Mercredi 6 avril :
4 heures du matin, le réveil
sonne. C’est aujourd’hui le grand jour, celui de partir en voyage de noces.
Nous partons pour les « îles enchantées » (premier nom donné à
l’archipel au 16ème siècle), de leur vrai nom « Archipel de
Colomb » mais bien évidemment plus connues sous le nom d’archipel des GALAPAGOS !
Voici une lune de miel pas commune. Pas beaucoup de « jeunes » mariés
partent avec leurs enfants ! Pour ceux qui ne le savent pas, nous nous
sommes mariés juste avant de partir en Amérique du sud en juillet 2015. Et nous
avons été gâtés par nos invités qui ont généreusement rempli durant cette belle
fête une jolie boîte qui nous permet de nous offrir cette destination de
rêve ! Encore merci à toute la famille et tous les amis...
Nous sommes donc garés à Quito
sur un parking privé et sécurisé de l’aéroport. Une navette taxi est prête pour
nous amener tous les 4 (avec nos nombreux bagages) au nouvel aéroport Mariscal
Sucre ouvert depuis 2013. L’ancien était dangereusement enclavé en plein centre
ville de Quito et était considéré comme l’un des plus dangereux du monde.
Nous passons les formalités
habituelles des aéroports, bien que nous n’ayons pas de douane à passer car il
s’agit d’un vol national. Cependant, des formalités propres aux Galápagos nous obligent
à passer à un comptoir spécial qui nous délivre une carte de transit moyennant
20$ par personne. Au même endroit, un premier contrôle des bagages vérifie
qu’on n’introduise sur les îles ni aliment frais, ni graines, ni animaux.
Heureusement, après vérification, ils ne nous jettent rien des 22 kg de boîtes
de conserves et autres aliments secs que nous emmenons en prévision de la vie
très chère sur cette destination très touristique, notamment sur l’île
d’Isabella. Ce ne sera pas suffisant évidemment mais cela nous permettra de
manger quasiment une semaine sans aller au resto ou sans acheter sur place dans
les épiceries locales.
Avant d’embarquer, nous avons la
chance depuis la première fois que nous tournons autour de la région de Quito d’avoir
un ciel dégagé et qui nous permet de voir les volcans alentours, dont le
majestueux Cotopaxi, ce fameux sommet qui était jusqu’à présent bien caché.
Ce
cône parfait enneigé sur la moitié de sa hauteur est incroyablement beau. Et le
plus beau est à venir dans quelques minutes...
7h10, l’avion en bout de piste
prend son envol alors que le jour s’est levé depuis quelques dizaines de
minutes.
Rapidement, nous survolons Quito
distant d’une trentaine de kilomètres. En prenant de l’altitude, nous nous
rendons compte de l’étendue de cette capitale de 2,7 millions d’habitants. Les
nouveaux quartiers se construisent sur les pentes des dangereux volcans. Nous voyons les pistes de l'ancien aéroport de Quito.
Nous avons depuis les airs une
vue à couper le souffle sur le volcan Cotopaxi et le fameux et dangereux Pichincha.
Nous survolons sa caldera. Superbe.
Puis nous traversons une fine couche de
nuages et voyons ensuite seulement les sommets des autres hauts volcans à 5 000
ou 6000 mètres dépasser.
Voici avant d’atterrir un petit
mot sur les Galápagos. Cet archipel a été créé il y a 3 millions d’années par
des volcans en éruption (mais la partie submergée de l’archipel remonterait à
15 millions d’années). Il est composé de 13 îles d’une superficie supérieure à
10km², de 17 îlots et de 47 récifs disséminés sur une surface marine de
70 000 km² dans l’océan Pacifique. La ligne équatoriale traverse cet
archipel. L’activité volcanique est encore intense et donne lieu à des
éruptions annuelles. Il y a 2 000 cratères dans l’archipel.
Les îles furent découvertes en
1535 et servirent de refuge et de base de ravitaillement en eau et en viande
aux pirates jusqu’en 1710. Puis à la fin du 18ème siècle, les
premières missions scientifiques débarquent. Le siècle d’après sera marqué par
une extermination des otaries et des baleines. En 1832, l’Equateur prend
possession des îles. En 1835, le célèbre naturaliste anglais Charles Darwin
explore l’archipel, durant son voyage de 5 ans autour du monde. Il débarque à
bord du HMS Beagle dont nous avions vu la réplique en construction à Punta Arenas
au sud du Chili il y a quelques mois.
Durant cette visite historique de 5 semaines, le savant britannique se familiarise avec la faune et notamment les 13 espèces de pinsons endémiques des Galápagos, ce qui lui permet de mettre au point sa théorie de l’évolution des espèces selon laquelle, toutes ces espèces ont évolué à partir d’une seule originelle qui aurait migré depuis le Costa Rica. C’est après la parution de « L’Evolution des Espèces » en 1859, que ces îles deviendront célèbres. En 1934, les premières lois sur la protection de l’archipel sont promulguées, transformant une partie des îles en Parc National. Et en 1959, la totalité des îles devient protégée.
Durant cette visite historique de 5 semaines, le savant britannique se familiarise avec la faune et notamment les 13 espèces de pinsons endémiques des Galápagos, ce qui lui permet de mettre au point sa théorie de l’évolution des espèces selon laquelle, toutes ces espèces ont évolué à partir d’une seule originelle qui aurait migré depuis le Costa Rica. C’est après la parution de « L’Evolution des Espèces » en 1859, que ces îles deviendront célèbres. En 1934, les premières lois sur la protection de l’archipel sont promulguées, transformant une partie des îles en Parc National. Et en 1959, la totalité des îles devient protégée.
En 1986, est
délimitée une réserve marine, la seconde au monde par sa taille. Le site fut le
premier site inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1978.
26 500
habitants vivent aujourd’hui sur l’archipel et 200 000 touristes y
viennent tous les ans (il y en avait 20 000 en 1980...).
Mais depuis 2007, l’Unesco a
classé pendant quelques temps, l’archipel sur la liste du patrimoine mondial en
péril. L’écosystème est menacé par l’importation de multiples espèces animales
(chiens, chats, souris, rats...) qui modifient le contexte écologique. Le
tourisme est également une menace pour l’environnement. La population locale
s’accroit de 6% par an. Une marée noire a touché l’archipel en 2001 et une
éruption en 2009 a durement touché les populations animales.
Voilà pour ces quelques
explications sur les Galápagos. Nous sommes toujours en vol à 10 000
mètres au dessus du Pacifique et l’avion amorce sa descente. Après avoir volé
1h50 et parcouru 1 245 km, le petit Boeing 319 se pose sur l’île de Baltra,
toute petite île aride située à quelques dizaines de mètres de celle plus
grande de Santa Cruz. Nous nous acquittons des droits d’entrée sur l’archipel
moyennant 100$ par adulte et 50$ par enfant.
