Photo Alpagas

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vendredi 10 juin 2016

Bolivie du 26 au 30 mai : Salar de Uyuni, Sud Lipez

100 kms parcourus du 26 au 30 mai en camping-car : 
+ 925 en 4x4 d'excursion

31 065 kms parcourus depuis le départ

Jeudi 26 mai :

Le grand jour est arrivé, un que nous attendions depuis le début de notre voyage, celui de partir à la découverte de cette fameuse région de Bolivie qu’est le Salar de Uyuni et le Sud Lipez. Nous abandonnons en toute sécurité le camping-car chez la propriétaire de l’agence.
Alejo, notre guide pour 4 jours, nous prend en charge tous les 6 dans son 4x4 Toyota Land Cruiser. Il est bien chargé avec tous nos bagages, nos 6 duvets, quelques dizaines de litres de gasoil sur le toit car nous partons pour parcourir plus de 900 kilomètres sans trouver une station service.
Traversée de Uyuni dans les rues poussiéreuses où il y a de vieilles voitures.
En fin de matinée, c’est le départ. Notre guide ne semble pas des plus agréables.
Nous visitons le cimetière de trains de Uyuni. Il y avait il y a une cinquantaine d’années une usine de wagons. Depuis, les locomotives à diesel ont remplacé celles à vapeur. Ces trains servaient et servent encore à transporter les minerais extraits des mines de Potosí vers le port d’Antofagasta au nord du Chili pour être ensuite exportés notamment vers l’Europe.
Les enfants s’amusent à escalader ses tas de fer oxydés par les années et sans doute aussi par la proximité du salar.






Nous partons en direction de Colchani.
C’est à partir de là que nous quittons l’asphalte pour les 4 prochains jours. Petit arrêt dans un marché soi-disant artisanal. Des dizaines de 4x4 d’excursion sont alignés dont le nôtre. Nous ne traînons pas trop.
Nous entrons dans le Salar, cette gigantesque étendue de sel d’un blanc aveuglant. Il s’agit de la plus vaste réserve de sel au monde. Il s’étend sur 10 500 km² (soit la superficie de la Gironde) à 3653 mètres d’altitude et est profond de 120 mètres. Les couches de sel varient de 2 à 20 mètres d’épaisseur. Sous ce sel, il y a environ 120 mètres d’eau.


Des pistes se dessinent sur le salar. Alejo roule prudemment mais assez vite sur ces mètres d’épaisseurs de sel bien tassé. La saison des pluies est terminée depuis peu. Les pluies de novembre à mars inondent d’environ 20 cm le salar et le rendent impraticable à la circulation.
Nous roulons enfin sur ce salar, ce que nous attendions depuis longtemps. Les autres voyageurs nous faisaient rêver à en parler.
Evidemment, nous nous badigeonnons de crème solaire indice 300 000 et nous portons des lunettes de soleil pour atténuer la blancheur extrême du sel.
Ce dernier est exploité par des hommes qui travaillent à l’extraire. A coup de pelles, ils érigent de petits monticules de sels afin de les faire sécher et avant de les emmener dans les villages à l’aide de vieux camions. La production annuelle est de 20 000 tonnes dont 18 000 servent à la consommation humaine, et le reste au bétail. Sous la surface, il y a d’importants gisements de lithium mais également du magnésium, du sodium, du potassium.




Il y a plus de 25 000 ans, le Lago Minchín qui atteignait 3760 mètres d’altitude recouvrait la majeure partie du sud-ouest de la Bolivie. Lorsqu’il s’évapora, l’endroit resta sec pendant 14 000 ans avant l’apparition du Lago Tauca, qui ne subsista que 1000 ans et dont le niveau grimpa à 3 720 mètres. Il laissa deux grands plans d’eau, les Lagos Poopó et Uru Uru et deux vastes concentrations de sel, les Salares de Uyuni et de Coipasa.




Direction ensuite, l’ancien Hôtel de Sel de Playa Blanca. Il a aujourd’hui perdu sa licence d’exploitation mais est toujours utilisé en temps que réfectoire le midi. Il est construit en briques de sel et en bois de cactus. Dedans et devant, de nombreuses statues et sculptures de sel dont quelques unes associées au passage régulier du rallye du Dakar dans le salar de Uyuni.



