763 km parcourus du 13 au 20 juin
33 710 km parcourus depuis le départ
Lundi 13 juin :
Nous avons passé la frontière
Bolivie-Brésil et nous nous sommes installés à Corumbá sur le port du río Paraguay.
Cet immense fleuve prend sa source en Amazonie brésilienne, prend le nom de
Paraná, traverse le Paraguay, l’Argentine et alimente en partie le Río de la
Plata, le plus grand estuaire du monde entre Buenos Aires et Montevideo. Nous
l’avions déjà longé au début de notre voyage en montant vers les chutes
d’Iguazú. Cela voudrait-il dire que notre boucle va bientôt se refermer ?
Je le crains...
Corumbá, ville de plus de
100 000 habitants a été durant la première moitié du 19ème siècle
l’un des plus importants ports fluviaux d’Amérique du sud. Il y avait à
l’époque 12 consulats et 25 banques internationales. L’arrivée du chemin de fer
en 1945 a tué le commerce fluvial et a mis fin à la richesse de Corumbá. Il
demeure de cette période quelques bâtisses de caractère.
La ville aujourd’hui vit de
l’exploitation du minerai de fer et du manganèse, du commerce, de la
contrebande et du trafic de drogue avec la Bolivie.
Corumbá est agréable, calme,
accueillante et nous invite à profiter et à nous y reposer un peu. Après 6
semaines de pause, l’école a repris depuis hier, après la fin du passage de la
famille.
Les brésiliens sont hyper
avenants et gentils. Quel accueil ! La barrière de la langue
est pourtant là, mais peut-être parce que Corumbá est une ville frontalière
d’un pays où l’on parle encore un peu le Castillan, on arrive à communiquer en
espagnol. Il faut dire que le portugais n’a rien à voir avec la langue que nous
parlons depuis plus de 10 mois. Les brésiliens se plient en 4 pour trouver une
réponse à nos questions. Par deux fois, on demande à un passant une indication.
Ne sachant nous la donner, celui-ci traverse la rue et va demander à un autre
passant et revient nous renseigner. Plusieurs autres habitants viennent vers
nous et nous posent des questions. Un monsieur à qui on demande où on peut
trouver du wifi nous invite à venir chez lui ! C’est gentil mais ayant
plusieurs heures à passer sur internet, je me réfugie au Subway pour enfin
récupérer le retard pris ces dernières semaines sur le blog. La Bolivie et les
hauts plateaux andins étaient des lieux assez compliqués pour trouver du wifi. Les rares
mises à jour se sont faites en 3G par des cartes Sim achetées comme on le fait
dans chaque pays. Mais encore fallait-il trouver du réseau suffisant pour
charger les photos et comme nous avons souvent dormi dans des endroits reculés,
c’était un peu difficile. Bref, nous voici de nouveau dans un pays plus
développé au niveau du wifi qui semble de bonne qualité. Le blog est à jour...
Nous passons une deuxième nuit
sur les berges du fleuve Paraguay.
Mardi 14 juin :
Les magasins sont aujourd’hui
ouverts contrairement à hier, journée fériée au Brésil. Matinée courses
alimentaires, recherche en vain d’une laverie (tant pis, les draps attendront
encore). Je me mets à regarder de près à mes problèmes de charge de mes deux
batteries auxiliaires et trouve la panne. C’est en changeant ma batterie du
porteur il y a deux jours à Santa Cruz en Bolivie et en tirant un peu sur les fils pour la brancher (en
raison des bornes + et – inversées par rapport à nos batteries européennes) que
j’ai cassé un fusible de 50 ampères. Des fusibles d’avance, j’en ai de 3 sortes
différentes et plein ma caisse de pièces détachées, mais évidemment pas de ce
modèle. Je pars, sans espoir, faire le tour de plusieurs magasins de pièces auto : sans succès.
