour nous, Caldo Blanco pour les enfants) et plat (Loma saltado pour nous et Chuleta Frita pour les enfants... nous non plus, on ne sait pas ce qu'on a mangé mais c'était plutôt bon !) pour 3€ en tout !
Retour en début
d’après-midi au camping-car pour nous mettre à l’abri de l’humidité, faire une
pause et attendre que les bâtiments n’ouvrent de nouveau leurs portes à 17h. En chemin, nous passons
devant de jolies maisons aux balcons de bois bien travaillés.
Enfin, nous terminons notre journée et notre visite d'Arequipa par l’église San Agustín, à côté de laquelle nous bivouaquons. Superbe façade sculptée.
et un dernier petit tour sur la Plaza de Armas... de noche.
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