Pour la troisième année consécutive, il est encore passé par là au mois de janvier 2016 laissant derrière lui une quantité importante de déchets non récupérés et traités par les organisateurs. Nous avions déjà entendu le même discours dans la région de Salta en Argentine lorsque nous avions vu son passage au début de l’année.
Nous roulons tout droit à près de 100 km/h sur cette étendue blanche éblouissante de beauté. Le sol est fait d’hexagones d’environ 1 m² délimités par des croûtes de sel.

Nous nous amusons à faire des pauses photos en jouant avec la perspective tronquée par l’immensité du salar et l’horizon à perte de vue.





Dany le nain se souviendra de son passage dans le salar mais je laisse notre nièce adorée Ella se faire un plaisir de vous raconter tout ça dans un prochain épisode. Je lui fais confiance pour son imagination !







Arrêt un peu plus loin à des "ojos", des trous creusés naturellement dans le sol. On se rend compte que l'épaisseur de sel n'est pas énorme par endroit !

Direction le village de Coqueza en bordure du salar. Nous arrivons à l’hôtel très sommaire mais ce n’est pas une surprise. Nous le savions avant d’y venir. Les infrastructures sont très rudimentaires dans cette région. De plus, le prix payé pour cette excursion en pension complète pour 4 jours avec guide en permanence est plus que raisonnable.
Installation dans 2 chambres : une quadruple et une double. Les enfants se font un plaisir de dormir avec leurs grands-parents. Et nous nous faisons un plaisir à nous retrouver seuls dans une chambre avec Audrey ce qui ne nous n’est pas arrivé depuis un moment !
Avant de passer à table, nous retournons à pied dans le salar profiter de superbes couleurs sur les bords de celui-ci.









Nous admirons un magnifique coucher de soleil. Une fois ce dernier caché derrière les montagnes, nous observons durant 45 minutes le ciel s’embraser de couleurs chaudes et changer sans cesse de couleur.







Au lit de bonne heure car nous sommes frigorifiés et bien fatigués. Et puis, demain matin, nous remettons le réveil. Nous n’avons jamais autant mis le réveil depuis le début du voyage que ces dernières semaines...

Vendredi 27 mai :

La nuit n’a finalement pas été aussi froide que nous le craignions. Il fait 12° dans la chambre, soit pas pire que certains matins dans le camping-car.
Réveil à 6 heures pour aller cette fois voir le soleil se lever sur le salar. L’avantage est que comme nous avons dormi tout habillés, nous sommes vite prêts. Sauf qu’il n’y a pas d’électricité ce matin dans l’hôtel, pas plus que d’eau courante dans les spartiates sanitaires.
De nouveau, le ciel prend des couleurs merveilleuses en ce petit matin frais où il fait 0°. Jeux de lumières superbes devant cette immensité lunaire.



Au détour, nous passons devant la Laguna Sagrada où se reflètent les montagnes avoisinantes.
Retour pour le petit déj’ à l’hôtel. Puis c’est le départ pour le volcan Thunupa. Il domine du haut de ses 5432 mètres le village de Coqueza et le salar de Uyuni. Le 4x4 s’impose pour rouler sur la piste caillouteuse qui nous amène au mirador à 3980 mètres. De là haut, incroyable point de vue sur l’immensité blanche. Nous voyons les îles et les montagnes distantes de 80 km ! Elles semblent juste à côté de nous. A l’horizon, nous voyons les montagnes marquant la frontière avec le Chili.

Nous partons visiter le site archéologique de Coqueza où des momies datant des années 1200 ont été retrouvées dans une grotte. Elles sont en position fœtale mais leur vêtements sont quasiment tous dégradés par le temps. Quelques offrandes, comme des céramiques sont autour des momies. Des offrandes plus récentes comme des feuilles de coca sont disposées autour d’elles.  Il y a également un squelette de lama. Nous trouvons impressionnant de voir ces momies in situ.


Nous continuons à pied et passons de 4000 à 4300 mètres d’altitude au prix d’efforts importants. Nous manquons de souffle à cette altitude.
Au fur et à mesure de la montée, nous embrassons une incroyable vue sur le Salar. Long de 120 km et large de 80 km, il est gigantesque, grand comme le département de la Gironde ! Le ciel est très légèrement voilé et les nuages épars donnent de superbes effets d’ombres sur la blancheur du sel.
Le sentier caillouteux que nous empruntons est bordé de murs de pierres. Toutes les montagnes sont ceinturées de kilomètres de murs. Ils ont été construits il y a 50 à 70 ans à l’époque où les villageois se disputaient les parcelles de terre très fertiles sur ces pentes de volcan. La culture principale ici est celle de la quinoa de couleur blanche, rose, jaune, noire... La pomme de terre est également cultivée.
Des lamas aux oreilles colorées paissent les touffes d’herbe.