Je dois donc bricoler un système et fabriquer un porte-fusible de type maxifuse
et trouver un câble assez gros pour supporter les 50 ampères. Pas de câble dans
les magasins mais simplement du petit de 2,5mm qui chauffe. Trop dangereux. Je
coupe au niveau de ma batterie auxiliaire un câble un peu trop long et en fait
mon bonheur avec des cosses achetées chez un petit couple de vieux tenant une
boutique d’électricité auto et avec de la gaine thermo-rétractable sortie de ma
caisse magique. Ça recharge ! Cool, une nouvelle panne diagnostiquée et
réparée.
Le temps que je retourne au
Subway mettre à jour le journal de bord d’Anaïs et de Victor sur le blog, Audrey
passe un moment à discuter avec Marie-Claude et André, un couple de retraités
châtelleraudais, voyageant en camping-car 4x4 en Amérique du Sud. Échanges
d’info, eux venant du Pantanal brésilien, nous venant de Bolivie.
Premier plein de carburant depuis
quelques semaines avec autant de facilités. Plus besoin de négocier le fait
qu’on veuille bien nous servir et surtout le prix, comme en Bolivie. De plus,
le gasoil est censé être de meilleure qualité qu’au Pérou et en Bolivie, bien
qu’on n’ait pas eu de soucis dans ces pays andins, certainement en raison de la
suppression de la vanne EGR et du FAP avant le départ, et à l’additif
« Chameau Plus » rajouté à chaque plein en Bolivie. Pas de fumées
noires, pas de problème de puissance y compris à 4 500 mètres d’altitude.
Nous prenons la route et faisons
nos premiers kilomètres au Brésil. Nous n’avions fait qu’une rapide incursion
de deux jours au mois de septembre l’an dernier pour venir voir les chutes
d’Iguazú et le barrage d’Itaipú. Un nouveau passage au Brésil n’était pas prévu
mais finalement, nous allons y passer un mois. On est impatient de découvrir ce pays.
Nous sommes dans le Pantanal,
cette immense région partagée entre le Brésil et un petit morceau de la Bolivie et du Paraguay.
C'est une immense
plaine à moins de 100 mètres d’altitude traversée par de nombreuses rivières
(le río Paraguay et ses affluents). La superficie est d’environ 40% de celle de
la France, soit 230 000 km².
Le Pantanal est la plus vaste zone humide de la planète. C’est une terre d’extrêmes. La saison des pluies commence en décembre et il tombe un mètre d’eau en 6 mois. Mais le niveau peut monter jusqu’à 5 mètres quand les eaux de la zone située en amont se déverse dans cette immensité marécageuse. En saison sèche, 80% de l’étendue inondée devient savane. Il fait jusqu’à 50°. Assoiffés par la sécheresse, les animaux doivent lutter pour survivre. L’immense bassin de rétention naturel créé en saison humide, telle une grosse éponge, va lentement se vider en aval alimentant durant plusieurs mois les ríos Paraguay et Paraná, jusqu’à l’estuaire du río de la Plata.
Le Pantanal est la plus vaste zone humide de la planète. C’est une terre d’extrêmes. La saison des pluies commence en décembre et il tombe un mètre d’eau en 6 mois. Mais le niveau peut monter jusqu’à 5 mètres quand les eaux de la zone située en amont se déverse dans cette immensité marécageuse. En saison sèche, 80% de l’étendue inondée devient savane. Il fait jusqu’à 50°. Assoiffés par la sécheresse, les animaux doivent lutter pour survivre. L’immense bassin de rétention naturel créé en saison humide, telle une grosse éponge, va lentement se vider en aval alimentant durant plusieurs mois les ríos Paraguay et Paraná, jusqu’à l’estuaire du río de la Plata.
En ce moment, l’eau s’est retirée et les marais s’assèchent. Des
centaines d’espèces d’oiseaux, de reptiles et de mammifères se concentrent ici.