Un premier bus nous prend en
charge pour parcourir les quelques kilomètres jusqu’au passage en bac qui va
nous mener sur l’île principale. Chargement des bagages sur le
toit de l’embarcation puis 5 minutes de traversée du canal d’Itabaca.
Puis de
nouveau, nous montons dans un deuxième bus pourri qui si on a de la chance nous
mènera 40 km plus loin au sud de l’île à Puerto Ayora, seule ville de l’île. Il
n’y a plus de places assises dans le bus. Qu’importe, on s’assoit par terre dans
le couloir central.
A mi-distance, une forte odeur de brûlé se répand dans le
bus. Le chauffeur descend et remonte indiquant qu’un pneu est crevé. Il reprend
la route et espère faire les derniers 20 km ainsi mais n’en fera qu’à peine la
moitié jusqu’au moment où le pneu explose et le bus se retrouve sur la jante.
Il fait 30°. On est en plein soleil. Par chance, un autre bus vide est dans le
coin et nous amène au centre de Puerto Ayora. Ouf... De là, nous prenons un des
nombreux taxis pick-up blancs sillonnant la ville qui nous amène à l’hôtel que
nous avons réservé pour une seule nuit.
L’après-midi, nous allons nous
repérer dans Puerto Ayora. Cette ville est la ville principale de Santa Cruz et
également de l’archipel avec ses 12 000 habitants. Ses habitants vivent du
tourisme, de la pêche, du commerce et de l’agriculture.
Nous sommes évidemment
immédiatement attirés par le Pacifique et ses eaux turquoise et incroyablement
transparentes.
Rapidement, nous voyons les
premiers fameux animaux marins pour qui nous sommes venus. Pélicans par
dizaines, crabes rouges, otaries et iguanes marins nous accueillent sur le
marché aux poissons où ils tentent de glaner quelques restes du retour de
pêche.
Aucun de ses animaux ne semblent
avoir peur des humains et en particulier les otaries qui occupent les bancs
publics...
Sur la côte, poussent dans l’eau de mer les palétuviers formant
la mangrove dans lesquels les pélicans sont posés. C’est un vivier de poissons, de crustacés et de mollusques. Ces
arbres qui arrivent à pousser dans l’eau salée purifient l’eau, protègent la
côte des vagues et tsunamis et évitent aussi l’érosion.
Nous voici embarqués, sur les
conseils d’un villageois qui nous indique une plage sympa, sur un bateau-taxi
qui nous fait traverser le port jusqu’à Finch Bay où nous trouvons une plage de
toute beauté, la playa Punta Estrada : sable blanc et fin, eau cristalline
à 25°, pas de courant, pas beaucoup de fond pour que les enfants puissent en
profiter...
Nous observons une mouette de
lave (Gaviota de lava) considérée comme oiseau côtier et espèce endémique de
l’île. Nous verrons un peu plus loin dans cet article la même espèce mais comme
oiseau marin et donc avec des pattes palmées.
Retour sur le port de Puerto Ayora
et nous profitons du retour de pêche pour nous acheter 1 kg de filets préparés
pour à peine 5$.
Nous ne rentrons pas très tard
car nous sommes debout depuis 4 heures du mat’ et puis demain matin de nouveau,
le réveil va nous réveiller pour la deuxième fois en deux jours et il faut dire
qu’on en a perdu l’habitude.
Jeudi 7 avril :
6 heures, dring... Nous quittons
déjà Puerto Ayora et nous nous dirigeons vers l’embarcadère du port où nous
allons prendre un bateau pour nous rendre sur l’île d’Isabella.
Mais pour rejoindre ce bateau qui
ne peut accoster au port où il y a peu de profondeur, nous devons prendre un
premier bateau-taxi qui nous y amène. Nous sommes une dizaine à bord d’un
bateau propulsé par 3 moteurs de 200 chevaux. Autant dire que ça pousse un
peu...
Les vagues sont bien formées et à la vitesse de 55km/heure, nous sommes
secoués dans tous les sens. Je serai le seul de la traversée à ne pas être
patraque. Audrey et les enfants ont failli donner à manger aux poissons. Voici
la tête des enfants et par respect pour Audrey (c’est quand même notre voyage
de noce !), je n’ose pas mettre une photo de sa tête.
Le sourire revient le court
instant où trois dauphins viennent faire de jolis sauts autour du bateau.
Puis au bout de deux heures et
environ 100 km parcourus, nous arrivons sur l’île d’Isabella.
De nouveau, nous
devons prendre un bateau-taxi pour rejoindre le rivage et de nouveau payer des
taxes portuaires.
Là, l’eau nous paraît encore plus
turquoise que sur Santa Cruz, et le sable encore plus blanc ainsi que les
cocotiers nous invitent à vite aller déposer nos bagages à l’hôtel du paisible
village de Puerto Villamil et à rapidement plonger dans le Pacifique. C’est une
première pour nous de venir dans un endroit de plages
« paradisiaques » et je vous assure, c’est vraiment paradisiaque. De
plus, nous sommes quasiment seuls en touristes sur la plage. C’est encore la
saison creuse.
Isabella longue de 130 km et large de 82 km (dans sa plus grande largeur) est la plus grande de l’archipel mais n’est peuplée que de 2 200 habitants. Elle possède 6 volcans dont certains en activité et dont le plus haut culmine à 1700 mètres.
Nous rentrons à l’hôtel qui
bénéficie d’une kitchenette très pratique pour cuisiner mais pas de table pour manger alors nous nous réfugions
donc dans la chambre.
Puis, nous partons affronter la
chaleur torride de l’extérieur. Nous traversons les ruelles sablonneuses du
village tranquille de Puerto Villamil (1600 habitants) où il n’y a qu’hôtels, petits
restos et supérettes.
Nous faisons un détour par la Poza Salinas, une agréable
lagune à quelques pas de l’océan.
Nous marchons sur la longue plage
de près de 3 km de long. Par endroit, des cordons de lave noire sont arrivés
jusqu’à la mer.
Sur cette lave noire, des iguanes marins à l’allure de dinosaures prennent le soleil. On les distingue à peine et il faut faire attention où on pose les pieds. Ils sont là par dizaines. Ils ne paraissent pas agressifs même si évidemment, nous ne prenons pas de risques.
Les iguanes marins, endémiques
(c'est-à-dire n’existant qu’ici) de l’archipel, sont avec les tortues les deux
curiosités reptiliennes des îles Galápagos. Ce sont les seuls lézards marins au
monde. Darwin écrivait : « c’est une hideuse créature, stupide et
maladroite ». Hideuse : oui, stupide : on ne sait pas,
maladroite : pas tant que ça car ils se déplacent facilement de rochers en
rochers et sont bien à l’aise dans l’eau. Les iguanes descendent à 20 mètres de
profondeur et ralentissent les battements de leur cœur pour rester jusqu’à une
heure sous l’eau. Ils se nourrissent d’algues marines. Par des jets allant
jusqu’à 30 cm, ils extraient par leurs narines de grandes quantités de sel
qu’ils ont ingurgitées en se nourrissant sous l’eau. Ils intimident ainsi leurs
ennemis. Les iguanes marins ont une espérance de vie de 25 à 30 ans.