Nous arrivons au mirador Chatahuana qui d’un côté nous permet de profiter pleinement du salar et de l’autre côté du volcan de Thunupa. Les couleurs du cratère sont incroyables et nous rappellent celles de l’Etna en Sicile : violet, marron, rouge, jaune, noir, blanc, vert... Magique.

Repos bien mérité, notamment pour Liliane et Daniel, qui se sont bien habitués à l’altitude mais pas encore à l’effort physique en altitude.


Nous voyons bien les pistes dessinées par les 4x4 sur le Salar. Les entrées et sorties sont dangereuses sur le salar car l’épaisseur de sel est mince. Aussi, des passages aménagés et empierrés permettent de franchir ces zones. Une fois sur le Salar, on peut rouler où on veut. Pas de trous, pas d’ornières...
Nous visitons un petit musée avec quelques objets quotidiens anciens : machine à coudre, armes de chasse, céramiques, pilons pour la quinoa... Une vieille dame prend plaisir à tout nous expliquer.
Nous nous promenons dans le village qui il y a 10 ans avait perdu la quasi-totalité de ses habitants avant que d’autres prennent conscience de l’attrait touristique et reconstruisent un nouveau village. Les maisons sont construites en blocs d’adobe ou bien en blocs de sel. La viande sèche sur les fils.

Retour à l’hôtel pour manger avant de reprendre la route. Nous traversons le salar du nord au sud. 40 kilomètres nous séparent de l’île d’Incahuasi. Elle nous paraît pourtant si près. A peine 30 minutes nous suffisent en pleine ligne droite pour la rejoindre.

Sur notre droite, l'Isla del Pescado que rejoignent de courageux voyageurs en vélo.

L'île volcanique  Incahuasi était auparavant recouverte par les eaux du lac. Elle est recouverte de coraux fossilisés.
Sur ce caillou poussent des milliers de cactus Trichoreceus hauts de 6 à 8 mètres. Leurs troncs ont un diamètre de plus d’un mètre pour certains. Ils ont des épines jusqu’à 10 cm.




Nous faisons une boucle sur cette île. Daniel est aux anges avec tous ces cactus ! Il en ramènerait bien un dans son bagage en soute !


La vue avec un peu de hauteur est imprenable sur le salar. On croirait avoir la banquise sous les yeux, de la neige ou de la glace à perte de vue.



Nous faisons un passage par l’Arco de Coral, une étonnante formation géologique entre la grotte et le tunnel, entièrement recouverte de corail fossilisé.

Petite bière en plein milieu de ce désert de sel. Une petite fille joue avec un portable et une liasse de billets.
Nous reprenons la route après une bonne bière bue en plein milieu du salar vers le sud. Environ 30 km de ligne droite avant d’arriver de nouveau dans une zone très instable en lisière du salar.
Nous arrivons dans un sympathique hôtel de sel construit dans le petit hameau d’Atullcha. De nouveau, Anaïs et Victor sont enchantés de partager une chambre avec mamie Liliane et papi Daniel (Yes !!!...) Tout est en sel, les murs, les sommiers des lits, les tables, les bancs...



Samedi 28 mai :

Départ matinal, après un copieux petit déjeuner. C’en est fini pour le salar. Nous entrons dans la région du Lipez. Nous roulons dans de grandes plaines au pied des montagnes et des hauts sommets culminants à des hauteurs de 5 à 6 000 mètres d’altitude. Ces pics volcaniques marquent la frontière de la Bolivie et du Chili.
Nous traversons des zones cultivées de Quinoa et quelques petits hameaux et enfin San Juan, le dernier village avant l’entrée dans la région désertique du nord Lipez et du sud Lipez.


Nous coupons la voie ferrée qui achemine le minerai extrait des mines de Potosí. Nous traversons le Salar de Chiguana. L’horizon s’élargit.


Arrêt au pied du volcan Ollagüe (5868 mètres) dont les couleurs sont superbes.