Contrairement à l’Amazonie où il est assez difficile d’observer les animaux en raison
de la densité de la végétation, il est assez facile ici d’observer la faune dans ces plaines.
Le Pantanal est classé par l'Unesco au Patrimoine Mondial Naturel et également comme Réserve Biosphère depuis l'an 2000.
Nous descendons par le grande
route de Campo Grande jusqu’au carrefour de Buraco das Piranhas et quittons
l’excellent enrobé pour nous enfoncer dans le Pantanal Sud et l’Estrada-Parque
do Pantanal. Sur les conseils d’autres voyageurs, dont les bretons Alex et JB,
nous n’avons pas voulu faire la boucle complète de 120 km. La piste de terre
rouge est en assez bon état mais fait toujours souffrir mon amortisseur qui
semble tout de même avoir envie de nous mener jusqu’au terme de notre voyage car il tient toujours le coup. Nous
traversons de magnifiques marécages recouverts de Jacinthes d'eau. Nous roulons sur 20 km et
traversons 20 ponts en bois qui semblent en bon état.
Beaucoup d’arrêts pour
apprécier la faune. Les enfants assis sur les genoux d’Audrey se régalent
autant que nous à chercher les animaux. La faune est riche, près de 7000 espèces animales. Rapidement
après avoir quitté la route, nous voyons des caïmans et un gros iguane vert.
Le Pantanal regroupe la plus grande
concentration de reptiles au monde. Environ 35 millions d’individus avec une
densité pouvant atteindre 150 reptiles au km².
Nous admirons plein de
sortes d’oiseaux dont nous ne connaissons pas les noms à part un martin pêcheur, un superbe colibri jaune et vert avec son long bec pointu ou un magnifique
toucan toco. Je rêvais d’en voir un à l’état sauvage. Ça, c’est fait...
Nous nous émerveillons devant la diversité de ces oiseaux.
Vacher luisant :
Héron tigre :Vacher luisant :
Biguá :
Caracara huppé :
La nuit va bientôt tomber et les bivouacs
ne sont pas possibles sur le bord de la piste. Nous avons traversé un petit
village tout à l’heure. Demi-tour et nous nous posons pour la nuit à Passo do
Lontra au bord du río Miranda. Nous bivouaquons face au vieux pont de bois remplacé par une immense structure en béton.
Mercredi 15 juin :
Ça y est, le rythme tranquille du
matin est repris. Audrey fait école, je me couche dans la capucine et écris sur
le PC ces quelques lignes. Nous buvons notre petit café. Le casque que j’ai sur
les oreilles me diffuse l’album « Essence Ordinaire » du groupe
toulousain Zebda dont un des membres, Vincent Sauvage est passé avec sa famille
en camping-car en Amérique du Sud dans son tour du monde, il y a quelques
années. Son récit de voyage "Cent mille bornes", est d'ailleurs un livre qu'Audrey a adoré.
Je sors en fin de matinée
négocier avec un des habitants un tour en barque à moteur sur le río Miranda.
Mon premier interlocuteur est un peu cher mais m’appelle un de ses amis qui accepte
de nous promener deux heures à la découverte du Pantanal et de sa faune. Son bateau est un peu moins puissant, consomme donc moins d'essence donc la sortie peut être moins chère. Ça nous convient.
Jacinthes d'eau :
Rapidement, nous faisons une
première pause à la recherche des traces fraîches des jaguars. A peine descendus
de l’embarcation, nous voyons dans la boue des gros pas de cet animal assez
présent dans ces zones humides. Nous ne nous attendions pas à trouver des traces de sa présence si près des habitations. Mais pas de jaguar à l’horizon. Le jaguar est le plus grand
prédateur d’Amérique du sud. Il pèse, dans la région du Pantanal, environ 100kg
en raison de son alimentation (zébu, caïman, carpincho...).