Nous nous dirigeons vers le Centro
de Crienza de Tortugas Gigantes Arnaldo Tupiza. Nous y voyons un élevage de
tortues terrestres d’une taille impressionnante.
Ces tortues géantes appelées
« Galápago » grandissent jusqu’à l’âge de 100 ans et peuvent vivre
jusqu’à 150 ans. Elles atteignent alors le poids de 250 kg, certaines 400 kg.
Les tortues sont ici une espèce
menacée. Il existe onze sous-espèces de la grande tortue dont 5 sont présentes
sur l’île d’Isabella où nous sommes. 6 500 individus sont recensés sur Isabella
dont 4 000 vivent dans le cratère du volcan Alcedo.
Un petit centre d’interprétation
intéressant explique la vie des tortues.
Certaines tortues ont des
carapaces toutes aplaties. Peut-être se sont-elles trop reproduites !
Nous y voyons celles qui ont une carapace
en forme de selle de cheval, très relevée vers l’avant et où le cou et les
membres sont très longs. Ce type de tortue cherche sa nourriture en hauteur
(feuillage...).
Nous voyons également le type en
forme de dôme où la tortue cherche sa nourriture à même le sol. Elles vivent
alors dans des îles plus riches en végétation, et se trouvent dans les hauteurs
des volcans.
Les tortues cherchent des lieux
secs et avec suffisamment de terre pour nicher et pondre de 6 à 14 œufs avant
d’uriner et de faire leurs excréments dessus afin d’humidifier le sol. Ensuite,
elles recouvrent le nid et l’abandonnent.
160 jours plus tard, les œufs
éclosent et les bébés tortues attendront encore 30 jours dans le nid endurci
par la terre avant de sortir à la superficie. Pendant ce temps, elles survivent
grâce aux réserves alimentaires contenues dans leurs corps. Plus il y a de
bébés tortues, plus il sera facile de creuser un chemin pour rejoindre la surface.
Malheureusement, dans leur espace
naturel, beaucoup de nids sont détruits par des espèces d’animaux qui ont été
introduites par l’homme sur les îles (vaches, ânes, chiens, chèvres, fourmis,
sangliers, rats...). Ils se nourrissent des œufs, des bébés tortues ou
piétinent involontairement les nids. C’est pour cette raison que le Centro de
Crienza aide les tortues à se reproduire et à grandir en toute sérénité.
Nous rentrons par le même sentier
qu’à l’aller, super bien aménagé, qui traverse au milieu d'un paysage de lave volcanique, un réseau de lagunes et de mares
magnifiques. Nous voyons des flamencos Mayor (espèce endémique des
Galápagos), de mignonnes Cigüeñuela avec leurs pattes
rouges et leurs longs becs noirs ainsi que des Gallareta Frentirroja avec leurs
gros becs rouges.
D’énormes cactus poussent on se
demande comment sur la lave.
Sous les pommiers, des milliers
de mini-pommes d’environ 1 à 2 cm de diamètre sont à terre mais ces fruits ont
une substance laiteuse très irritante et sont vénéneux ; seules les
tortues peuvent les digérer.
Retour par la plage avec un
coucher de soleil comme on aimerait en voir tous les jours.
Vendredi 8 avril :
Dès 8h30, nous voici déjà rendus
à la Concha de Perla, non loin du port de Puerto Villamil. Il s’agit d’une
petite crique d’environ 50 mètres de diamètre, qui à marée basse est à l’abri
des vagues du Pacifique.
Pour nous donner envie de nous
mettre à l’eau, un iguane nage à la surface de l’eau... On y va quand même.
Même pas peur !
Nous nous équipons de masques et de
tubas et allons nager parmi les poissons multicolores. Les rayons du soleil
traversent l’eau limpide jusqu’à plusieurs mètres de profondeur.
Soudain, une otarie
nous approche à 1 mètre de distance. Magique !
Il a été recensé plus de
50 000 otaries. Ces animaux très sociables et très joueurs peuvent
atteindre 250 kg. Leur fourrure claire devient noire au contact de l’eau. Après
lecture dans nos guides, on apprend que les mâles s’approchent des baigneurs
pour marquer leur territoire (et peuvent mordre...) ; les femelles ne
mordent pas. Bon, pas évident de les reconnaître et encore moins sous l’eau. Le
mâle défend son territoire et son groupe
de 30 femelles. Pour se nourrir de sardines, elles plongent jusqu’à 60 mètres.
Retour par la côte au village. Des
otaries se reposent sur les bancs et sur le sable fin.
Cela explique-t-il les prix démesurés
de l’alimentation sur place (4$ le kg de tomates, 0,40$ la banane, 6$ la boîte
de thon...). Heureusement qu’on a prévu quelques repas en ayant fait les
courses sur le continent. De plus, les restos sont 2 à 3 fois plus chers que sur
le continent.
Nous traînons autour du port. Les
paysages sont incroyables. La mangrove entoure le petit port où flottent
quelques barques de pêcheurs.
Des pêcheurs reviennent
d’ailleurs de mer avec quelques beaux poissons dont des thons.
Nous nous remettons à l’eau sur
la jolie plage de sable blanc. Des pélicans bruns à l’envergure impressionnante
nous accompagnent, flottent sur l’eau à quelques mètres de nous et nous frôlent
en planant.
Sur les rochers de lave, bronzent des iguanes marins.
Un petit Canario María se met à
l’ombre de la mangrove.
Après avoir déjeuné et passé le
coup de chaud du début d’après-midi au frais de la chambre d’hôtel climatisée,
nous partons en direction de la zone marécageuse du Parque los Humedales.
Nous
traversons des zones humides dont le Poza de las Diablas. Les puits, les
plages, les baies, la mangrove de Puerto Villamil ont été désignées en 2002
comme zones humides d’importance internationale par la convention RAMSAR qui
est un accord entre les pays pour conserver ces zones du monde entier.
Nous marchons ensuite sur la superbe plage de sable blanc de Puerto Villamil.
Nous nous dirigeons pour nous rafraîchir une troisième fois de
la journée à la Playita. On y accède par un petit sentier bien aménagé au
milieu de ces zones humides...
... mais ce chemin est bien gardé par... des iguanes
énormes (environ 1 mètre de long) et légèrement... impressionnant. Ils n’ont
pas l’air d’avoir envie de bouger. Nous n’avons pas l’air d’avoir envie de
passer. Tant pis pour la plage.
Samedi 9 avril :
En fin de matinée, nous avons
rendez-vous pour notre première excursion en mer à la journée. C’est en effet
le meilleur moyen d’observer la faune souvent spécifique à chaque coin de
l’archipel. Le prix est assez élevé, il faut donc bien se renseigner et choisir
la plus adaptée à ce que nous voulons voir comme animaux. Il existe des
dizaines de possibilités de partir à la journée. Il est même possible de partir
plusieurs jours en croisière mais les prix sont encore plus prohibitifs.