Nous changeons de piste et le chemin devient caillouteux, pentu et notre guide conduit d’une main de maître son Toyota. Nous prenons de l’altitude et arrivons autour de 4 600 mètres d’altitude.Aucun regret de ne pas être venus en camping-car.

Nous arrivons à une série de 4 lagunes. La première est la Laguna Cañapa. Elle est d’un bleu intense. Avec l’hiver approchant, ses eaux sont en train de geler. Il ne reste plus beaucoup de place pour les dizaines de flamants roses qui se nourrissent des micro-organismes.



Nous voyons l’espèce Flamenco Andino avec leur bec jaune et leurs pattes noires. Il y a aussi les Flamenco Chileno au bec noir et aux pattes grises.








Le blanc de la lagune n’est ni du sel, ni de la glace mais des dépôts de minéraux descendant des pentes du volcan.
Plus loin, c’est la Laguna Hedionda.

Encore plus loin, la Laguna Honda aux eaux très chargées en souffre et dégageant une odeur d’œuf pourri. Cela ne nous empêche pas de profiter pleinement de la beauté de cette incroyable nature. Les couleurs sont surprenantes.





Enfin, la lagune Chiarkota est toute aussi magique.

Nous continuons à travers le Sud Lipez et entrons dans le Désert de Siloli, composé de plateaux rouge, marron, blanc, gris... selon les endroits. Nous avons la chance de faire tout ce parcours sous un soleil radieux.





 



Des vizcachas, aux allures de gros lapins avec une queue d’écureuil, se régalent de nos restes de nourriture de ce midi.
Au loin, sur les pentes d’un volcan, le guide nous fait remarquer la présence d’un autre cratère circulaire dû à la chute d’une météorite.
Nous arrivons à une formation géologique étonnante dont la principale œuvre est l’Arbol de Piedra, ou arbre de pierre, fruit de roches volcaniques érodées par les puissants vents. Ce même vent nous érode aussi... Il est glacial et nous fouette. Malgré nos sous-vêtements techniques et les nombreuses épaisseurs, nous sommes frigorifiés.


Nous entrons dans la Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa et terminons la journée par la Laguna Colorada qui est censée être remplie d’eau rouge comme le sang. Malheureusement, le changement climatique fait qu’il n’a quasiment pas neigé ces 3 dernières années et donc la lagune s’assèche. Ce phénomène est renforcé cette année par le phénomène d’El Niño. Notre guide nous explique qu’il y a 30 ans, cette lagune était pleine d’eau. D’ici 5 ans, il pense qu’elle sera à sec. La couleur rouge provient des algues et du plancton qui prospèrent dans l’eau riche en minéraux. De brillants dépôts blancs de sodium, de borax et de gypse bordent la lagune.



Sympathique promenade glaciale sur les bords de l’eau jusqu’à un mirador.





Installation face à la lagune dans un hôtel sommaire, rudimentaire, spartiate... mais la chambre commune à nous 6 est tout de même proprette. Pas de douche. Dommage, cela aurait été sympa pour se réchauffer. Nous allons dormir ce soir à 4278 mètres d’altitude et il n’y a pas de chauffage non plus !
Dîner de bonne heure car demain matin, réveil encore plus matinal ! Il est 19h15, tout le monde est couché avec des chaussettes et des sous-vêtements polaires dans un duvet surmonté de nombreuses couvertures. Il fait 9° dans la chambre.

Dimanche 29 avril : 

4h45. Le réveil sonne. Le thermomètre affiche 8°. Nous sortons de nos duvets et de nos couvertures. Une fois de plus, ayant dormi tout habillés, nous sommes vite prêts. 5h30, départ en 4x4 pour une heure de route. Les lumières deviennent de plus en plus belles avec le jour qui se lève. Notre chauffeur sans GPS change de pistes sans cesse. Il connaît le désert comme sa poche. Cependant, il est toujours aussi c.. C’est un très bon chauffeur mais pas un excellent guide. Il nous récite des textes par cœur en arrivant sur les sites. Il répond de manière très concise à nos questions. Il fait la gueule lorsqu’on comprend mal et qu’on lui fait répéter.
Nous arrivons à Sol de Mañana. Nous sommes à 4850 mètres d’altitude. Le jour se lève. Nous en avions vus il y a 4 mois de l’autre côté de la frontière à El Tatio au Chili à 4300 mètres avec nos amis Catherine, Philippe, Mary et Manu. C’était magique. C’est de nouveau magique. L’eau réchauffée par le magma dans les profondeurs de la croûte terrestre jaillit sous forme de vapeur au petit matin à l’heure où la température de l’air change rapidement avec les premiers rayons de soleil.