Nous faisons une deuxième pause
chez un artiste sculpteur qui œuvre à coup de lapidaire et de ciseaux à bois sur
un morceau de bois. Il est en train de tailler un superbe Ara sur un Anaconda. Magnifique
travail. Dommage que la soute soit pleine et le porte-monnaie bientôt vide.
Nous remontons le cours de cet
affluent du río Paraguay. Il y a quelques beaux
hôtels-lodges et quelques bateaux habités.
Les maisons sont construites sur
pilotis en raison de la montée des eaux en saison des pluies. C’est sauvage, calme, reposant.
Nous admirons les
envols et vols de magnifiques oiseaux.
Nous voyons des Yacarés. Le guide
pince avec ses doigts la queue de l'un d'entre eux. Le crocodile s’enfuit dans les jacinthes
en ¼ de seconde.
Des Capybaras qui sont les plus
gros rongeurs du monde, appelés aussi Carpinchos en Argentine, sont sur les berges.
Un toucan passe en vol au dessus
de nous. Magique.
Nous avons la chance de voir un
nid de Tuiuiu, grand échassier de la famille de la cigogne.
L’arbre voisin accueille des
Spatules Dorées, autres échassiers au bec en forme de spatule.
Plein d'autres oiseaux dans les arbres et dans les airs.
Héron siffleur au bec rose :Grande aigrette blanche :
Biguá :
Notre guide prend son temps et nous
propose de nous pêcher du poisson pour ce midi. Au bout de son gros hameçon, il
accroche des poissons qui mesurent déjà 20cm ! Il aimerait nous pêcher des piranhas.
Au bout d’une heure, toujours rien. Il abandonne mais nous
avons passé un agréable moment à admirer cette pure nature, à écouter les cris
des oiseaux et à observer cette femelle Capybara prendre soin de ses 4 petits à
quelques mètres de nous.
Nous voyons un iguane vert, gros
lézard herbivore mesurant 1,50 mètre de la tête à la queue.
Un Paroare Huppé nous montre sa
jolie crête rouge.
Au bout de 3 heures de promenade
au lieu des 2 initialement prévues, nous revenons au petit port et retrouvons
notre camping-car où nous remplissons les ventres affamés de nos enfants. Il
est 14h30.
Retour par la piste de terre
jusqu’à la grande route asphaltée. Plusieurs pauses sont nécessaires pour
profiter des Yacarés et autres Caïmans présents dans les marécages.
Une fois rejoint le bitume, nous
continuons de chercher les animaux et voyons perroquets et toucans voler.
Autre chance, celle de voir un
animal pourtant nocturne, un Tapir, espèce mesurant deux mètres de long et
pesant plus de 150 kg.
Nous voyons des élevages de Zébus
avec leur grosse bosse graisseuse au niveau du garrot. Les éleveurs possèdent 95% de la
région. Ils élèvent 8 millions de bêtes. Malheureusement, de nombreux arbres
sont abattus pour l’élevage intensif.
Petit détour à la Fazenda San
Francisco, ferme proposant plein d’activités dans le Pantanal. Mais à quel
prix ! Petite déception mais le budget n’est pas raisonnable. En revanche,
nous admirons sur le parking une quantité de perroquets Aras Bleus. Ils sont en
liberté mais apprivoisés tout de même par les propriétaires qui les nourrissent
avec des bananes. Superbe spectacle.
Anaïs et Victor se demandent ce qu'on ferait si on avait des fourmilières géantes comme celle-ci dans le jardin ! Nous demandons si nous pouvons
rester dormir sur l’immense parking. Ils acceptent à raison de 12€ par
personne. Nous fuyons !
30 km plus loin, nous bivouaquons
à l’entrée de la ville de Miranda.
Jeudi 16 juin :
Nous prenons la route en milieu
de matinée vers Bonito. La route asphaltée est en parfait état et traverse de
jolies plaines, marécageuses par endroit.
Les montagnes ne sont pas très loin.
