Photo Alpagas

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mercredi 16 mars 2016

Equateur du 9 au 13 mars : Catacocha, Loja, Cuenca

653 km parcourus du 9 au 13 mars
24 415 km parcourus depuis le départ



Mercredi 9 mars :


Nous avons bivouaqué une dernière fois au Pérou à Piura, avant d’y revenir dans environ 6 semaines après notre séjour en Equateur. Ayant eu un peu de mal à avoir du bon wifi ces derniers jours, je me réfugie pendant 3 heures dans un cyber café afin de mettre en ligne le précédent article. Audrey reste au camping-car faire l’école aux enfants. J’en profite également pour faire les réservations des hébergements pour notre séjour sur l’archipel des Galápagos qui approche.
En fin de matinée, nous quittons la ville en direction de l’Equateur. Les abords de la ville sont toujours très sales. Le désert aride jusqu’à présent, se transforme en paysages beaucoup plus verts.
Nous sommes toujours sur la panaméricaine. Mais pourquoi n’y a-t-il plus de camions ? Il y a bien une autre route qui monte vers le nord en empruntant la côte. On se sent bien seuls sur cet axe. La route est pourtant en bon état et rectiligne...
Les habitations sont à présent construites en morceaux de bois.

La nature est beaucoup plus propre au fur et à mesure que nous montons. Changement et prise de conscience de la population ?
Nous arrivons à la poussiéreuse ville de Las Lomas à l’heure du déjeuner. Les rues non goudronnées sont défoncées et remplies de nids de poules. Dans cette ville assez importante, quasiment pas de voitures mais des centaines de motos-taxis, signe d’un niveau de vie moins élevé certainement.

Nous descendons à la recherche d’un petit comedor pour se restaurer pour quelques nuevos soles. En sortant du camping-car, je m’aperçois que nous avons crevé une roue à l’arrière. Première crevaison ! Ça y est Miguel, tu peux en boire une !! J’avais bien senti que le camping-car chassait un peu sur la route mais je ne pensais pas du tout à une crevaison. Certainement que les suspensions pneumatiques compensaient les effets de rouler à plat. Heureusement, mon pneu pourtant tout neuf d’il y a quelques centaines de kilomètres n’a pas l’air abîmé.
Nous partons à la recherche d’un lieu pour manger mais là, même si nous ne sommes pas difficiles, ce n’est pas possible. Il fait plus de 40°, le poisson et la viande sont sur des étals non réfrigérés en pleine poussière. Les vendeurs tentent peu efficacement de chasser de grosses mouches. Cela ne nous inspire pas confiance, d’autant plus que nous sommes tout juste remis de petits problèmes intestinaux... sans rentrer dans les détails... Nous rentrons dans la casa rodante. Audrey cuisine, je change ma roue en perdant un litre de transpiration. La poussière se colle. Douche indispensable !
Nous reprenons la route pour parcourir les quelques dernières dizaines de kilomètres avant la frontière. La végétation change et se densifie. Nous voyons les montagnes au loin devant nous où les sommets sont dans la brume. La température diminue. Plus aucun déchet sur les bas-côtés.



L’asphalte est en bon état. Nous ne voyons toujours aucun camion et très peu de voitures. Par contre, nous croisons des zébus sur la route.
Formalités assez rapides au poste de frontière de Macará aussi bien du côté péruvien que du côté équatorien.
En voyant des grands panneaux, je me renseigne sur le fameux virus Zika. La douanière me rassure en me disant que l’Equateur n’est pas touché... Bon, on ne craint rien en altitude. On prendra juste nos précautions en se rapprochant de la forêt amazonienne.