Il y a moins de geysers qu’à El Tatio mais ils sont beaucoup plus puissants. Le paysage est plus sauvage que de l’autre côté de la frontière.

Le soleil pointe le bout de son nez derrière le panache de vapeur. Il fait terriblement froid mais c’est terriblement beau !







La nature a formé de petits bassins aux eaux laiteuses et par endroit bouillonnantes.
Nous reprenons la route... enfin la piste qui est maintenant sablonneuse.
Nous arrivons à la Valle de Dali. Le célèbre peintre se serait inspiré de ce désert parsemé de blocs de roches volcaniques pour peindre une de ses œuvres.





Le circuit continue et nous arrivons dans la pointe sud-ouest de la Bolivie.

Nous sommes à quelques kilomètres de là où nous sommes passés au mois de janvier lors de notre passage au Paso de Jama entre l’Argentine et le Chili, à peine à une quinzaine de kiomètres. Nous voyons d’ailleurs la route sur la photo ci-dessous en haut à gauche entre le marron et le noir de la montagne la route où nous avons roulé en camping-car à plus de 4800 mètres d’altitude.
Nous sommes au pied du volcan Licancabur qui marque la frontière entre le Chili et la Bolivie. Nous avons passé de nombreuses journées au pied de ce volcan lorsque nous étions dans la région du désert d’Atacama et lorsque nous sommes montés aux geysers d’El Tatio. C’est d’ailleurs à quelques kilomètres de là que nous avons eu notre fameuse panne qui nous a immobilisés durant 3 semaines.
Nous sommes face à deux magnifiques lagunes : la Laguna Blanca et la Laguna Verde (pas besoin de traduction Guillaume ?). Ces deux étendues d’eau étaient encore il y a quelques années réunies mais le manque d’eau dû au réchauffement climatique fait qu’elles vont bientôt disparaître.
Les couleurs de la Laguna Verde sont superbes. Elles virent au bleu turquoise.
Les ombres sur les volcans sont également magnifiques. Il fait vraiment très froid, super froid. Le vent est glacial. Nous sommes frigorifiés et remontons vite dans le 4x4. Ceci n’empêche pas Papi Daniel et Victor de monter des petits cairns de pierres.
Nous faisons demi-tour et commençons notre longue remontée vers Uyuni distant de près de 400 kilomètres de pistes.
Pause bien agréable pour se réchauffer près du Salar de Chalviri aux eaux thermales. Un petit bassin à 36° est aménagé au ras de la lagune. Des vigognes sauvages et des oiseaux s’approchent de nous pendant que nous nous baignons. Nous sortons difficilement de l’eau car l’air est glacial.



Le 4x4 reprend sa route avec Alejandro, notre chauffeur lunatique mais gentil tout de même. Paysages toujours aussi grandioses.

Nous sortons de la Réserve Eduardo Avaroa et quelques centaines de mètres plus loin, des engins de travaux publics détruisent le paysage à force d’exploiter une ancienne lagune en en retirant du borax. Ce dernier sert à la fabrication d’engrais, de peinture, de dentifrice, de plastique et également aux produits pharmaceutiques, au kérosène, à la bière et au vin ! Il est exporté par camion en direction du port d’Antofagasta puis par bateau vers le Canada.
Record d’altitude battu. Nous frôlons les 5000 mètres d’altitude de quelques dizaines de mètres. Puis d’un coup, la descente s’amorce vers l’altitude de l’Altiplano à savoir 3800 mètres environ.


Pause méridienne à Villa Mar, premier village rencontré depuis San Cristobal il y a 2 jours. Hameau très tranquille, très paisible. Maisons en adobe recouvertes de chaume. Vieilles voitures dans les rues. Autruches sauvages dans les rues. Hôpital où on n’a pas envie d’être malade.





Le repas nous est servi par notre chauffeur et la dame qui nous reçoit. Tout est très bien organisé par l’agence Empexsa. Les repas sont copieux et bons.
La route reprend. Alejandro nous fait découvrir un « village de pierres ». Ces formations rocheuses ressemblent en effet à une grande rue bordée de hauts bâtiments.