Nous montons très doucement jusqu’à 400 mètres d’altitude. Quel bonheur de
rouler sans avoir à éviter sans cesse trous et dos d’ânes. On fait du plus de
80 km/h de moyenne ! Nous prenons tout de même le temps de chercher les animaux et
observons quelques toucans hauts perchés dans les arbres qui n’ont pas encore
perdu leurs feuilles malgré l’hiver qui approche. Les températures sont chaudes
et supérieures à 25°.
Rapidement, nous arrivons à la
ville de Bonito, ville étape et départ de beaucoup d’excursions dans le
secteur. Ville très touristique avec beaucoup d’agences, de magasins de
souvenirs, d’hôtels et de bars. La ville est propre, bien arrangée, agréable et
les gens sont toujours aussi souriants et avenants.
Cabines téléphoniques originales
en forme d’animaux de la région.
Nous réservons des excursions
pour les 3 prochains jours et passons un moment à étudier la suite (et la fin...) du parcours. Nous n’avions pas prévu initialement de passer par le Brésil, nous lisons donc nos guides, étudions la carte et traçons notre itinéraire qui va nous mener à Montevideo d’ici un bon mois. Le trajet va se faire au plus court pour rejoindre la côte Atlantique distante de plus de 1 300 km puis nous longerons l’océan et les plages brésiliennes vers le sud jusqu’à l’Uruguay. Il nous reste donc seulement environ 3 000 km à faire. Apéro.
Vendredi 17 juin :
Après l’école, nous partons un
peu au sud de Bonito, à l’Aquário Natural. Nous empruntons une bonne piste de
terre rouge.
Nous voyons un Urubu à tête
rouge. Nous dérangeons ce vautour en plein repas d’un tatou écrasé.
Nous partons faire du snorkeling,
soit de la nage avec masque et tuba, dans le río Baía Bonita.
Nous faisons auparavant un petit
entraînement et test d’étanchéité de notre matériel dans une piscine où l’eau n’est
qu’à 16°.
Puis, nous marchons le long de passerelles
aménagées sur 500 mètres de long à travers une magnifique forêt. La flamme
olympique des prochains JO de Río est passée par ici il y a quelques jours.
Observation de singes dans les arbres se nourrissant de noix de palme (dont on extrait la controversée huile de palme).
Nous arrivons à la source du río d’une
incroyable limpidité.
Jamais encore, nous ne nous étions baignés dans une eau
aussi claire. Nous nageons durant 50 minutes sur un parcours de 800 mètres
jusqu’à ce que le río rencontre les ríos Formoso et Formosinho. Une barque nous
suit pour assurer la sécurité, elle recueillera d’ailleurs Victor qui a un peu
froid au milieu du parcours. Nous contemplons une variété de petits et gros
poissons et de plantes subaquatiques magnifiques qui ondulent avec le petit
courant. Nous nous laissons nous aussi porter par le courant et flotter grâce à nos
gilets de sauvetage.
Il y a une trentaine d’espèces
différentes dont majoritairement des Dourados.
L’eau est à 22° et nous
apprécions les combinaisons. Les rayons du soleil traversent l’eau profonde de
1 à 2 mètres. Nous avons vraiment l’impression de nager dans un aquarium géant,
où les poissons de 30 à 40 cm pour les plus grands n’ont pas peur de s’approcher
de nous et de nous frôler.
Arrivés au bout de la nage, nous
marchons quelques pas jusqu’à un endroit où les 3 ríos réunis se jettent en
cascade dans un agréable bassin.
Nous montons en haut d’une passerelle et nous
accrochons au mécanisme d’une tyrolienne où l’arrivée se fait en se lâchant
deux mètres au dessus de l’eau. Anaïs ne se sent pas de la faire. Victor n’hésite
pas.
Nous revenons à notre point de
départ en empruntant les passerelles de la « Trilha dos animais ».
Nous observons un Yacaré et des Caititus, ou Pécaris à collier, mammifères ressemblant à des petits sangliers.