La route pénètre dans la montagne, grimpe en altitude et très rapidement atteint les 2000 mètres. Les paysages sont superbes. La végétation est de type tropical.
D’une densité très importante, elle est plongée dans une brume permanente. Nous avons l’impression qu’il va faire nuit alors qu’il n’est que 16 heures.
Le camping-car fonctionne bien et grimpe bien les côtes. Je suis fier de lui. Quant à nous, nous avons enfin quitté la chaleur écrasante de la côte nord du Pérou que nous avions du mal à supporter.
La nuit arrive mais pas moyen de s’arrêter. La végétation est très fournie jusqu’aux bords de la route. Pas de parking. Pas de villages mais de simples petits hameaux très en pente et sans beaucoup de places pour nous accueillir. Nous arrivons de nuit et sous la pluie à Catacocha. Nous trouvons de quoi stationner près des halles. A plat, ce qui semblait improbable. Juste à côté, une femme cuisine et vend des portions de foie grillé, poulet grillé parfumé au fenouil, riz, haricots, banane plantin, le tout accompagné d’une sauce très parfumée et d’un verre d’infusion au fenouil... tout ça pour 2 dollars la portion, soit moins de 2€. Nous nous régalons de ce plat bien copieux, bien au chaud dans notre camping-car.

Jeudi 10 mars :

La nuit a été calme. Nous ouvrons la fenêtre de la capucine. Des maillots de foot et autres articles vestimentaires sont accrochés à 40 cm du camping-car. Le marché a ouvert au petit matin et notre présence ne semble déranger personne.
Après l’école, nous allons découvrir cet agréable lieu.

Nous découvrons de nouveaux fruits exotiques et légumes.



Nous faisons des courses pour quelques dollars.La vie n’est vraiment pas chère ici non plus. Ça nous change de l’Argentine et du Chili.
Dans un coin des halles, un endroit regroupe une quantité impressionnante de « restos ». Des femmes préparent à manger dans des petites cuisines donnant sur 2 ou 3 tables installées pour le peu de clients.
 

Ce premier contact avec les équatoriens est très agréable. Sourires, signes de la main, petits mots gentils... donnent une impression très agréable. Le Pérou était aussi accueillant mais cela nous paraît encore plus chaleureux ici. Nous passons certes pour des extra-terrestres avec notre engin dans ces coins qui ne voient pas beaucoup de touristes, mais cela ne nous empêche pas d'avoir un signe de la main, un pouce qui se lève, un sourire et des passants qui viennent engager la conversation.
Il est temps de prendre la route après avoir remis juste les quelques litres de gasoil nécessaires à rejoindre la grande ville, la station service ne m’inspirant pas confiance dans cette petite ville, d’autant plus que le volume vendu de gasoil ne doit pas être énorme étant donné qu’il n’y a quasiment pas de camions qui passent et que presque toutes les voitures roulent ici à l’essence. J’en remets pour 5 dollars, ce qui me permet de repartir avec presque 5... gallons. Ici, comme au Pérou, c’est l’unité de mesure anglo-saxonne qui prévaut. Et un gallon, c’est 3.785 litres ce qui ramène le prix du litre à 0,27€ ! (deux fois moins cher qu’au Pérou et presque quatre fois moins qu’en Argentine...).
La route serpente à des altitudes comprises entre 1500 et 2500 mètres.


Les côtes sont fortes mais le camping-car les monte normalement. Mais les descentes sont aussi fortes avec des pentes proches de 10% m’obligeant à descendre en 1ère vitesse à une vitesse de 20km/h, tellement elles sont longues, .
La végétation change; il y a bien longtemps que nous n’avions pas vu des forêts de conifères.
Nous roulons vers la ville coloniale de Loja, 185 000 habitants, capitale de la province du même nom. Cette ville est l’une des plus anciennes du pays. Elle fut fondée en 1548. Perchée à 2100 mètres d’altitude, nous arrivons à trouver un stationnement, une nouvelle fois, près de la place centrale.
Cette dernière, appelée Parque Central est un joli square bordé de bâtiments coloniaux dont celui du siège de la Gobernación de Loja.


La cathédrale n’a rien d’exceptionnel mais mérite tout de même une petite visite. Elle est entièrement peinte à l’intérieur.

Nous empruntons la calle Bolivar, elle aussi bordée de jolis bâtiments dont certains sont construits en bois.




Nous passons devant la mignonne église Santo Domingo avec sa façade en briques. Son intérieur est très fleuri par de jolis et gros bouquets de fleurs fraîches.