Nous avons réservé aujourd’hui l’excursion
« los Tuneles » pour rejoindre le sud ouest de l’île d’Isabella. Une sympathique
équipe nous prend en charge à bord d’un bateau ne recevant que 10 passagers au
maximum. Après 45 minutes de navigation, nous faisons un premier arrêt autour
d’un îlot rocheux abritant une colonie de Piqueros Enmascarados, des oiseaux
marins de 90 cm.
En mer, nous voyons quelques raies Manta, appelée aussi « diable de mer ». Elles peuvent atteindre jusqu'à sept mètres d'envergure et deux tonnes. Bon, pas facile à prendre en photo mais voici le bout de leur aile.
Nous continuons et arrivons à
l’abri des vagues dans une petite crique. Pour nous accueillir, des Pingüinos
de Galápagos sont là, posés sur les rochers.
Ils font partie des espèces de manchots les plus petites au monde (35 cm). On repense inévitablement aux manchots royaux, hauts de 90 cm, que nous avions vus en Patagonie chilienne, qui étaient pratiquement les plus grands au monde.
Ils font partie des espèces de manchots les plus petites au monde (35 cm). On repense inévitablement aux manchots royaux, hauts de 90 cm, que nous avions vus en Patagonie chilienne, qui étaient pratiquement les plus grands au monde.
Puis, c’est le moment de passer à
l’eau. Deux activités de Snorkeling nous sont proposées aujourd’hui.
Avec gilets de sauvetage, masques, tubas et palmes, nous partons donc tous les 4 observer les fonds marins et les poissons multicolores. Superbe.
Avec gilets de sauvetage, masques, tubas et palmes, nous partons donc tous les 4 observer les fonds marins et les poissons multicolores. Superbe.
Nous remontons dans le bateau et apprécions la ration de spaghettis au thon après cet effort dont nous n’avons pas l’habitude.
Le bateau continue vers le site
de Los Tuneles. Des coulées de lave ont créé des centaines d'arcs et de
tunnels. Nous faisons une petite balade sur ces formations géologiques surprenantes
et profitons de ce merveilleux endroit.
Nous voyons en vol l’espèce marine de la Gaviota de Lava dont il n’existe que quelques centaines de couples sur l’archipel.
Puis nous rencontrons les fameux fous à pattes bleues (Piqueros a patas azules), une espèce endémique de l’île, dont la population est estimée à 10 000 couples.
Cette espèce de 80 cm de hauteur est appelée fou car elle est maladroite sur terre. 50% de la population mondiale vit aux Galápagos. Le plumage brun et blanc de cet oiseau contraste avec le bleu des pattes et le gris verdâtre de son bec. La tête, brun pâle, est striée de plumes blanchâtres qui lui donnent un étonnant aspect épineux. Le bleu des pattes devient plus foncé au fur et à mesure que le fou vieillit. Aussi, les femelles ont tendance à choisir des mâles plus anciens qui seront plus expérimentés pour ramener le résultat de la pêche aux petits. Le mâle se distingue par la taille de son iris qui est plus petite que celle de la femelle.
La reproduction commence par une parade élaborée du mâle au cours de laquelle il montre ses pieds bleus ; il semble danser !
L'accouplement ne peut avoir lieu sans que ne soit achevée la phase de la parade en vis à vis : comme son nom l'indique, les deux partenaires se tiennent face à face, chaque oiseau pointant le bec vers le ciel et tournant les ailes de façon à en présenter le dessus. Le mâle pousse alors un sifflement strident auquel la femelle répond en émettant des grognements. Nous assistons à ce spectacle magique.
Puis vient le moment de se remettre à l’eau pour observer de nouveau la faune marine.
Elles nagent tout doucement (comme des tortues..) en se propulsant par leurs pattes avant. C’est MAGIIIIIIQUE ! Cette espèce est la tortue verte du Pacifique, l’une des 4 espèces de tortues marines présentes aux Galápagos.
Nous voyons également des raies dorées
nager en groupe. Merveilleux de suivre ces corps aplatis se déplaçant par
ondulations de leurs nageoires.
Puis, nous partons à la recherche des requins ! Et grâce à notre guide, nous descendons en apnée durant une vingtaine de secondes dans une grotte sous-marine et tombons nez à nez avec une dizaine de requins à pointes blanches de récif ou requin Houareau.
C’est une espèce de requin qui vit dans les eaux tropicales de l'océan Indien et de l'océan Pacifique au large de petites îles ou dans des récifs coralliens. Le Requin à pointes blanches peut atteindre 3 m de long. Il est considéré comme super prédateur agressif, et se nourrit de poissons, de raies, de petits requins et de céphalopodes. Mais il n’y aurait aucune attaque mortelle humaine attribuée à cette espèce...
Nous nous remettons de nos
émotions avec Audrey. Evidemment, les enfants n’ont pas pu descendre en apnée
dans la grotte.
Nous continuons d’observer les
tortues. Main dans la main en amoureux, nous allons nager avec une tortue
énorme. Nous arrivons même à la caresser même si elle n’a pas dû sentir
grand-chose avec son épaisse carapace !
Dimanche 10 avril :
Ce matin, nous partons randonner
pour 15 km. Nous traversons le village, puis la grande plage. Le chemin
passe devant des Pozas, ces grandes lagunes salées où nous voyons encore de
jolis oiseaux comme cette Garza Morena (grand héron bleu).
Nous entrons sur le Camino de las
tortugas qui porte bien son nom car nous allons avoir de la chance et voir
durant notre balade 8 énormes tortues terrestres évoluant dans leur élément naturel.
Elles sont cependant bien cachées pour certaines et nous nous amusons à les chercher. On se demande comment elles arrivent à se frayer un chemin dans une végétation si dense.
Elles sont cependant bien cachées pour certaines et nous nous amusons à les chercher. On se demande comment elles arrivent à se frayer un chemin dans une végétation si dense.
C’est incroyable de les voir
tendre leur long cou pour décrocher les grosses « raquettes » de ces
arbres-cactus.
Ils poussent en hauteur afin d’éviter de se faire manger par les reptiles. Sur les îles de l’archipel où il n’y a ni tortues, ni iguanes, les Opuntia poussent au ras du sol. Les fleurs font le repas des abeilles et également des grands pinsons de cactus.
Le chemin se poursuit par une bonne
piste entre mangrove et forêt d’acacias Leguminosas et de cactus candélabres
atteignant 5 mètres de hauteur.
Durant toutes nos balades, nous
voyons beaucoup de lézards des laves. Sept espèces sont endémiques à
l’archipel. Ils mesurent de 12 à 25 cm. Les femelles se distinguent à la coloration
rouge de la gorge.
Nous arrivons ensuite au Mur des
larmes ou Mure de las Lágrimas.