Nous voyons quelques toucans
Tucanillo ou « Araçari à oreillons roux ». Cet animal vit en général
dans les forêts humides au bord des lacs et des fleuves. Il a le plumage vert
foncé avec le croupion et le haut de la poitrine rouges et le ventre jaune. Sa
tête et sa gorge sont noires. Son immense bec, dentelé et crochu, est noir bordé
de jaune. Il se nourrit de fleurs, nectars, insectes, œufs et oisillons.
Nous voyons des singes Sapajous dans les
arbres. Pour les amateurs du capitaine Haddock, c'est d'ailleurs une de ses insultes ! (n'est-ce pas Philippe ?)
Observation d'Agoutis d'Azara, petits rongeurs au pelage doré
Pour nous réchauffer après cette
baignade rafraichissante, nous sautons dans une piscine à l’eau bien chaude et aux petits jets massant nos dos qui ont souffert des pistes en Bolivie, en
buvant une petite bière.
Sur la piste du retour, nous
avons l’incroyable chance de voir un tamanoir, également nommé fourmilier géant
ou grand fourmilier.
C'est un grand mammifère insectivore natif de l'Amérique
centrale et du Sud. L'espèce est la plus grande de sa famille avec une taille
moyenne comprise entre 180 cm et 220 cm et un poids allant de 25 kg à
40 kg. Le tamanoir est reconnaissable à son museau allongé, sa queue
touffue, ses griffes avant longues et son pelage de couleur distincte. Le tamanoir
se nourrit principalement de fourmis et de termites, en utilisant ses griffes
de devant pour les déterrer et sa longue langue collante de 45 cm pour les
recueillir.
Retour sur la place du village de
Bonito, pour bivouaquer la nuit. Près de nous, un vieux pick-up Ford à moteur V8.
Samedi 18 juin :
Nous partons à l’ouest de Bonito
vers la Gruta do Lago Azul située à une vingtaine de kilomètres de la ville
dont 18 de bonne piste de terre rouge mais qui ruine toujours un peu plus qu’il
ne l’est déjà mon amortisseur. Jolis paysages de savane avec palmiers et de
beaux Piuvas Roses en fleur annonçant le début de la saison sèche.
La grotte a une ouverture de 40
mètres de diamètre avec une quantité de lianes et de racines qui pendent.
Nous descendons dans les
entrailles de la terre par un escalier bien aménagé et le bleu se révèle de
plus en plus intense.
65
mètres plus bas, un lac souterrain aux eaux transparentes reflète la lumière
d’un bleu intense. Dans ces eaux profondes d’au moins 90 mètres (les plongeurs
n’ont pas pu descendre plus bas) vivent des espèces microscopiques et des
crustacés. Dans le fond ont été trouvés par des expéditions franco-brésiliennes
menées en 1992 des fossiles de grands mammifères comme un paresseux géant et un
tigre « dent de sabre » datant de 1,8 millions d’années à 11 000
ans... Ce n’est pas très précis, d’accord...
Les parois de la grotte sont recouvertes de stalagmites
et de stalactites aux formes surprenantes. Nous nous amusons à en trouver avec
des formes d’animaux.
Sur le chemin du retour, nous
voyons coiffée d’une petite houppette, un Seriema.
Puis, sur une autre branche, un
Anu-Preto.
Un peu plus loin, un Verao
Príncipe avec son petit ventre gris.
Enfin, 8 perroquets Arara
Vermelha sont posés sur un même arbre. Ils mesurent 90 cm de la tête à la
queue. Incroyable spectacle.
Quelle chance de voir tous ces animaux à l’état sauvage
et pas derrière des grillages d’un zoo... Nous ne verrons plus les zoos de la
même façon après en avoir vu autant en Amérique du Sud et notamment dans le
Pantanal mais aussi aux Galápagos en Equateur, sur la péninsule Valdés et dans
la province de Misiones en Argentine.