Un peu plus loin, la place de l’Indépendance possède en son centre un grand monument en hommage à cet événement et l’église San Sebastián, datant du 20ème siècle.

Nous empruntons la calle Lourdes en passant sous un portique ouvragé, représentant la vierge de Lourdes.
Dans cette rue, s’alignent toute une série de maisons colorées aux balcons et fenêtres en bois sculpté.



Loja se revendique comme l’une des villes les plus écologiques du monde avec son système de tri des déchets et son recyclage des ordures et des eaux usées. Quel contraste avec le Pérou, pourtant si près.
Retour au camping-car. On passe récupérer notre roue réparée de sa crevaison et on cherche péniblement un lieu de bivouac. Finalement, ce sera près d’une station service. 

Vendredi 11 mars :

Ecole, pleins et vidanges du camping-car et nous prenons la route dès 10 heures. Seulement 200 km nous séparent de notre étape de ce soir mais ce sont 200 km de virages en montagnes, de descentes et de montées. Sans exagérer, nous n’avons pas dû faire plus de 10 km sur le plat. Le reste était une succession de très fortes pentes m’obligeant à descendre une nouvelle fois au frein moteur en première vitesse, à 20 km/h et 3000 tours/min. Les paysages sont heureusement merveilleux même si la végétation est moins tropicale qu’hier. Dans ces vertes collines, paissent paisiblement des vaches.


 Des petites fermes isolées cultivent des minuscules parcelles.

Toujours très peu de camions sur cet axe panaméricain mais nous comprenons mieux maintenant en voyant le relief.

Il est d’ailleurs assez impressionnant de rouler parfois sur la crête des montagnes avec de chaque côté de la route, de très profondes vallées.

Dans les hameaux traversés et sur les bords de route, nous  voyons les premières tenues traditionnelles d’Equateur.






Nous nous arrêtons en fin de matinée dans la petite ville de Saraguro, à 2400 mètres d’altitude.
C’est aujourd’hui jour de marché. Nous parcourons la rue principale et nous régalons de petits nougats. Nous nous arrêtons faire une pause dans un café. On nous sert du café en poudre que nous n’arrivons pas à finir... On prendra notre prochain café dans le camping-car...
Les femmes portent de longues jupes noires à jupons brodés et un haut noir, avec de superbes colliers de petites perles. Elles sont coiffées d’un chapeau en feutre.

Les hommes sont habillés de pantacourts noirs, et de chemises. Eux aussi, ils portent un chapeau qui recouvre souvent une longue chevelure tressée.


La tenue noire serait une façon d’exprimer depuis 5 siècles le deuil pour l’assassinat par l’espagnol Pizarro de leur empereur Inca, Atahualpa.


L’après-midi est consacré à la difficile conduite et le passage d’un col à 3400 mètres d’altitude. La redescente sur la ville de Cuenca, 1000 mètres plus bas se passe bien. La moyenne d’aujourd’hui est de 36 km/heure !

Sur le bord de la route, des cochons entiers grillent à feu doux.

Nous apprécions beaucoup ces paysages verdoyants. Encore une fois, aucun déchet ne vient polluer cette magnifique nature.
Le sud de l’Equateur, du moins dans cette région montagneuse que nous traversons, paraît moins pauvre que le Pérou. Les habitations sont moins précaires. Même les plus modestes sont construites en matériaux durs.

Les abords des maisons sont entretenus et souvent décorés de quelques fleurs.
 Nous voyons de jolies maisons.

Nous arrivons à Cuenca, troisième ville d’Equateur par sa population (500 000 habitants). Nous trouvons un lieu de bivouac (rue Francisco Talbot à côté du « parque de la madre », pour les prochains voyageurs) au pied de la vieille ville sur un parking surveillé 24/24 avec eau et wifi à disposition pour 5$ par jour. On n’aime pas trop payer pour dormir mais c’est assez confortable dans une grande ville de trouver un stationnement bien situé et surtout surveillé. Nous allons dégourdir les jambes de nos jolis enfants au parc voisin de la Madre. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas vu un aussi beau parc. A vrai dire, nous avons vu extrêmement peu d’aires de jeux pour les enfants au Pérou.
Apéro pour fêter ça. Et pour l’occasion, nous ouvrons notre dernière petite boîte de foie gras...