Un peu plus loin, formations rocheuses semblables au lieu « Valle de Rocas ». Nous nous amusons à trouver des animaux ou des personnages sculptés par l’érosion et par le vent. On salue Bart Simpson...



Un peu plus loin, nous découvrons un joli canyon. Nous le surplombons du haut d’un promontoire rocheux. 100 mètres plus bas, des lamas boivent l’eau du maigre cours d’eau ayant creusé ce canyon.




C’était notre dernière pause lors de cette fabuleuse excursion dans le Salar de Uyuni et le Sud Lipez. Il reste encore un peu moins de 200 km de pistes en bon état car nous avons rejoint l’axe qui relie Uyuni à Calama au Chili. Nous avons parcouru 925 kilomètres durant ces 4 jours dont la moitié environ aujourd’hui.
Retour au camping-car vers 17 heures à l’endroit sécurisé où nous l’avions laissé. Nous retournons bivouaquer en centre ville avenue Ferroviaria pour bénéficier du wifi du resto.

Lundi 30 mai :

Petites courses de fruits et légumes au marché couvert d’Uyuni. Quelques formalités administratives sur internet. Plein de gasoil après avoir négocié le prix du litre de 8,88 BOL à 6 BOL. Plein d’eau et vidanges. Puis, nous partons seuls dans le Salar de Uyuni. Nous rêvions de rouler seuls sur cette immense étendue blanche. C’était un des rêves du voyage. On y est ! L’accès se fait facilement par le bourg de Colchani situé au nord d’Uyuni.
Nous passons à l’entrée du salar voir les Ojos. Ce sont des yeux, c'est-à-dire des trous dans la croûte de sel. On se rend compte qu’elle n’est que de quelques centimètres, à peine une dizaine. Les yeux ne sont pas aussi beaux qu’aux Salinas Grandes sur la route du Paso de Jama entre l’Argentine et le Chili. Cependant, il est curieux d’y voir ici l’eau qui bouillonne : remontée de gaz ?

Nous cherchons la piste qui mène en direction de l’Isla Incahuasi où nous avons prévu de bivouaquer. Nous la trouvons facilement grâce à notre GPS où les pistes sont à peu près dessinées. La piste passe par l’Hôtel de Sal. Pause photo devant le monument du Dakar où celui-ci passe quasiment à chaque course.
Puis, après s’être assuré auprès du chauffeur d’un 4x4 que la piste empruntée était la bonne, nous roulons en plein salar en direction de l’île Incahuasi. Elle est à 60 km de ligne droite mais nous ne la voyons pas. Il nous faut arriver à mi-distance pour la distinguer. On la voit toute proche mais elle est encore à 30 km ! La piste n’est pas difficile à suivre car elle est bien tracée par le passage des 4x4.


C’est un immense plaisir de rouler ici. Je m’éclate, les enfants aussi et Daniel aussi !

Au fait, Monsieur Leray, nous avons emmené Monsieur Bâton dans le salar de Uyuni !!!
Je m’arrête pour contrôler l’état de mon amortisseur avant qui suinte toujours un peu. Ce n’est pas le meilleur endroit pour tomber en panne. Ça à l’air de tenir...
Nous nous arrêtons au milieu de nulle part manger le midi. Sensation exceptionnelle de manger sur cette si grande étendue de 80 km de large et 120 km de long, perché à 3700 mètres d’altitude...



Puis, nous continuons la piste jusqu’à l’Isla Incahuasi où nous étions passés avec l’excursion en 4x4. Cette fois-ci, nous prenons le temps de profiter des lieux. Nous achetons un gros cristal de sel de plus de 10 kg (on n’est plus à ça près...). Victor et Anaïs achètent des petits coffres à secrets en bois de cactus.
Rencontre avec Lise et Nicolas, tourdumondistes en sac à dos durant un an.
Puis nous entamons une balade tout autour de l’île. Très sympa malgré le vent fort et froid qui souffle. Joli panorama sur les pentes remplies de cactus.

Amusement dans le salar des petits et grands.





Avant la tombée de la nuit, retour au camping-car pour nous réchauffer. Le ciel est superbement étoilé. Nous sommes en plein milieu du Salar de Uyuni, à 60 km de Colchani, à 40 km du volcan de Thunupa. Aucun autre voyageur n’est là alors que c’est un point de rendez-vous habituel des voyageurs. Nous profitons du coucher de soleil sur l’immensité du salar. La nuit sera fraîche, très fraîche.