Nous reprenons la route et croisons
de nouveau la famille Suizas en ruta que nous avions déjà vue à Corumbá. Les
enfants, ravis de recroiser, profitent que les grands discutent pour entamer un
loup touche-touche et un jeu d’élastique.
Puis, nous roulons en direction
de notre excursion de demain. Une dizaine de kilomètres de piste vient prendre
le relais de la route.
A la tombée de la nuit, nous voyons un autre fourmilier
géant. Il s’avance tranquillement, ce qui nous laisse tout le temps de
l’observer. C’est un régal !
La nuit tombe de très bonne
heure. Il est 17h30 quand nous nous posons sur le parking du site de Buraco das
Araras. Peu de temps après, la gardienne vient nous signaler que nous ne
pouvons pas dormir là. Nous insistons un peu. Elle téléphone au propriétaire
qui nous donne son autorisation. Ouf !
Dimanche 19 juin :
Câlins des enfants dans le lit au
réveil qui viennent me souhaiter une bonne fête des papas. Quel bonheur !
La nuit a été d’un calme comme nous n'en n’avions pas eu depuis longtemps. Pas un
bruit, pas un aboiement, pas un moteur de voiture, pas une voiture avec une
sono de boîte de nuit... Juste à 6 heures du mat’, le bruit d’un employé du
parc avec son souffleur de feuilles sur le parking...
Nous sommes dès 8 heures à
l’entrée du parc. Comme le parc est un peu excentré des lieux d’hébergements
touristiques et que nous sommes en saison creuse, nous sommes les seuls à être
pris en charge par un guide qui nous emmène au Buraco das Araras. Il s’agit
d’un gouffre, le plus grand d’Amérique du sud, avec 100 mètres de profondeur,
160 mètres de diamètre et 500 mètres de circonférence. C’est une ancienne
grotte dont le plafond s’est effondré il y aurait environ 200 000 ans.
Environ 120 perroquets Araras Vermelhas vivent ici. Ils se nourrissent de noix
de palmier Acrocomia. Ils mesurent 90 cm et ont une envergure de 125 cm. Nous
restons plus d’une heure à observer leur comportement et à admirer leur vol
dans cet immense gouffre. C’est un spectacle magique. Leurs cris résonnent.
Le propriétaire du site, est
également là avec son appareil photo pour immortaliser les perroquets, comme s’il
venait pour la première fois les observer.
Un autre perroquet d'une autre espèce sur une branche.
Un Urubu et un nid d'Urubu dans la paroi.
Le long du chemin, nous voyons
encore un nouvel animal, un Tamanoir Mirim. Celui-ci est beaucoup plus petit
que les deux tamanoirs géants vus les jours précédents et du fait de sa petite
taille, il parvient à grimper aux arbres. Vu le comportement de notre guide qui
reste l’observer de nombreuses minutes et à prendre des dizaines de photos de
l’animal, nous comprenons que nous avons beaucoup de chance de le voir.
Fourmi géante du Pantanal faisant certainement une partie du repas des tamanoirs.
Nous observons un Geai Acahé.
Après avoir utilisé le wifi du
parc pour récupérer les mails et faire des Skype avec la France et le Cameroun,
nous prenons la route vers la ville de Jardim que nous atteignons 35 km plus
loin. Un camping sympa nous a été signalé par les voyageurs bretons. Ils y ont
vu il y a quelques semaines perroquets et toucans dans les arbres et ont fait
du snorkeling. Nous arrivons à Jardim et nous rendons compte que le camping était
en fait face au parc Buraco das Araras. Bien que nous ne soyons pas fan de
camping et que nous ayons fait 35km, nous décidons d’y revenir car le lieu a l’air
sympa.
Depuis le début du voyage, nous avons payé moins d'une quinzaine de nuits pour dormir et en particulier dans les grandes villes
(Lima, Valparaiso, Cuzco). On a une préférence pour des endroits en pleine
nature, même isolés ou pour des places de villages. Et puis, les campings à 10-20€ par nuit, ça empiète vite sur le budget...