Samedi 12 mars :

Nous partons visiter le cœur historique de Cuenca, classé au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.

La visite commence par celle du passionnant et très riche musée des cultures aborigènes.

Cette magnifique collection archéologique composée de 5000 pièces appartient à l’ancien ministre de la culture... Elle est classée selon les différents peuples ayant peuplés l’Equateur depuis 3000 avant notre ère jusqu’à l’arrivée des espagnols.
La collection est bien mise en valeur et les objets ne sont pas tous dans des vitrines.
Parmi les pièces intéressantes, il y a des lithophones, qui sont des pierres musicales datant du paléolithique. Toutes donnent un son différent.
Il y a une importante collection de céramiques peintes, allant de la représentation du phallus aux assiettes, aux instruments de musique, aux statuettes (culture Tolita, Valdivia, Machalilla, Chorrera, Narrio, Jama, Coaque -4000 à +500).




Une superbe marmite de sorcier et des mignonnes statuettes (culture Bahía -500 à +500).

Un grand Shamán avec offrandes (Bahia).
Des superbes plats et des sifflets en céramique (culture Guangala -500 à +500).

Des assiettes et une statue de mâcheur de coca (culture Tuncahuán, Cuasmal -500 à +1500).

Des grandes jarres (culture Panzaleo -500 à +1500).
Des jolis colliers (culture Tacalshapa -500 à +1500).

De curieuses statues aux boucles d’oreilles métalliques (culture Puruhá -500 à +1500).

Des bruleurs d’encens zoomorphes (culture Manteña -500 à +1530).
Des amphores géantes aux motifs géométriques (culture Inca 1450-1530).
Des pinces à épiler et des broches (Inca).

La salle des métaux rassemblent une collection de bijoux dont ces pectoraux en cuivre.
Sortis de cet intéressant musée, nous traversons la rue et visitons l’église de Todo Los Santos.
A l’époque de la colonisation, se trouvait à cet emplacement une chapelle provisoire où a été célébrée la première messe après l’arrivée des espagnols en 1534. L’église actuelle date de 1820 et est juste rouverte depuis 2014 après une longue restauration suite à un incendie en 2006.

Du parvis, agréable vue sur El Barranco, le ravin et la rivière Tomebamba près de laquelle nous sommes garés. Elle constitue la limite entre la nouvelle et l’ancienne ville.
Nous passons devant une belle demeure coloniale abritant le Musée d’Arts Populaires fermé aujourd’hui.
Quelques dizaines de marches plus haut, nous arrivons dans la vieille ville et découvrons de magnifiques maisons aux dessous de toits très ouvragés. Il en est de même pour les entourages de fenêtres et les garde-corps des balcons.

Nous visitons la Casa del Sombrero. C'est un vieil atelier de tissage et de mise en forme sur des moules en bois des chapeaux.


Nous sommes en effet au pays du Panama. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le fameux chapeau Panama est d’origine équatorienne. L’origine de la paja toquilla (la paille) remonterait à 4000 av JC. Les espagnols découvrirent ce chapeau de paille au moment de la colonisation. Pendant la construction du canal de Panamá, des ouvriers du monde entier utilisèrent ces chapeaux de paille équatoriens pour se protéger du soleil. Ils ont ainsi été baptisés panamas. Leur nom originel étant sombrero de paja toquilla. La fibre vient des jeunes pousses de palmiers d’Equateur. Le panama est reconnaissable à sa forme (large bord) et à sa couleur ivoire et se distingue par sa grande finesse. Il est confectionné à la main avec une patience légendaire. Les prix vont de 15 à 1000 $ selon la finesse du point de tissage. Le Panama est d’ailleurs classé au Patrimoine Mondial Culturel Immatériel de l’Humanité par l’Unesco, au même titre que la gastronomie française ou que la fauconnerie...
Le sombrero est d’ailleurs beaucoup porté dans les rues de Cuenca, essentiellement par les gens habillés de façon traditionnelle.