De 1946 à 1959, l'île a accueilli un pénitencier pour les prisonniers politiques et les délinquants de droit commun. Les prisonniers avaient pour tâche de construire ce mur, pierre par pierre, dans des conditions inhumaines. Beaucoup y ont laissé la vie. Cette construction inutile est conservée en mémoire de la souffrance de ceux qui furent forcés par des gardiens réputés pour leur cruauté à édifier ce mur haut de 10 mètres, large de 6 mètres à la base et long de 120 mètres.
De 1946 à 1959, l'île a accueilli un pénitencier pour les prisonniers politiques et les délinquants de droit commun. Les prisonniers avaient pour tâche de construire ce mur, pierre par pierre, dans des conditions inhumaines. Beaucoup y ont laissé la vie. Cette construction inutile est conservée en mémoire de la souffrance de ceux qui furent forcés par des gardiens réputés pour leur cruauté à édifier ce mur haut de 10 mètres, large de 6 mètres à la base et long de 120 mètres.
Il ne reste du centre pénitentiaire que des chapes de béton et quelques éléments de structures métalliques mangées par la rouille.
Nous prenons un peu de hauteur et
avons ainsi une belle vue sur l’île et ses volcans dont le Sierra Negra. Son
énorme cratère est le deuxième plus grand au monde avec ses 11 km de diamètre.
La dernière éruption remonte à 1976.
Au loin, à 7 km de marche, la
ville de Puerto Villamil au bout de la longue plage de sable fin. Il est temps
de faire demi-tour.
En chemin, petite pause au niveau
d’une nouvelle particularité géologique. Un puits naturel dont les parois sont
uniquement faites de coulées de lave.
Plus loin, le Tunel del Estero a
été formé par une coulée de lave comme nous avions pu en voir sur l’île de
Pâques.
Après avoir marché plus de 10 km sous une chaleur torride et bu 4 litres d’eau, nous sautons à l’eau dans la petite crique de la Playa del Amor, très agréable à marée basse.
Des iguanes marins nagent en surface ou se prélassent sur les rochers. Sous l’eau, des poissons multicolores font notre bonheur.
Sur la longue plage, nous voyons
un Playera Común. Ces petits oiseaux marchent d’un pas très rapide sur le
sable.
Après-midi tranquille à se
reposer pendant la pleine chaleur à l’extérieur. Puis, nous retournons à la
Cancha de la Perla mais la marée est haute et a recouvert la crique.
C’est notre dernière soirée sur
cette île d’Isabella que nous avons adorée. Nous nous offrons une
« petite » pizza dans le centre de Puerto Villamil.
Lundi 11 avril :
Une nouvelle fois, le réveil
sonne. On commence à se réhabituer mais ce n’est pas facile !
Nous avons rdv à 5h30 à l’embarcadère
chargés de nos 7 bagages mais qui contiennent 22 kg de nourriture en moins...
Dès 6 heures, nous voici déjà
embarqués sur le même bateau qu’à l’aller pour revenir sur l’île de Santa Cruz.
Petit moment de bonheur où nous assistons au lever du soleil sur le Pacifique.
Autre grand moment de bonheur pour Audrey, la mer est calme ! De nouveau, un dauphin fait quelques sauts autour du bateau. Deux heures plus tard, nous arrivons dans le port de Puerto Ayora où bateaux de croisière dans l’archipel et voiliers de tourdumondistes ont jeté l’ancre.
Autre grand moment de bonheur pour Audrey, la mer est calme ! De nouveau, un dauphin fait quelques sauts autour du bateau. Deux heures plus tard, nous arrivons dans le port de Puerto Ayora où bateaux de croisière dans l’archipel et voiliers de tourdumondistes ont jeté l’ancre.
Nous prenons un bateau taxi pour
rejoindre la terre ferme puis un des 600 pick-up taxis blancs sillonnant la
ville qui pour 1$ seulement nous amène à l’autre bout de Puerto Ayora dans le
studio que nous avons réservé. Pas d’hôtel cette fois-ci. Nous logeons dans un
petit coin aménagé dans le terrain de particuliers. C’est toujours plus
appréciable qu’un hôtel et plus personnalisé comme accueil. Les enfants sont
ravis d’y trouver des petits chats et des jeux pour jouer.
Nous passons la fin de la matinée à nous reposer un peu suite au réveil matinal et au transport. Petites courses au marché où viennent s’approvisionner les locaux. Pas trop de touristes ici d’où des prix plus raisonnables qu’au « supermarché » du port. De plus, Audrey sympathise avec une vendeuse qui lui vend une dizaine de bananes pour 1$, puis lui en ajoute dix autres en cadeau, là où le client d’après achète seulement 3 bananes pour le même prix !
Nous passons la fin de la matinée à nous reposer un peu suite au réveil matinal et au transport. Petites courses au marché où viennent s’approvisionner les locaux. Pas trop de touristes ici d’où des prix plus raisonnables qu’au « supermarché » du port. De plus, Audrey sympathise avec une vendeuse qui lui vend une dizaine de bananes pour 1$, puis lui en ajoute dix autres en cadeau, là où le client d’après achète seulement 3 bananes pour le même prix !
Après déjeuner, nous nous
dirigeons vers la Station Scientifique Darwin. Ce centre assiste et protège la
procréation des tortues géantes et des iguanes avant de les élever et de les
relâcher dans la nature à l’âge de 4 ans sur leur île d’origine. Mais cette
partie du centre est actuellement en travaux et nous ne pouvons y accéder. Il
en est de même pour le centre d’interprétation. Une sympathique employée nous
invite à visiter le centre des visiteurs, malgré sa fermeture et les travaux en
cours. Nous y voyons un squelette de baleine échouée sur la plage et également de jolies
fresques murales représentant la faune locale et réalisée par des artistes de
l’île.
Bénéficiant de fonds de l’Unesco
et du gouvernement de l’Equateur, la fondation Darwin a depuis 1959 pour
principales fonctions l’information scientifique, la conservation des espèces
marines et végétales, des reptiles et des oiseaux, le développement de
programmes éducatifs, la formation de guides naturalistes...
Du haut d’un mirador, nous avons
une agréable vue sur le sud de l’île et en particulier sur la principale ville
de Puerto Ayora. Cette ville ne fut créée qu’il y a environ 90 ans.A l'opposé, les volcans du centre de l'île.
Nous pouvons tout de même
emprunter un sentier où nous voyons de jolis spécimens de tortues géantes.
Nous voyons aussi dans un enclos nos premiers iguanes terrestres.