Arrivés sur place, pas de soleil
donc pas de snorkeling d’autant plus que nous n’avons pas de combinaisons. Pas
de perroquets ni de toucans mais bien d’autres oiseaux et animaux que nous prenons plaisir
à observer.
Trogon Rosalba :
Couple de Hocco à face nue :Râle de Cayenne :
Agouti de Azara :
Barbecue comme nous n’en avions plus
fait depuis l’Argentine il y a quelques mois. La viande est au Brésil de bonne
qualité et à prix plus que raisonnable, environ 3€ le kilo ! Apéro et bon
repas...
Après-midi tranquille. Après un court temps d'école, nous laissons les enfants jouer dehors avant de les
enfermer durant les 3 prochaines journées de route qui nous attendent pour
rejoindre la côte Atlantique. Rangement, jeux avec
les enfants aux Légos... Machine à laver au camping à prix correct comparé aux 3€ le kg
que nous demandaient les dernières laveries (et on arrive vite à 15 kg).
On lave d'habitude tout le linge dans notre bidon étanche mais de temps en temps, c’est
appréciable de se coucher dans des draps propres ! Oui, on va apprécier
notre gros électroménager de retour à la maison... Au fait, le congélo
fonctionne de nouveau depuis que nous sommes repassés en dessous des 2 000
mètres d’altitude. Le thermomètre affiche entre 0 et 10° ce qui est bien
pratique tout de même pour boire une bière fraîche. Le chauffe-eau fonctionne lui aussi dès le premier coup
depuis que nous avons quitté les Andes. Là haut, il fallait l’enclencher une
dizaine de fois avant qu’au mieux, il ne démarre.
Promenade au bord de l’eau limpide et d'une couleur étonnamment turquoise.
Lundi 20 juin :
A peine levé, je sors profiter de
la nature qui elle aussi se réveille. J’observe un Martin-Pêcheur et un
Colibri.
Durant l’école, je profite de l’eau
du camping et me lance dans le lavage de la carrosserie qui en a bien besoin. Le dernier
coup, c’était à Lima il y a bientôt deux mois et depuis, on a fait quelques
kilomètres dont pas mal sur pistes poussiéreuses.
Matinée jeux en extérieur pour les
enfants, nettoyage, café, cuisine... Anaïs et Victor observent des toucans et
des singes dans les arbres.
En début d’après-midi, après
avoir récupéré nos 15 kg de linge lavés et séchés pour 5€, nous prenons la route, faisons
une pause pleins, vidanges et wifi à Jardim et après avoir à nouveau étudié le
parcours, roulons vers l’océan Atlantique. Il est à 1 200 km à l’est. La
route est revêtue d’un bon asphalte. Il s’agit juste de rester vigilant à
certains nids de poules énormes. Les terres rouges sont cultivées de maïs et de
très longs trains routiers de 25 mètres de longueur avec leurs deux remorques acheminent
les céréales vers d’énormes coopératives agricoles.
A la tombée de la nuit, bivouac
dans une station-service à Maracaju.
Je vous laisse en compagnie de Dany le nain qui a vécu une tragédie dans le salar de Uyuni.
Brésil du 21 au 28 juin : Vila Velha, Curitiba, Morretes, Antonina, Ilha do Mel
Articles précédents :
Bolivie du 31 mai au 12 juin : Potosí, Sucre, Jalq'a, Tarabuco, Samaipata, Santa Cruz de la Sierra, Corumbá
Bolivie du 26 au 30 mai : Salar de Uyuni, Sud Lipez
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Bolivie du 31 mai au 12 juin : Potosí, Sucre, Jalq'a, Tarabuco, Samaipata, Santa Cruz de la Sierra, Corumbá
Bolivie du 26 au 30 mai : Salar de Uyuni, Sud Lipez
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