D’autres personnes sont élégamment coiffées d’un chapeau en feutre.
Nous visitons un autre atelier, la Casa Paredes Roldan qui fabrique dans la plus pure tradition des panamas depuis 1946.
Voici les différentes étapes du tressage du panama de droite à gauche. Cette étape est souvent réalisée à la campagne et les opérations se font en ville, notamment à Cuenca.  La qualité du panama vient de la qualité du noeud de départ et de la finesse de la fibre et du tressage.






Nous allons par la suite, faire un tour au marché couvert Mercado 10 de Agosto installé sous une grande halle. La population de Cuenca vient s’y approvisionner en produits agricoles de la région.
La balade est sympathique au milieu des étals de fruits au 1er étage, de légumes au 2ème étage, d’épices, de fleurs, de viandes et de poissons.



Le dernier étage est un lieu de restauration où nous cherchons mais rien ne nous tente, même pas les Cuis (cochons d’Inde).
Nous ne sommes pas non plus mis en appétit par les crèmes glacées.
Petit détour par la place San Francisco, elle aussi occupée par un marché.
 La rue Mariscal est bordée de jolies maisons.


Nous arrivons Parque El Calderón qui occupe le cœur de la ville. En son centre, 8 arbres gigantesques, des araucarias ont été rapportés du Chili en 1865.

Le Parque est dominé par l’imposante façade en briques de la cathédrale que nous visiterons un peu plus tard une fois que nous aurons réussi à remplir nos ventres. Ce sera chose faite dans un petit resto sympathique.
Ayant repris des forces, nous passons devant l’église Santo Domingo.



Un peu plus loin, mignonne petite Plaza de las Flores où prend place un marché aux fleurs.


Superbe portail de l’église Carmen de la Asunción, datant de 1730 (l’une des plus anciennes de la ville), avec d’intéressantes sculptures baroques et des colonnes torsadées.
Nous voici de retour à la cathédrale de la Immaculada Concepción, considérée comme l’une des plus belles d’Amérique du Sud. Sa construction a duré de 1855 à 1960 !

Imposant édifice mélangeant les styles romans, Renaissance et gothique se voyant de loin avec ses coupoles en céramiques bleues et blanches.
Le sol est en marbre de Carrare. Les chapelles, les pilliers sont aussi en marbre rose, blanc et vert.
 

Superbe et colossal baldaquin de bronze doré.
Imposante statue de Jean Paul II venu ici en 1985.
Nous sortons sur la Parque El Calderón où nous observons les passants. La ville paraît bien calme et apaisante.


Le Parque est entouré de jolis bâtiments coloniaux et par l’ancienne cathédrale El Sagrario, désacralisée.





Pas très loin, la cour supérieure de justice occupe un superbe bâtiment en pierre de lave.
Retour au camping-car après être passés à la laverie récupérer des draps tout propres. Mais une fois de plus, sans doute seuls les voyageurs au long cours peuvent comprendre le plaisir de dormir dans des draps propres... ça n’arrive pas souvent durant le voyage alors on savoure le moment !
Nous en profitons pour faire un sacré rangement et nettoyage intérieur et extérieur de notre casa rodante qui en avait bien besoin.
Petit tour au parc de jeux et un peu d’ordinateur pour écrire cet article et trier les photos. Il s’agit de les trier et de les classer au fur et à mesure car on est déjà à 23 000 clichés pris depuis 7 mois.


Dimanche 13 mars :

Malgré la pluie, nous sortons nous promener dans les rues de Cuenca, direction le marché 9 de Octubre.
Sous des grandes halles bétonnées, prennent place des dizaines de marchands vendant fruits, légumes, viandes et poissons. Les stands sont bien tenus, bien fournis, appétissants.