Il existe deux espèces d’iguanes terrestres sur les îles Galápagos qui sont uniques au monde dont une qui n’existe que sur une seule île. Les iguanes terrestres sont très vulnérables à l’activité humaine. Ils perdent généralement les combats avec les prédateurs introduits sur l’île. Les animaux introduits par les premiers colons ont porté les iguanes terrestres à la limite de leur extinction. Les chats sauvages se nourrissent d’iguanes jeunes tandis que les chiens sauvages tuent les adultes. Les sangliers détruisent les nids. Les chèvres et les ânes arasent la végétation native, détruisant l’alimentation et les lieux de nidification des iguanes. En 1976, il ne restait plus que 100 iguanes terrestres aux Galápagos. Il y en aurait aujourd’hui entre 5 000 et 10 000. Ils vivent à l’intérieur des terres dans des petites grottes ou entre les cordons de lave. Ils ont comme les iguanes marins une grosse crête dorsale. Leur couleur en revanche vire du jaune orange doré au brun. Contrairement aux iguanes marins qui ont le nez carré, les iguanes terrestres ont le nez pointu. Ils peuvent mesurer jusqu’à 1,20 mètre et vivre 60 à 70 ans.
Nous voyons aussi dans un enclos nos premiers iguanes terrestres.
Il existe deux espèces d’iguanes terrestres sur les îles Galápagos qui sont uniques au monde dont une qui n’existe que sur une seule île. Les iguanes terrestres sont très vulnérables à l’activité humaine. Ils perdent généralement les combats avec les prédateurs introduits sur l’île. Les animaux introduits par les premiers colons ont porté les iguanes terrestres à la limite de leur extinction. Les chats sauvages se nourrissent d’iguanes jeunes tandis que les chiens sauvages tuent les adultes. Les sangliers détruisent les nids. Les chèvres et les ânes arasent la végétation native, détruisant l’alimentation et les lieux de nidification des iguanes. En 1976, il ne restait plus que 100 iguanes terrestres aux Galápagos. Il y en aurait aujourd’hui entre 5 000 et 10 000. Ils vivent à l’intérieur des terres dans des petites grottes ou entre les cordons de lave. Ils ont comme les iguanes marins une grosse crête dorsale. Leur couleur en revanche vire du jaune orange doré au brun. Contrairement aux iguanes marins qui ont le nez carré, les iguanes terrestres ont le nez pointu. Ils peuvent mesurer jusqu’à 1,20 mètre et vivre 60 à 70 ans.
Observation des différentes
espèces de pinsons.
Ils sont arrivés il y a un ou deux millions d’années en provenance du continent et se sont dispersés sur les différentes îles en s’adaptant aux contraintes de chaque île. Avec le temps, ces différentes populations ont créé 13 espèces, toutes recensées par Charles Darwin au 19ème siècle. Il écrivait d’ailleurs sa théorie de la survie du plus adapté : « Ce n’est pas le plus fort d’une espèce qui survit, ni le plus intelligent mais celui qui sait s’adapter au changement ». La fondation Darwin s’occupe aussi aujourd’hui de contrôler et d’éradiquer les maladies qui affectent les populations des pinsons des Galápagos.
Ils sont arrivés il y a un ou deux millions d’années en provenance du continent et se sont dispersés sur les différentes îles en s’adaptant aux contraintes de chaque île. Avec le temps, ces différentes populations ont créé 13 espèces, toutes recensées par Charles Darwin au 19ème siècle. Il écrivait d’ailleurs sa théorie de la survie du plus adapté : « Ce n’est pas le plus fort d’une espèce qui survit, ni le plus intelligent mais celui qui sait s’adapter au changement ». La fondation Darwin s’occupe aussi aujourd’hui de contrôler et d’éradiquer les maladies qui affectent les populations des pinsons des Galápagos.
Retour par la Playa de la
Estación mais la marée haute et les courants ne nous permettent pas de nous
mettre à l’eau.
Petit passage chez le poissonnier
et par le port illuminé.
Mardi 12 avril :
De bon matin, nous voici partis à
pied jusqu’au site de Tortuga Bay. Un long chemin pavé traverse un paysage
d’acacias et de cactus Opuntia qui sur cette île de Santa Cruz sont les plus
hauts de tout l’archipel.
Puis nous arrivons face à une longue plage de sable blanc d’environ un kilomètre.
Le sable est d’une granulométrie fine comme nous n’en avons jamais vu. Aucun coquillage, petit caillou, algue n’est présent mais vraiment que du sable. C’est magnifique.
La plage est quasi déserte et quelques pélicans y sont posés.
Mais les vagues et le fort courant rendent dangereuse la baignade ici. Il nous est conseillé de marcher jusqu’au bout de cette plage jusqu’à celle de Bahia Mansa. Et là, nous arrivons dans un nouvel endroit paradisiaque, une crique bordée de mangrove et de lave abrite une adorable plage. Des iguanes marins sont à l’abri des palétuviers et se reposent les uns sur les autres.
La crique est protégée des vagues du Pacifique, l’eau est peu profonde et assez chaude, en tous cas plus chaude que là où il y a de grosses vagues. Les Galápagos sont au point de rencontre du courant chaud El Niño redescendant du golfe de Panama et des eaux froides (courant d’Humboldt) remontant du sud est du Pacifique.
Je pars à la recherche avec
masque et tuba des poissons, tortues et... requins car il est censé y en avoir
ici mais pas de chance, je ne vois rien du tout.
Retour difficile sous la chaleur
du soleil équatorien à cette heure méridienne. Nous buvons des litres et des
litres d’eau. Nous sommes en effet dans la saison la plus chaude de l’année (+
de 30°) qui coïncide aussi avec la saison des pluies mais par chance, nous
n’avons pas une goutte d’eau.
Début d’après-midi au frais et
plus tard, nous partons faire les boutiques et acheter quelques souvenirs.
Comme d’habitude, nous privilégions l’artisanat local mais il est difficile de
trouver autre chose que du Made in China ou bien alors à l’extrême de très
chics galeries d’arts. Nous trouvons un juste milieu en achetant des jolies sculptures
en cèdre d’animaux marins des Galápagos.
Nous découvrons un petit jardin
public décoré de fresques et de sculptures en céramiques.
Nous croisons pour la troisième
fois de notre séjour ici, Marie-Christine, dite Titi, avec qui nous avions
sympathisé sur l’île d’Isabella où nous dormions dans le même hôtel. Elle avait
déjà capté l’attention d’Anaïs et de Victor en leur racontant des histoires
qu’elle écrit dont celle d’ « i minuscule ». Ce matin, en la
croisant sur le chemin de la plage, elle avait promis aux enfants qu’elle leur
raconterait de nouvelles histoires. Assis sur un banc, Anaïs et Victor ouvrent
grand leurs oreilles à l’écoute de « Madame Prout » et de « Dodo
au pays de l’assiette ». De sympathiques histoires remplies d’imaginaire
et de jeux de mots. Anaïs est quant-à elle très fière de raconter à son tour
une des histoires qu’elle a écrite à une auteure de littérature jeunesse !
Evidemment, comme tous les soirs,
nous passons acheter notre poisson sur le port où de nouveau, pélicans et otaries
sont à l’affût des restes jetés par les poissonniers.
Mercredi 13 avril :
Ce matin, direction le site de
Las Grietas en bateau taxi car il n’y a pas d’autres solutions pour y accéder.