Nous retournons visiter l'intérieur de l’église Carmen de la Asunción, fermée hier.
C’est la fin de la messe. L’église est comble. Son intérieur est ravissant avec ses plafonds en bois peint et ses lustres.
 La chaire et l’autel sont incrustés de miroirs.
En sortant, un petit marchand nous vend de fines tranches de banane frites et salées.
Retour à la boutique El Paseo El Barranco pour acheter deux panamas traditionnels de la région et du pays. Joli souvenir artisanal entièrement fait à la main. Anaïs et Victor posent avec des panamas en cours de fabrication.

Nous empruntons la calle Larga bordée de jolis bâtiments en briques.



Nous allons manger au marché où nous étions ce matin, tellement les stands paraissaient appétissants. Sur un premier comptoir, nous nous régalons d’un ceviche de camarones (grosses crevettes crues marinées dans du jus de citron mélangées à une soupe froide). Un délice.
A l’étage, nous achetons la spécialité de la région, le hornado (cochon entier grillé). A un moment, la vendeuse qui a les bras trop courts me demande de lui passer la tête du cochon que j’attrape par les oreilles (pas la vendeuse mais le cochon).
Retour sous la pluie au camping-car chargés de poches de fruits et légumes, de viande et de fromage.


L’après-midi pluvieux nous fait quitter la ville où nous avions prévu de rester une nuit de plus. Nous sommes en effet dans la saison des pluies dans la sierra équatorienne. 
Cuenca restera dans le top 3 de nos villes préférées en Amérique du Sud avec Arequipa au Pérou et Salta en Argentine. Nous avons bien sûr adoré la beauté de ses monuments bien restaurés et bien mis en valeur mais surtout l’atmosphère qui se dégage de ses rues et de ses places. Les tenues traditionnelles des habitants, la gentillesse des gens, la propreté de la ville, les marchés bien achalandés, le climat, les parcs, la quiétude de la circulation... en font une ville très agréable.
Lors de la préparation de notre parcours, nous avons au maximum fait en sorte d’aller dans les pays en fonction des contraintes climatiques (froid, neige, routes impraticables ou coupées, altitude, saison des pluies...) et également par rapport à la Péninsule Valdés en Argentine où les baleines ne pouvaient être observées que durant quelques semaines. A partir de ces « contraintes », il fallait tracer une boucle d’environ 30 000 km avec comme point de départ et d’arrivée l’Uruguay. L’Equateur est le seul où ce n’est pas le meilleur moment pour y aller mais nous n’avions pas le choix dans notre itinéraire. Et puis, on aura peut-être un peu de chance...
Une superbe route fraîchement refaite quitte la jolie ville de Cuenca. Il s’agit toujours de la Panaméricaine. Les paysages sont très vallonnés, très verts. Il y pousse des résineux et des eucalyptus. De nombreuses maisons et fermes isolées occupent le territoire. Les habitants exploitent des petits élevages de vaches, de lamas, de chèvres, de moutons, de cochons et cultivent quelques parcelles de terre. Cette dernière a l’air bien fertile par sa couleur noire. Nous sommes à la limite des nuages en montant à plus de 3000 mètres.


Après deux heures de route, nous arrivons à Ingapirca à 3230 mètres d’altitude où nous allons bivouaquer sur le parking des ruines Incas que nous allons visiter demain. Des équatoriens viennent discuter avec nous et nous offrent casquettes et tee-shirts. Je discute avec un couple de retraités allemands parcourant le monde au volant de leur 4x4. Ça fait rêver ! Même si nous avons l’immense chance de réaliser notre rêve, ce magnifique voyage en famille en Amérique du Sud, l’idée de vivre notre retraite dans 30 ans comme ça nous tente bien !
Pour me consoler de l’état de la carrosserie de mon camping-car juste nettoyé d'hier soir, Audrey me propose un Pisco-jus de poire. J’accepte.
Joli coucher de soleil sur un paysage accidenté et entrecoupé de cultures et de pâturages avec les ruines du plus important site Inca de l’Equateur au premier plan... (visite au programme de demain) ça mérite bien un deuxième apéro.


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