Nous traversons un merveilleux secteur de salines naturelles où l’eau prend la
couleur rose.
Tout autour, de riches
propriétaires se font construire des maisons de rêve à l’architecture
intéressante. On trouve dans ce coin quelques hôtels pour clients fortunés.
Enfin, nous arrivons à un nouvel endroit
magique, Las Grietas, un paysage formé par une fracture volcanique, à l’allure
d’un profond canyon.
Nous nous baignons (pas Victor car il y a plusieurs dizaines de mètres de profondeur) dans cette piscine naturelle d’eau de mer. Les rayons du soleil au Zénith illuminent le fond du canyon aux parois basaltiques. De superbes poissons occupent paisiblement ces eaux claires et profondes.
Nous nous baignons (pas Victor car il y a plusieurs dizaines de mètres de profondeur) dans cette piscine naturelle d’eau de mer. Les rayons du soleil au Zénith illuminent le fond du canyon aux parois basaltiques. De superbes poissons occupent paisiblement ces eaux claires et profondes.
Retour par la Playa Punta Estrada
et pause baignade de nouveau pour se rafraîchir, sous un soleil écrasant.
En chemin, nous voyons des crabes
violonistes. Ce nom leur est donné à cause de leur pince gauche démesurée
atteignant une dizaine de centimètres alors que l’autre ne mesure que 2,5cm.
Autour du port, sur la lave, se
déplacent d’innombrables gros crabes rouges des Galápagos, ou Grapsus Grapsus.
Ils font partie des animaux emblématiques de l’archipel.
Nous visitons la Cueva Gallardo, un tunnel de lave, le deuxième plus long d’Amérique du sud. Il mesure plus de 2 km mais « seulement » la moitié est accessible au public. Nous descendons donc quelques marches et arrivons sous terre et apprécions déjà la fraîcheur qui sort de ce boyau.
Le tunnel, situé à Bellavista, avec ses 8 à 10 mètres de diamètre pourrait largement laisser passer un métro.
Un tunnel de lave se forme lors du refroidissement en surface du cordon de lave. Se crée alors une croûte épaisse autour de ce cordon mais la lave fluide continue de s’écouler à l’intérieur d’autant plus que celle-ci ne peut plus se refroidir, n’étant pas au contact de l’air. Elle descend donc en aval des pentes du volcan, laissant cet énorme boyau sur les parois duquel on se rend bien compte de l’écoulement de la lave. Le tunnel est bien aménagé et un peu éclairé. Nous avançons à la lumière des torches fournies et cela a un goût d’aventure pour Anaïs et Victor.
Jeudi 14 avril :
Nous partons dès 7 heures du mat’
en excursion pour la journée. Un mini-bus nous amène d’abord au nord de l’île
de Santa Cruz où nous embarquons sur un bateau, direction l’île de Seymour Nord
que nous atteignons au bout d’une bonne heure de navigation.
L’île ne possédant pas de port d’accès, nous sautons dans un Zodiac qui nous approche des rochers de lave et nous débarquons sur une île plate de 2 km². Le décor est aride et la végétation se compose de cactus Opuntia et de Palos Santos, arbres endémiques à l’île qui attendent les pluies de juillet et août pour sortir leurs feuilles.
L’île ne possédant pas de port d’accès, nous sautons dans un Zodiac qui nous approche des rochers de lave et nous débarquons sur une île plate de 2 km². Le décor est aride et la végétation se compose de cactus Opuntia et de Palos Santos, arbres endémiques à l’île qui attendent les pluies de juillet et août pour sortir leurs feuilles.
A l’ombre de cette maigre
végétation, nous voyons des iguanes terrestres d’un jaune doré superbe. Ce sont
les premiers que nous voyons dans leur espace naturel. Ils ont quand même une
meilleure tête que leurs cousins marins. Certains sont très gros et dépassent
le mètre de longueur. Ils ne paraissent pas du tout agressifs.
Nous faisons le tour de la partie sud ouest de l’île, à l’intérieur de laquelle nous trouvons des fous à pattes bleues. C’est toujours la saison de la drague et le mâle tente de séduire la femelle toujours d’un élégant pas de danse et en déployant les ailes, tout en sifflant longuement en pointant le bec vers le ciel.
Les fous font leur nid à même le sol sans branchage. Ils sont d’ailleurs en train de couver un à deux œufs dans un cercle créé par les jets d’excréments dessinant un soleil sur le sol. L’incubation dure un mois et demi.
Mais nous sommes venus ici surtout pour voir deux espèces caractéristiques de Seymour Norte, les Grandes Frégates et les Frégates Magnifiques. Ces oiseaux incroyables, endémiques des Galápagos, font leurs nids de branchages sur les Palos Santos ainsi que sur des buissons salés en bord de plage.
Leur envergure est aussi grande
que celle de l’albatros soit environ 2,50 mètres. Cet oiseau a perdu
l’imperméabilité de ses ailes et ne peut donc plus amerrir. Il passe son temps
à tourner en rond dans le ciel ou à planer. Il arrive quand même à pêcher avec
son grand bec et se nourrit de la nourriture volée en vol aux fous à pattes
bleues. Il se nourrit également des œufs des tortues et des jeunes tortues
après éclosion.
Les mâles ont un plumage noir
avec un magnifique reflet bleu vert. Les ailes sont longues et pointues et la
queue est très fourchue. Mais ils sont particulièrement reconnaissables en
saison chaude, en période des amours. Et nous avons de la chance car c’est en
mars-avril. Et nous y sommes ! Les mâles gonflent une énorme poche rouge
sous la gorge dans le but d’attirer une femelle dans le nid, à des fins
d’accouplement. Cette parade amoureuse dure 10 à 20 jours.
Les femelles ont le plumage noir, mais la gorge et la partie abdominale sont blanches.
Nous avons aussi la chance de voir des Frégates Magnifiques que l’on distingue par un triangle noir sur le plumage blanc de la gorge chez la femelle et par un lustre violet métallique chez le mâle.
Nous voyons des nids où les petits attendent de 130 à 180 jours avant de prendre leur envol. Les jeunes frégates ont la tête blanche.
Puis, nous voyons un oiseau que
nous n’avions pas encore vu, la Gaviota de Cola Bifurcada, étonnant avec ses
yeux cerclés de rouge.
Puis, après un bon repas servi à
bord, nous arrivons sur la Playa Bachas au nord de l’île Santa Cruz.
Belle plage de sable blanc et nous enfilons notre costume de snorkeling mais l’eau est un peu trouble pour voir beaucoup de choses. Nous avons quand même le bonheur d’évoluer à côté de quelques tortues marines de 150 kg !
Belle plage de sable blanc et nous enfilons notre costume de snorkeling mais l’eau est un peu trouble pour voir beaucoup de choses. Nous avons quand même le bonheur d’évoluer à côté de quelques tortues marines de 150 kg !
Sur le retour, des frégates accompagnent le bateau.
Aurions-nous un rythme trop intense pour nos enfants ?
C’est vrai que les vacances aux Galápagos ne sont pas du grand repos pour eux mais ils s’émerveillent autant que nous à voir tous ces animaux si spécifiques à cet archipel.
Aurions-nous un rythme trop intense pour nos enfants ?
C’est vrai que les vacances aux Galápagos ne sont pas du grand repos pour eux mais ils s’émerveillent autant que nous à voir tous ces animaux si spécifiques à cet archipel.
Vendredi 15 avril :
Nous faisons aujourd’hui notre
dernière excursion sur l’archipel. Nous l’avons réservée au dernier moment en
ayant vu le plaisir que prenaient Anaïs et Victor avec masque et tuba à
observer les fonds marins.
Nous voici donc partis ce matin
pour 45 minutes de bateau en direction de l’île de Santa Fe. Ce caillou de 24
km² culminant à 260 mètres est l’une des plus anciennes îles de l’archipel.
Elle possède une belle végétation de cactus Opuntia et de Palo Santo. Mais nous
n’avons pas le droit de mettre pied à terre.
Nous observons les oiseaux depuis le bateau dont cette jolie espèce à houppette appelée Garza Nocturna ou ses Gaviota de Cola Bifurcada déjà vus hier.
Puis nous sautons à l’eau pour une nouvelle activité de Snorkeling. Victor et Anaïs sont très enthousiastes et de plus en plus à l’aise. Anaïs évolue comme un poisson dans l’eau. Victor demande à avoir juste une main tenue.
De retour sur le bateau, nous contournons l’île pour entrer dans un petit lagon à l’abri des vagues de l’océan. L’eau est turquoise comme jamais nous n’en avons vue.
Nous nous remettons à l’eau, admirons les poissons et jouons de nouveau avec les otaries. Les enfants participent aussi à ce spectacle et n’ont même pas peur de ces animaux nageant si rapidement à côté de nous.
Enfin, cette superbe excursion
continue avec une heure de bateau pour rejoindre le site de La Fe au sud ouest
de l’île de Santa Cruz. De nouveau, le bateau slalome entre les rochers pour
nous déposer dans une incroyable belle crique aux eaux claires et peu
profondes. La lave noire contraste avec les fonds marins de sable blanc et l’eau
turquoise.
Les enfants sautent à l’eau et cette fois-ci partent tous les deux sans s’occuper de nous. Je rejoins Victor pour le tenir par la main mais il me répond que maintenant il sait faire tout seul et que je peux le lâcher... Et là de nouveau, nous vivons un moment magique. Nous nageons côte à côte tous les 4 autour de bébés requins à pointes noires (Tiburon Punta Negra). Il y en a une dizaine mesurant 60 cm environ.
Photo : Stephen Moilanen
Puis un peu plus loin, une énorme
raie Pastenague est immobile sur le fond marin à 1,50 mètre de profondeur. Elle
mesure facilement un bon mètre de diamètre.
Pour fêter notre dernière soirée
sur l’île de Santa Cruz, nous nous offrons un petit resto et dégustons une
spécialité équatorienne à base de crevettes cuisinées à la noix de coco,
appelée Encocado de Camarones. Les enfants se régalent d’un hamburger avec
un pain en forme de... tortue !
Retour à l’hôtel en passant par
le port où des centaines de petits requins nagent.
Samedi 16 avril :
De nouveau, réveil matinal pour
partir en bateau sur la dernière île de notre séjour, l’île de San Cristóbal.
La mer est calme ce matin de nouveau.
Au bout de deux bonnes heures assis de
manière inconfortable, nous arrivons au port de Puerto Baquerizo Moreno, situé
dans la baie des Naufragés mais pour nous tout s’est bien passé.
San Cristóbal est la deuxième île
la plus peuplée après Santa Cruz avec 6200 habitants. Puerto Baquerizo Moreno
est la capitale politique de la province Galápagos. Puerto Baquerizo est aussi
la seconde base navale équatoriennne.
Agréable promenade sur le
Malecón ; front de mer bien aménagé où des colonies d’otaries se
prélassent sur la plage, le ponton, les bancs...
L’hôtel réservé pour la dernière
nuit est au bout du petit village. Sympathique accueil du proprio.
Fin de matinée, nous partons
faire quelques courses au mercado et allons pique-niquer en bord de mer près
des otaries affalées sur la plage.
Sous un soleil écrasant, nous
allons visiter le centre d’interprétation San Cristóbal qui explique très bien
l’origine, l’histoire naturelle et sociale, le climat, la faune, la flore des
Galápagos. Le tout est agrémenté de statistiques alarmantes sur le tourisme de
masse qui se développe et menace l’équilibre de l’archipel, mais nous sommes
les premiers à faire grimper ces chiffres.
L’archipel doit faire face à la
gestion des ressources et notamment de l’eau, de l’approvisionnement en
nourriture, en matériaux, du traitement des déchets.
Nous empruntons un sentier pavé
parmi les cactus et arbustes Palos Santos qui nous mène au cerro Tijeretas en
haut duquel nous profitons d’une magnifique vue sur la côte déchiquetée et les
îlots rocheux. Des frégates planent dans le ciel.
Un peu plus bas, un monument rend
hommage à Charles Darwin. C’est en effet dans cette baie qu’il a débarqué en
arrivant aux Galápagos.
C’est d’ailleurs ici que nous
enfilons une dernière fois masques et tubas pour profiter des fonds marins
qu’occupent de superbes poissons multicolores.
Pause à la playa Mann où les
enfants jouent sur le sable.
Nous faisons une sympathique rencontre avec
Audrey, Adrien, Axel et Arsène voyageant depuis 3 ans en catamaran. Cette
famille bordelaise arrive des Antilles et se dirige vers Tahiti mais ils n’ont
pas assez de place pour nous emmener avec eux...
Retour à l’hôtel. Mise à jour du
blog avec ce long article (encore un avec plus de 300 photos...) en espérant que celui-ci vous ait plu.
Puis nous passons une partie de
la soirée à suivre les actualités avec ce dramatique tremblement de terre qui a
eu lieu sur la côte équatorienne et qui a fait des centaines de victimes. Nous
n’avons rien ressenti aux Galápagos, l’épicentre se trouvant tout de même à
1000 km de nous.
Dimanche 17 avril :
C’est notre dernière journée de
ce fabuleux voyage aux Galápagos. Nous nous dirigeons vers le port profiter une
dernière fois du spectacle des otaries.
Puis en fin de matinée, nous
rejoignons l'appart' pour déjeuner, mettre en ligne cet article et rejoindre l’aéroport de San Cristóbal situé à 500 mètres du village. De là,
nous nous envolerons vers Quito en faisant une escale à Guayaquil qui a beaucoup
souffert du séisme d’hier soir.
Article suivant :
Equateur, Pérou du 18 au 25 avril : lagune de Quilotoa, Puerto Pizarro, Catacaos, Huaca Rajada, Huaca El Brujo
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